[critique] Ultimatum

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


31 décembre 1990. L’ultimatum lancé par l’Onu à l’Irak expire dans quinze jours : si Saddam Hussein n’évacue pas le Koweït, les Alliés disposeront d’un mandat pour utiliser la force. Dans les salles de rédaction occidentales, on parle d’une troisième guerre mondiale.
A Jérusalem, l’angoisse est immense : Saddam Hussein menace d’utiliser contre Israël des Scuds chargés d’armes chimiques et bactériologiques.
Luisa, 23 ans, franco-italienne, est étudiante en histoire antique à la faculté de Jérusalem. Nathanaël, jeune peintre français, subvient à ses besoins en travaillant comme vigile à Jérusalem-Est. Leur relation, violente et complexe, est sur le mode « ni avec toi, ni sans toi ». Comme eux, leurs amis, voisins, connaissances, attendent la fin de l’ultimatum avec une tension croissante. Comment vit-on lorsque la vie est suspendue à un fil ? Que fait-on de
ses jours, de ses nuits, quand l’apocalypse est envisageable ?

Note de l’Auteur

[rating:6/10]


Date de sortie : 30 septembre 2009
Date de sortie du DVD : 12 mai 2010
Réalisé par Alain Tasma
Film français, israélien
Avec Gaspard Ulliel, Jasmine Trinca, Michel Boujenah
Durée : 1h 41min
Distribution : Fox/Pathé/Europa
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xabe2s_ultimatum-bande-annonce_shortfilms[/dailymotion]

Signé Alain Tasma, Utimatum nous conte l’histoire de plusieurs couples et familles vivant en 1990 pendant la menace de guerre qui plane au dessus d’Israël. Le film retrace donc le quotidien de ces personnes et nous dépeint une atmosphère oppressante. Chaque minute devient une nouvelle épreuve et Alain Tasma réussit à nous embarquer avec lui dans cette attente étouffante qu’éprouvent les protagonistes (la scène de l’autoroute est particulièrement stressante). Ici, le réalisateur réitère magistralement cette manière de filmer le monde qui l’entoure avec un réalisme incroyable comme il l’avait déjà fait avec Nuit Noire, son précédent film acclamé par les critiques.

Malheureusement, si le contexte historique est parfaitement maitrisé, c’est dans l’étude de ses personnages, et principalement dans ses deux têtes d’affiches, qu’Ultimatum dévie quelque peu de sa trajectoire et perd en crédibilité. Le choix de Gaspard Ulliel et Jasmine Trinca est certes audacieux mais il dessert le film dans la mesure où ils ratent le coche une fois sur deux. Du coup les émotions que le réalisateur tente de mettre en place sont bien difficiles à ressentir et l’on finit, doucement mais surement, par se détacher voir se désintéresser des péripéties juvéniles qui prennent place dans leur vie. Dommage.

Bizarrement, ce manque de crédibilité des acteurs se ressent énormément lors des dialogues en français mais s’efface lorsque ces derniers parlent une langue étrangère. Là réside un énorme point positif dans Ultimatum. Alain Tasma n’a pas fait un film parlant d’une nation étrangère avec des protagonistes qui parlent tous bizarrement français (c’est vrai que les mondes entier parle français !) comme le font d’autres réalisateurs français ou étrangers comme Bryan Singer avec son très médiocre Walkyrie. Là, on entend du français, de l’anglais, de l’hébreux et de l’arabe. L’ensemble se mélange harmonieusement et l’on commence rapidement à voyager au sein de ce pays. C’est véritablement dans ce mélange des cultures qu’Ultimatum puise sa force.

Au final, ce film d’Alain Tasma est un drame humain certes un peu too-much et mielleux par moment mais saisissant de réalisme. On ne pourra que regretter un peu plus certaines lourdeurs de la mise en scène qui nous détachent de l’effet escompté et un choix des acteurs loin d’être équilibré (pour ma part des Louis Garrel, Michael Pitt et Eva Green auraient apporté un petit plus non négligeable et auraient effacé ce manque de crédibilité à certains moments). Dommage car le film mérite le coup d’œil.

Nos dernières bandes-annonces

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *