one of us

[CRITIQUE] ONE OF US

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Réalisation
7.5
Scénario
6.5
Personnages
4
Message politique
3
Rythme
2
Note des lecteurs2 Notes
6.4
4.6

Adapté d’un fait réel, ONE OF US raconte le quotidien d’une banlieue autrichienne. Les jeunes s’y emmerdent, les parents ne savent plus communiquer avec leurs enfants, et l’un dans l’autre (gros raccourci bien sûr), l’un des jeunes va se faire tuer par un policier suite à son entrée par effraction dans le supermarché local. Ce n’est pas un spoil, puisque le film se construit autour du suspens de comment ce jeune va-t-il mourir, et non pas par qui ou même comment. Le film est donc un récit de l’ennui, et de comment il amène à des actes irréfléchis, ainsi qu’au drame.

La mort du jeune Florain P. fut en outre, l’amorce d’un mouvement public favorable à une forme de tolérance zéro envers la jeunesse et ses dérives. ONE OF US ambitionne donc de faire passer un message sur ce qu’est réellement la jeunesse, sur l’influence négative du système (social, capitaliste) et sur l’inéluctabilité de ce genre de fait divers.

Malheureusement comme souvent au cinéma et plus particulièrement avec les films attendus, se confrontent le film que l’on aurait aimé voir, et le film tel qu’il est réellement. Ici, on préférera l’acuité et l’humilité d’un Larry Clark ainsi que la mise en scène racoleuse mais Ô combien pertinente d’un Harmony Korine (scénariste de Larry Clark et réalisateur du fantastique Spring Breakers), qui parvenaient sur les exactes mêmes sujets, à marquer indélébilement l’imaginaire tout en nous divertissant.

 


La majeure différence à mon sens, est que chez ces deux auteurs, la représentation de l’ennui prend forme à travers l’empathie envers cette jeunesse. Et cette empathie, est générée par un regard quasi anthropologique. La caméra ne disparaît ainsi jamais, mais réussit à capter la pureté et la simplicité du quotidien, à travers un bruit continu (dialogues inintéressants notamment) qui se transforme progressivement en caractères et personnalités, avant de transmettre des enjeux très forts au récit ainsi qu’une peinture plus générale de la jeunesse. Puis il y a chez Korine et Clark une vraie sensibilité et une fascination pour ceux et celles qu’ils filme. Dans ONE OF US, il y a une vraie réussite à transmettre l’interchangeabilité de cette jeunesse, différenciée par plus ou moins de problèmes familiaux, plus ou moins de facilité à tomber dans le crime facile (tagguer, voler, dealer). Par contre, la caméra n’est jamais anthropologique ;  elle ne fait que filmer, très bien même (elle intègre parfaitement les protagonistes dans leurs décors, et fait ressortir leur solitude et leur déperdition, mais sans donner corps. Reste alors le scénario qui amène progressivement mais intelligemment au drame en construisant des petits instants de vie tous imbriqués, qui justifieraient plus ou moins les différentes actions. Il y a également une tentative de donner de la consistance et donc une sorte de recul aux adultes à travers quatre personnages (la mère, le flic facho et le flic qui fait son travail, puis le directeur psychorigide du supermarché), mais là encore, les stéréotypes se font un tout petit trop présents pour convaincre, et laissent au final un goût amer.

« Ennui, jeunesse, messages politiques et comportements du quotidien, tout dans ONE OF US n’est traité qu’en surface… Dommage. »

Il y a en outre une sorte de réquisitoire contre le consumérisme qui passe par cette représentation très symétrique et sans aspérités du supermarché, de ses rayons bien rangés et surtout toujours pleins, dans lequel il reste troublant de voir des personnages solitaires évoluer. Puis il y a ces instants-contrepoint où nous est montrée « la poubelle du supermarché », contrastes assez frappants avec l’organisation du consumérisme. Toutefois, cela reste de l’ordre du détail, même si cela nous a un peu troublé.

Au final, le film de Stephan Richter n’en reste jamais qu’au stade de l’illustration, et demeure vide. Ainsi, qu’il s’agisse de l’ennui, de la jeunesse elle-même, du message politique ou des comportements du quotidien, tout n’est traité qu’en surface. Il y a vraiment ce léger sentiment d’opportunisme avec ONE OF US… Celui de prendre un sujet polémique, et d’en tirer un objet filmique qui sera forcément polémique, même s’il n’est qu’une belle et ennuyeuse enveloppe audio-visuelle.

Georgeslechameau

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

[divider]INFORMATIONS[/divider][column size=one_half position=first ]Affiche du film ONE OF US[/column][column size=one_half position=last ]+ L’INTRIGANTE BANDE ANNONCE

Titre original : Einer von uns
Réalisation : Stephan Richter
Scénario : Stephan Richter
Acteurs principaux : Dominic Marcus Singer, Jack Hofer, Birgit Linauer
Pays d’origine : Autriche
Sortie : –
Durée : 1h26min
Distributeur : –
Synopsis : Pour tromper leur ennui, Julian et son ami Marko pénètrent par effraction dans un supermarché d’une morne banlieue résidentielle. Un moment de liberté insouciante
brutalement rattrapé par l’implacable réalité du monde des adultes…
Une histoire inspirée de faits réels.

[/column]

 

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Réalisation
Scénario
Personnages
Message politique
Rythme
Note finale