Critique du film Promised Land réalisé par Gus Van Sant avec Matt Damon, John Krasinski, Frances McDormand, Rosemarie Dewitt

[critique] Promised Land

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Affiche PROMISED LAND

Steve Butler, représentant d’un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu’à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu’elles renferment. Ce qui s’annonçait comme un jeu d’enfant va pourtant se compliquer lorsqu’un enseignant respecté critique le projet, soutenu par un activiste écologiste qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel…

Note de l’Auteur

[rating:7/10]

Date de sortie : 27 Mars 2013
Réalisé par Gus Van Sant
Avec Matt Damon, John Krasinski, Frances McDormand, Rosemarie Dewitt
Film américain
Durée : 1h45
Titre original : Promised Land
Bande-annonce :

Souvenez-vous l’année dernière de Nouveau Départ de Cameron Crowe. Ou même de la plupart de ses films. Un spécialiste du ton léger pour en dire long sur un sujet dramatique. Pour que la pilule passe mieux. L’année 2013 a son film léger avec celui-ci. Pourtant Gus Van Sant est connu pour ne pas être aussi léger, pour avoir un trait moins lisse. Le cinéaste nous offre un classicisme évident. Mais ce classicisme se révèle être intelligent et mélancolique à la fois. Ce n’est donc pas pour rien que ce film surfe sur la manière de Nouveau Départ de Cameron Crowe.

Ici, il n’est pas question de restauration des souvenirs des disparus, ni de réunir une famille. Mais ce film nous apporte un petit message écologique. Je dis petit car il passe au second plan tout au long du film. Loin de la morale (la compagnie Global ne coule pas) sur la technologie moderne, le film prend le point de vue des deux parties : les écolos et le business. Le plus intelligent, c’est que Gus Van Sant va se moquer de ces deux parties. Il dira qu’il est important de préserver la nature et il dira que l’argent est le plus grand moteur de notre société.

C’est là qu’intervient la comédie. En effet, en appelant la compagnie Global, le cinéaste a fait un clin d’oeil à la planète (le globe). L’industrie, où l’argent est l’atout majeur et où il domine le reste, évolue de manière considérable dans notre société actuelle. Et il y a de quoi avoir peur. Ça avance tellement vite que nous allons vite être dépasser et que cela va détruire tout ce que nous connaissons de beau. Quitte à raser nos héritages ; dans le film, l’héritage matériel voudrait aussi dire l’héritage de tous nos ancêtres : ils ont travaillé très dur et ont sué corps et âmes pour ce que l’on a aujourd’hui. Pour quoi ? Le réduire à néant.

Et Gus Van Sant intègre la plus grande force qui peut stopper toutes ces bêtises : l’homme. Cet être humain qui pourtant détruit tout au profit de l’argent, du pouvoir, peut être l’ultime solution à ce désastre. L’homme est le précurseur de l’évolution technologique, il est le précurseur de la politique moderne. Gus Van Sant a eu la brillante idée, avec ses complices scénaristes (dont Matt Damon, vu dans le film de Cameron Crowe l’an dernier), de créer un rapport entre l’homme et ce système politique. L’homme, tel qu’il soit, avec n’importe quelle idée qu’il défend, devient le grand méchant loup qu’il faut abattre. Le cinéaste prend un malin plaisir à humilier ces hommes au milieu des merveilleux paysages qu’il filme.

Photo PROMISED LAND

Avec un petit message écologique et de l’humour, Gus Van Sant lève le voile sur l’Amérique d’aujourd’hui et sur la place de l’homme dans le système politique.

Le film a aussi un plaisant côté humain. Autant par le côté léger et burlesque de Frances McDormand (merci aux frères Coen) que par la fraicheur de Matt Damon et John Kransinski. Quand les sentiments et le coeur finissent par parler à la place de la raison. On a alors ceci venant compléter la question de l’héritage et de l’amour de sa terre. Mais le côté humain va aussi s’agrandir avec la réunion de tous les villageois. Que ça soit dans le gymnase ou dans le bar, il y a cette volonté de montrer qu’on peut réussir dans l’unisson. Ce rassemblement dû à un vote. On pense alors aussitôt à ces fameux référendums.

Ce film nous reste alors comme une fable cruelle sur le système politique dans lequel l’homme s’embarque. Comme quoi, nos idées ne sont pas forcément les meilleures et qu’il faudrait peut-être creuser un peu plus. Creuser afin de découvrir ce qui est juste pour tout le monde. Comme cette révélation qui arrive à un moment dans le film, tout le barratin de ces systèmes politique n’est que tromperie. Et au-délà d’une peinture de l’Amérique d’aujourd’hui, le film peut s’étendre à une photographie vertigineuse du monde contemporain. Ici nous apparait la mélancolie de Gus Van Sant, bien que porté par le génie de plan en plan. Une mélancolie qu’il va transmettre à ses personnages.

On trouve dans ce film un grand plaisir chez Gus Van Sant à filmer ses acteurs. C’est peut-être aussi ce qui rend ce film léger aussi bon que ça. Outre le discours et la mélancolie qu’il porte, ce film n’est pas un film sur un sujet. C’est surtout un film qui nous offre des acteurs. Gus Van Sant filme ses acteurs en premier lieu, et c’est surement la plus grande qualité que l’on peut trouver au cinéma. C’est pour ça que l’inquiétude est plus forte à chaque instant, malgré la comédie. On prend un plaisir fou à voir Matt Damon se faire humilier, on apprécie le talent de Frances McDormand, puis le charisme de John Kransinski, et enfin à voir la beauté de Rosemarie Dewitt.

Photo PROMISED LAND

Finalement, Promised Land est un film d’une légèreté qui en dit long. Gus Van Sant simplifie son ton habituel avec de l’humour. Mais ce n’est pas pour autant qu’il parle de son inquiétude envers l’époque actuelle. Certains pourront crier au scandale du mensonge sur les promesses faites. Qu’importe si le sens de la communauté n’est pas complètement découvert car le cinéaste, avec un petit message écologique, lève le voile sur l’Amérique d’aujourd’hui et sur la place de l’homme dans le système politique.

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  1. oui, bien d’accord. On craignait le pire, on est très agréablement surpris par ce film modeste et très réussi. Une œuvre étonnante d’une belle humanité, au tempo doux et prenant, dont les enjeux sont d’autant plus puissants qu’ils se révèlent progressivement.

  2. oui, bien d’accord. On craignait le pire, on est très agréablement surpris par ce film modeste et très réussi. Une œuvre étonnante d’une belle humanité, au tempo doux et prenant, dont les enjeux sont d’autant plus puissants qu’ils se révèlent progressivement.

  3. Pas de réels enjeux dramatiques car le personnage de Damon beaucoup trop facilement malléable, extrêment démago sans prise de risque pour un déluge de bons sentiments… Bien fait pour une production hollywoodienne sans génie… 2/4 de grande justesse

  4. Pas de réels enjeux dramatiques car le personnage de Damon beaucoup trop facilement malléable, extrêment démago sans prise de risque pour un déluge de bons sentiments… Bien fait pour une production hollywoodienne sans génie… 2/4 de grande justesse