SKY
© Lara Solanki / Le Bureau / Haut et Court

[CRITIQUE] SKY

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Mise en scène
7.5
Scénario
6.5
Casting
7.5
Photographie
6.5
Musique
7
Note des lecteurs4 Notes
6.2
7

La scène est improbable. Diane Kruger, dans un déguisement de pin-up façon Playboy, maquillée comme un camion volé, le tout à Las Vegas. L’actrice sautille, mal à l’aise au milieu de deux sosies d’Elvis. Et pourtant cela n’a rien de si saugrenu au vu du parcours de Romy, son personnage dans SKY. En voyage dans l’Ouest américain avec son mari (interprété par le très français Gilles Lelouche), ils semblent tout deux si différents et on comprend rapidement que le couple ne fonctionne plus. Elle, est venue pour découvrir un autre monde. Lui, pour se « divertir ». Il ira alors se saouler, humiliant sa femme devant deux étrangères, avant d’essayer d’avoir un rapport forcé avec elle. Il aura fallu au moins cela pour que Romy lui réponde à coup de lampe de chevet sur le crâne avant de partir vers l’inconnu.

Fabienne Berthaud aura encore mis cinq ans avant de sortir un nouveau long-métrage, après Franckie (2005) et Pieds nus sur les limaces (2010). La réalisatrice retrouve pour SKY sa comédienne fétiche Diane Kruger (présente dans chaque film) qu’elle prend plaisir à filmer, et en fait ici un personnage en quête d’identité. Pieds nus sur les limaces mettait d’ailleurs déjà l’actrice dans la peau d’une femme à la recherche d’une forme de liberté, obligée de se détacher de sa vie du moment. Mais en optant pour le genre du road-movie et avec ce décor en fond (de Las Vegas aux plaines du Nevada), on retrouve parfois dans SKY quelque chose de My Blueberry Nights de Wong Kar-wai. Comme dans ce dernier, le voyage de Romy consistera à une série de rencontres à la fois simples et intenses. Elle découvrira un autre monde (avec la population indienne), touchera le fond, se ridiculisera parfois même mais gardera la tête haute et continuera d’avancer. Ce sont alors les fissures et la fragilité de cette femme que dévoilent délicatement Fabienne Berthaud.

Photo du film SKY
© Lara Solanki / Le Bureau / Haut et Court

Tout du long la réalisatrice s’attarde à filmer les visages de ses protagonistes avec précision. Nous faisant vivre chacune des réactions qui se lisent sur le visage de Romy ; ses inquiétudes, ses angoisses, ses peurs mais également sa joie parfois inexplicable qui alterne avec une certaine mélancolie. Un personnage complexe qui n’empêche que l’on s’attache. Cela en dépit d’une évolution parfois brusque de son caractère (principal regret du film), montrant là quelques facilités scénaristiques. Car si l’on comprend Romy dans sa quête de liberté, dans sa volonté de s’affranchir de l’amour (parfaitement amenée par Berthaud), on reste perplexe devant son changement de position dès sa rencontre avec Diego (charismatique Norman Reedus). Lui tombant bien vite dans les bras en dépit de la distance qu’il ne cesse de mettre entre eux. Romy apparaît un premier temps collante, voire étouffante. A tel point qu’on ne peut s’empêcher de faire le lien entre la vilaine toux de Diego, de plus en plus persistante (des suites d’une exposition à des matières toxiques durant la guerre), et l’omniprésence de Romy dans sa vie. L’empathie bascule ainsi vers ce personnage qui se sait condamné et refuse toute forme d’attache. Il faudra les derniers moments de SKY, et une Romy (presque) seule mais épanouie, pour éprouver à nouveau cette même empathie pour elle.

« Diane Kruger rayonne et captive comme rarement. »

SKY nécessite finalement qu’on se laisse porter par le regard de sa réalisatrice. Qu’on lui fasse confiance et qu’on observe avec elle ses protagonistes à travers sa caméra. Une caméra qui s’affaire à garder constamment son héroïne au sein du cadre de l’image. Lorsque Romy déambule en petite tenue dans un casino déprimant de Las Vegas, toujours en mouvement autour des machines à sous, Fabienne Berthaud ne la perd pas de vue. Une séquence à l’image du film. Car si l’on ne sait pas toujours où la réalisatrice nous emmène, où se terminera cette quête, c’est avec plaisir qu’on accepte de la suivre. On reste ainsi fasciné par la beauté qu’elle parvient à capter, des décors naturels (Fabienne Berthaud filme avec minutie le désert, le ciel et la nature), aux lieux variés de l’Ouest américain, accompagnés d’une bande sonore particulièrement sensorielle. Un arrière-plan au sein duquel Diane Kruger rayonne et captive comme rarement. Sa seule présence donne alors à SKY tout son charme et sa fragilité.

Pierre Siclier

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

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Affiche du film SKY

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Titre original : SKY
Réalisation : Fabienne Berthaud
Scénario : Fabienne Berthaud,Pascal Arnold
Acteurs principaux : Diane Kruger, Norman Reedus, Gilles Lellouche
Pays d’origine : France
Sortie : 6 avril 2016
Durée : 1h42min
Distributeur :  Haut et Court
Synopsis : En vacances avec son mari dans l’Ouest américain, Romy décide de mettre fin à cette relation toxique et de reprendre sa vie en main. De Las Vegas aux plaines du Nevada, la route sera jalonnée de rencontres improbables, intenses et toutes porteuses d’un nouvel espoir…

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Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale

  1. PLUS QUE D ‘ACCORD.COUP DE FOUDRE POUR DIANE KRUGER ET CE FILM QUI M’AFAIT VERSER DES LARMES CAR QUI NE REVE APS DE SE REINVENTER , PARTIR, EVOLUER ET FINALEMENT ETRE HEUREUX POUR DE BON.A CONSEILLER A TOUT LE MONDE. FREDERIC