[critique] The Brown Bunny

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Bud Clay passe son temps dans des courses de motos. Il essaie en vain d’oublier Daisy, l’amour de sa vie. Après sa dernière course dans le New Hampshire, il se rend en Californie où se déroule la prochaine course.

C’est le début d’un voyage à travers l’Amérique durant lequel il va tenter chaque jour de trouver un nouvel amour. Mais il ne peut se résoudre à remplacer la seule et unique fille qu’il n’ait jamais aimée et qu’il aimera à tout jamais…

Note de l’Auteur

[rating:9/10]

Date de sortie : 7 avril 2004
Réalisé par Vincent Gallo
Film américain
Avec Vincent Gallo, Chloë Sevigny, Cheryl Tiegs…
Durée: 1h 30min
Bande-Annonce:
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x8mhy1_brown-bunny-bande-annonce-fr_shortfilms[/dailymotion]

Présenté en compétition au Festival de Cannes en 2003, The Brown Bunny a suscité de nombreuses réactions de la part du public notamment à cause d’une scène durant laquelle une fellation non simulée est filmée. Hué, conspué, salué, acclamé, la qualité première du film de Vincent Gallo est qu’il ne laisse personne indifférent.

Dès le début, Vincent Gallo annonce la couleur : c’est son film. Réalisateur, producteur, monteur, photographe… il a tout fait, il est partout.

La mise en scène à fleur de peau et la BO enivrante confère à ce film une dimension envoûtante, mélangeant réalité et fiction dans un voyage psychologique intense et émouvant.
La photographie est magnifique avec des paysages sublimes et une caméra au plus près des visages qui capte la moindre émotion, la moindre parcelle de sentiment humain.

Rien n’échappe au spectateur, véritable acteur du film, passager de ce voyage, qui se transforme en témoin privilégié de la lente descente aux enfers de ce personnage tiraillé entre amour et haine, rejet et appartenance, vie et mort.

L’interprétation de Vincent Gallo en est pour beaucoup dans la puissance de son film. Comme l’a déclaré ce comédien prétentieux et mégalomane dans une interview : « Vincent Gallo n’a jamais été aussi bien filmé que sous la caméra de Vincent Gallo« . Il nous offre l’une de ses plus belles prestations, l’histoire d’un homme qui n’attend plus rien de la vie et à qui celle-ci n’a pas fait de cadeau. Ce mal être évidant lui donne un charme dévastateur : jamais un homme anéantie n’aura été aussi beau à l’écran.

Le rythme lent pourra en ennuyer plus d’un mais Vincent Gallo n’est pas homme à plaire à tout le monde. Son film n’est en aucun cas grand public car il fait avant tout des films pour lui, uniquement pour lui, le reste n’étant qu’un simple bonus à ses yeux. Cependant, si vous vous laissez envahir par cet univers particulier et riche, The Brown Bunny apparaitra comme l’un des plus beaux films réalisés à ce jour.

A mi-chemin entre Larry Clark et Gus Van Sant, The Brown Bunny est une œuvre poétique unique d’une rare sensibilité. Qu’on le veuille ou non, qu’on le déteste ou qu’on l’aime, Vincent Gallo est indiscutablement un excellent réalisateur.

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  1. Prétentieux? oui et non car son film contient une qualité réaliste (il est clair que Gallo se moque à certains moments de ses spectateurs plus ou moins indirectement)sans blah blahs, rarement vue – et surtout dans d’autres de ces productions dites « mainstream » – excepté la fin il s’agit donc une oeuvre impressioniste sans doute parfois narcissique et à la fin bien mièvre; mais on a vu pire…