Un voisin trop parfait
© Universal Pictures

[critique] UN VOISIN TROP PARFAIT

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Mise en scène
1
Scénario
1
Casting
1
Musique
2
Photographie
2
Note des lecteurs0 Note
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1.4

[dropcap size=small]A[/dropcap]aah, Rob Cohen… A l’origine de tant de piliers du cinéma contemporain, parmi lesquels le premier FAST & FURIOUS, XXX ou encore LA MOMIE 3, le bonhomme a souvent alterné des séries B réalisées avec trois bouts de ficelles qui se révèleront finalement être des succès inespérés au box-office, et des productions plus importantes qui se ramasseront toutes sans exception : UN VOISIN TROP PARFAIT, en anglais THE BOY NEXT DOOR, est à classer dans la première catégorie. Quatre petits millions de dollars de budget pour des recettes dix fois plus conséquentes lors de sa sortie outre-Atlantique.

Un sacré succès, n’est-ce pas ? C’est que ça doit être sacrément bien, cette affaire ! Non pas que la combinaison Rob Cohen + Jennifer Lopez aurait pu nous mettre la puce à l’oreille, mais si ça a eu du succès, c’est qu’il doit bien y avoir des choses intéressantes ! Tout commence en tout cas avec un montage épileptique censé nous présenter le passé de notre héroïne. Sauf que voilà, un technicien a du s’asseoir sur le clavier, parce déjà, quelque chose ne fonctionne pas. Quand tu superposes trois ou quatre scènes de dialogues avec les mêmes intervenants en ayant en plus la bonne idée de faire durer les différents plans à peine plus d’une seconde à chaque fois, ça coince, forcément. Passé ces deux minutes d’introduction complètement irréelles, UN VOISIN TROP PARFAIT nous plonge dans le giron familial. Une mère victime d’adultère, un père peu présent, un fils victime d’harcèlement scolaire, et rapidement, comme le titre du film l’indique, le voisin beau, gentil, intelligent et juste assez lèche-bottes pour avoir l’air honnête. Vu comme ça, ce serait presque intéressant. Mais arrivent alors les méchants skateurs du lycée, la copine de la maman et une intrigue qui se déroule avec autant de subtilité que les sujets de discussions d’un café du commerce auvergnat un soir de match.

© Universal Pictures International Spain
© Universal Pictures International Spain

UN VOISIN TROP PARFAIT ce n’est pas seulement raté, c’est une catastrophe. Il n’y a absolument rien à sauver, des acteurs qui, quand ils ne surjouent pas complètement – mention spéciale pour les cris de panique de Jennifer Lopez – ont l’air totalement déconnectés de ce qui se passe autour d’eux. Rob Cohen n’est déjà pas un bon cinéaste à la base, alors quand, en plus, il se prend au sérieux, ça tourne rapidement au ridicule : il n’y a pas de mise en scène, les plans sont moches, mal cadrés, les erreurs de montage s’amassent, et surtout, qu’est-ce que ce scénario est idiot ! Ce n’est pas seulement la prévisibilité et la vanité totale de l’intrigue, mais l’abondance de lieux communs, d’effets de narration insipides, de personnages et de rebondissements si utilisés et réutilisés qu’ils ressemblent presque à de mauvaises caricatures.

« Un gouffre cinématographique, une plongée sans escale en direction du néant artistique. »

Et le pire, c’est qu’ils n’ont pas honte. Personne ne s’est dit avant, pendant ou après le tournage « Ce qu’on fait c’est sacrément mauvais, tout de même. On pourrait, je sais pas, peaufiner la post-prod ou essayer d’amorcer un semblant de second degré ? ». Même pris en tant que série B sans prétention, c’est consternant de nullité.
Certains disent qu’il faut voir le pire pour mieux apprécier le meilleur, mais personne ne mérite ça. Une sorte de thriller ennuyeux, gavé de clichés et même pas drôle (en plus), porté par une équipe qui n’en a visiblement que faire du spectateur. En tout cas voilà un sérieux prétendant au titre de la pire bouse de l’année, et la barre est mise très haute : UN VOISIN TROP PARFAIT c’est un navet qui semble tout droit sorti des années 1990, l’époque où représenter les racailles du coin avec des casquettes à l’envers, des skateboards et le prénom Jason ne gênait personne. Un gouffre cinématographique, une plongée sans escale en direction du néant artistique.

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Un voisin trop parfait

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Titre original : The Boy Next Door
Réalisation : Rob Cohen
Scénario : Barbara Curry
Acteurs principaux : Jennifer Lopez, Ryan Guzman, Ian Nelson, John Corbett, Kristin Chenoweth, Lexi Atkins, Hill Harper
Pays d’origine : États-Unis
Sortie : 20 mai 2015
Durée : 1h31min
Distributeur : Universal Pictures International France
Synopsis : Une mère, récemment divorcée, a une aventure avec un jeune homme de son quartier. Quand ce dernier sympathise avec son fils et qu’elle décide de mettre fin à leur relation, les problèmes commencent…

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Agatacaaaaa
Agatacaaaaa
Invité.e
2 juin 2015 0 h 57 min

Pour un stagiaire de 19 ans fanatique des films de combat, tu n’es pas forcément la référence. Je suis d’accord sur les clichés, mais pour ce qui est de Noah, je trouve que son personnage est très bien construit. Un homme fanatique, prêt à tout pour se raccrocher à quelque chose qu’il aime mais qu’il veut déchirer à la fois. C’est la bête humaine d’Emile Zola, un amour qui se termine en rage. Une fougue, une convulsion, une haine – autant de mot que tu peux mettre sur son personnage lorsqu’elle le gifle. C’est ça la réussite de ce film. Même si l’histoire est gnangnan et le déroulement de l’histoire facile, le jeu de sa personnalité est irréprochable. Relativisons la descente aux enfers ! Merci.

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