[critique] White Lightnin’

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Au coeur des montagnes Appalaches, en Virginie Occidentale, où tout homme possède une arme et de quoi distiller de l’alcool de contrebande, vit une légende : Jesco White.
De sa jeunesse trempée dans les effluves d’essence en passant par de nombreux séjours en maison de redressement ou en hôpital psychiatrique, la vie tumultueuse et incandescente de Jesco se consumait dangereusement.
Pour le sauver, son père tente de lui apprendre au moins une chose dans la vie : la danse ou plutôt une version frénétique de claquettes sur de la musique country.
Propulsé sur le devant de la scène, applaudi aux quatre coins du pays, Jesco goûte à la vie et tombe amoureux.
Mais, obsédé par la vengeance du meurtre son père, il réveille les démons qui sont en lui !

Note de l’Auteur

[rating:9/10]


Date de sortie : 17 février 2010
Réalisé par Dominic Murphy
Film britannique
Avec Edward Hogg, Kirk Bovill, Carrie Fisher
Durée : 1h 24min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xc2e60_white-lightnin-bande-annonce-traile_shortfilms[/dailymotion]

Souvent c’est quand on s’y attend le moins qu’une surprise des plus agréables s’invite et ne nous quitte plus jusqu’à l’arrivée du générique de fin. C’est le cas avec White Lightnin’. Petit film indépendant qui a fait parler de lui un peu partout sur le globe mais qui comme à l’accoutumée a été très mal desservi en France. Pourquoi ? Tout simplement parce-que le film est très particulier et que son réalisateur ne s’appelle pas David Lynch mais Dominic Murphy et que c’est son tout premier film.

Voyage psychédélique fouillant dans les entrailles de l’Homme et en sortant ce qu’il y a de plus mauvais, White Lightnin’ est une œuvre d’une rare intensité tant visuelle qu’émotionnelle. On suit avec un intérêt tout particulier la longue descente aux enfers de Jesco White, un homme perdu depuis son enfance et en proie à des forces intérieures malveillantes le poussant à s’autodétruire. Tout y passe, de la mutilation au reniflement d’effluves d’essence ou de peinture en passant par l’injection de doses d’héroïne, rien n’échappe à Jesco White. Seul son père, croyant encore en ses chances de bonheur, s’est battu corps et âme pour lui apprendre une chose : les claquettes. Pendant un temps, ces dernières l’éloigneront de ses errances diaboliques et lui feront frôler du doigt un bonheur qu’il n’a jamais réellement aperçut. Seulement voilà, le jour où son père meurt assassiné, c’est contre son grès que Jesco White renoue avec ses vieux démons intérieurs qui ne l’ont jamais quitté.

Doté d’une mise en scène volontairement saccadée et dépouillée, White Lightnin’ dépeint avec brio le quotidien torturé de Jesco White. Sur ce point, il convient de saluer ou plutôt d’acclamer le talent des deux acteurs interprétants ce personnage : Owen Campbell (Jesco jeune) qui a tout de la star en devenir et Edward Hogg, impressionnant de crédibilité. Très sombre et d’une violence sordide, le récit semble tout droit sorti d’un roman de Tom Wolfe (Acid Test) ou de Hunter S. Thompson (au choix Hell’s Angels ou Las Vegas Parano). La luminosité et la pellicule variant au fil des scènes traduisent à merveille les étapes émotives que le personnage traverse. Si l’on ajoute à cela la musique country déviant peu à peu vers le rite chamanique, White Lightnin’ a tout du chef-d’œuvre trop modeste pour se faire remarquer.

C’est tout le problème d’un film comme celui-ci qui n’est pas s’en rappeler un certain Valhalla Rising : si l’on ne vient pas vers lui et qu’on ne prend pas le temps de le découvrir étape par étape, ce n’est certainement pas lui qui mâchera le travail à notre place. Un film qui divisera sûrement mais qui ne peut laisser le spectateur indifférant. La marque des grands films ? Assurément.

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