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THE AMERICAN – Critique

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Anton Corbijn. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose et pour cause, ce nom ne résonne pas encore dans notre tête comme le témoignage d’une réussite absolue et incontestable. Et pourtant, en seulement deux films, ce réalisateur hollandais a gagné sa place auprès des jeunes réalisateurs à surveiller de très près. Ce second film, The American, confirme son talent et sa capacité à mélanger le charme du cinéma d’antan avec une conviction et une force de mise en scène parfaitement ancrées dans cette ère moderne.

Traitant d’un sujet aussi difficile à mettre en scène que celui du tueur solitaire se trouvant soudainement une conscience et rêvant de liberté, The American séduit d’emblée par la qualité de sa pellicule. On est clairement devant autre chose qu’un film populaire savourant avant même sa sortie les gros billets qu’il va amasser. Les plans sont visuellement beaux et les longs discours barbants laissent place à un silence quasi monacal valant presque à lui seul le déplacement. C’est sans doute pour accentuer ces longs silences qu’Anton Corbijn a opté pour une bande originale minimaliste au possible. Tout est fait pour que l’on s’attarde sur la psychologie de cet homme bestial et solitaire brillamment interprété par George Clooney. Ce dernier arrive à apporter la poésie et la brutalité nécessaires pour nous convaincre que cet homme n’est ni un saint ni totalement un monstre capable de tuer de sang froid. C’est en voyant ce genre de films dans lequel il crève l’écran que l’on comprend que oui, George Clooney est un acteur digne de ce nom et pas juste une belle gueule nous vendant du café ou se chamaillant avec ses potes sur les plateaux de tournage. L’acteur réussit à porter presque à lui seul le film sur ces épaules. Disons que même si les seconds rôles sont très intéressants à regarder évoluer, il les botte en touche d’un seul trait.

Malheureusement, comme pour son précédent film, Control, Anton Corbijn n’a pas pu s’empêcher d’éviter le dérapage dans le dernier virage. La faute à quoi ? Simplement à un scénario que les amoureux du sujet penseront connaitre sur le bout des doigts dès les premières secondes et qu’ils n’auront malheureusement pas tort puisque le film nous emmène sur des sentiers vus et revus des centaines de fois. Alors oui c’est bien amené mais une légère insatisfaction ne pourra s’empêcher de s’inviter de la partie. Et ce n’est certainement pas la fin clouée d’avance qui nous fera dire le contraire. Dommage.

Au final, The American est un bon film qui a raté de peu l’excellence. Là où un Jim Jarmusch excelle avec une facilité déconcertante, Anton Corbijn nous prouve que bien loin de manquer de talent et d’ingéniosité, il manque surtout cruellement de bouteille pour le moment. Disons qu’il se fait les dents pour le moment pour nous revenir encore plus percutant la prochaine fois. Wait and see.

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