THE WALK

[CRITIQUE] THE WALK

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Mise en scène
5
Scénario
7
Casting
5
Photographie
8
Musique
6
Note des lecteurs3 Notes
6.1
6

Robert Zemeckis, légendaire réalisateur de la non moins mythique trilogie des Retour vers le futur, a composé par la suite au fur et à mesure de ses films suivants, une oeuvre placée sous le signe de la diversité, qui nous frappe aujourd’hui par son hétéroclisme. À la poursuite du diamant vert, Qui veut la peau de Roger Rabbit, Forrest Gump, Contact et Seul au Monde, autant de films cultes ou de très grandes qualités, juste avant une deuxième partie de carrière, amorcée par les années 2000, en dents de scie. On pense au thriller fantastique Apparences assez moyen, puis à trois films d’animation en motion capture. Récemment, nous étions resté sur son retour au film “live” avec Flight qui, bien que porté par un formidable Denzel Washington, avait divisé, de par certains choix narratifs et formels bancals.

En cette gargantuesque fin d’année 2015 s’offre à nous sa dernière réalisation, THE WALK, retraçant l’histoire vraie du funambule français Philippe Petit, qui s’offrit une folle traversée en 1974 entre les fameuses tours du World Trade Center, alors encore en construction. Soutenu par un marketing au top prônant évidemment la 3D et proposant pour quelques chanceux une expérience de réalité virtuelle, le rôle titre est en outre interprété par un Joseph Gordon-Levitt ayant bossé à fond son français. Malgré tous ces efforts, autant dire d’emblée qu’une fois de plus, le résultat risque de diviser.

THE WALK, (bêtement sous-titré chez nous « Rêver plus haut« ) s’ouvre via un parti pris narratif légèrement déstabilisant. Une formule éculée, très théâtrale mais très efficace pour faciliter rapidement l’immersion du spectateur dans l’histoire qui s’apprête à nous être contée. Comme le film débute seulement et que nous venons à peine de visser les lunettes 3D sur notre nez, on accepte tant bien que mal, un peu sous la contrainte, de suivre les événements menant Philippe Petit à tendre son fil à New York, entre les deux plus grandes tours du monde. Cela semble anodin, pourtant, comme tout bon prologue qui se respecte, celui-ci ne déroge pas à la règle et annonce déjà la manière dont tout le film va fonctionner : aller vite pour miser sur la facilité avec laquelle le spectateur oublie. Il en oubliera sans doute plus facilement les énormes lourdeurs qu’on va lui balancer à la figure. Au risque de flirter avec l’indigestion.

Photo du film THE WALK
© Sony Pictures Releasing France

Cité plus haut, c’est un Joseph Gordon-Levitt transformé qui incarne un Philippe Petit à l’anglais quasi-impeccable et au français plus qu’approximatif… Une fois encore, ce petit détail qui peut sembler inoffensif voir même amusant au début, s’avère par la suite au contraire, un problème certain quant à la crédibilité de l’ensemble. Pour justifier ce choix de casting et sa non-utilisation de la langue française, il répète à de très nombreuses reprises, souvent envers ses partenaires, nos francophones Charlotte Le Bon et Clément Sibony, qu’il a besoin de s’exprimer en anglais dans l’optique de son aventure américaine qu’il prépare avec eux. Soit. Ce qui est lourdingue, c’est ce besoin de nous le répéter de trop nombreuses fois tout au long de la bobine (plus de 3, aisément). Oui, le spectateur est bête, mais dans certaines limites s’il vous plait. Idem pour le personnage de Ben Kingsley et son accent étranger plus risible que bluffant. On se demande dès lors si un tel dispositif cinématographique très typé blockbuster, niveau budget, moyens techniques et gros casting aux stars internationales, convenait pour traiter une telle histoire, certes assez spectaculaire mais également intime et simple.

Le souci majeur ici, c’est la surenchère qui s’installe lentement mais sûrement. Si Zemeckis évite de justesse le piège de la caméra américaine qui filme Paris, lors de la première partie, à savoir des personnages à bérets et baguettes de pain sous le bras, marchant sur une musique d’Edith Piaf, il nous assène le score omniprésent d’Alan Silvestri, qu’il dégaine sans cesse pour souligner lourdement une émotion. C’est également le cas du reste de la mise en scène, qui n’hésite pas à nous envoyer les fameux ralentis épiques englués dans les bons sentiments.

Photo du film THE WALK
© Sony Pictures Releasing France

Pour autant, en film hybride qu’il est, THE WALK n’est pas non plus un ratage total. C’est la deuxième partie qui sauve le tout. En effet, l’arrivée à New York nous surprend joliment en donnant un bon coup de fouet à une histoire qui ne nous accrochait pas vraiment jusque-là. Zemeckis semble enfin retrouver une certaine maîtrise (quoi de mieux qu’un Américain pour filmer son pays ?), sa mise en scène se fait plus tonique et son film lorgne même du côté du thriller rétro, assez tonique et parfois haletant, emballant plusieurs séquences à suspense assez sympathiques. Puis, lorsqu’arrive le moment du morceau de bravoure promis un peu partout, du synopsis à l’affiche, jusque dans les bandes-annonces, on se surprend enfin à ressentir quelque chose de beau, d’émouvant presque, qui tient du pur plaisir de cinéma (la photo et le cadre y sont aussi pour quelque chose), avant de se laisser lamentablement vautrer dans la surenchère et la fantaisie la plus totale. C’est bien dommage, car la sensation d’être passé à côté d’un grand film est persistante lorsque les lumières se rallument.

« Avec THE WALK, Robert Zemeckis évite la chute de justesse, plus convaincant et intéressé par son hommage nostalgique des tours, où il délaisse enfin ses gros sabots. »

De son côté, la 3D fait le job, se laissant fort joliment apprécier : l’image est nette et la baisse de luminosité pas aussi prononcée qu’ailleurs. Quant aux sensations à proprement parler, tout dépendra de votre propre peur du vide, certaines prises de vues en caméra subjective pouvant peut-être réussir leur petit effet.

Au final, on a la sensation que Robert Zemeckis se soit emparé de l’histoire de Philippe Petit comme d’un prétexte. C’est surtout son évident hommage nostalgique au World Trade Center que l’on retient à la fin de la projection et c’est aussi ce qui nous a le plus stimulé dans THE WALK, en dépit de ses tares.

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Affiche du film THE WALK


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Titre original : The Walk
Réalisation : Robert Zemeckis
• Scénario : Robert Zemeckis et Christopher Browne, d’après la performance de Philippe Petit
• Acteurs principaux : Joseph Gordon-Levitt, Ben Kingsley, Charlotte Le Bon, Clément Sibony, James Badge Dale
• Pays d’origine : États-Unis
• Date de sortie : 28 octobre 2015
• Durée : 2h03min
• Distributeur : Sony Pictures Releasing France
• Synopsis :Biopic sur le funambule français Philippe Petit, célèbre pour avoir joint en 1974 les deux tours du World Trade Center sur un fil, suspendu au-dessus du vide.[/column]

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