[critique] Wolfman

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Lawrence Talbot est un aristocrate torturé que la disparition de son frère force à revenir au domaine familial. Contraint de se rapprocher à nouveau de son père, Talbot se lance à la recherche de son frère…et se découvre une terrible destinée.
L’enfance de Lawrence Talbot prit fin à la mort de sa mère. Ayant quitté le paisible hameau de Blackmoor, il a passé plusieurs décennies à essayer d’oublier. Mais, sous les suppliques de la fiancée de son frère, Gwen Conliffe, il revient à Blackmoor pour l’aider à retrouver l’homme qu’elle aime. Il y apprend qu’une créature brutale et assoiffée de sang s’affère à décimer les villageois et que Aberline, un inspecteur soupçonneux de Scotland Yard, est là pour mener l’enquête.
Réunissant petit à petit les pièces du puzzle sanglant, Talbot découvre une malédiction ancestrale qui transforme ses victimes en loups-garous les nuits de pleine lune. Pour mettre fin au massacre et protéger la femme dont il est tombé amoureux, il doit anéantir la créature macabre qui rôde dans les forêts encerclant Blackmoor. Alors qu’il traque la bête infernale, cet homme hanté par le passé va découvrir une part de lui-même qu’il n’aurait jamais soupçonnée.

Note de l’Auteur

[rating:5/10]


Date de sortie : 10 février 2010
Réalisé par Joe Johnston
Film américain
Avec Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Emily Blunt
Durée : 1h 39min
Bande-Annonce :
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Wolfman est typiquement le film que l’on regarde avec une énorme appréhension pour une seule et unique raison : son réalisateur. Si le nom de Joe Johnston ne dira pas grand-chose à beaucoup de spectateurs, il est chez d’autres la bête noire qui a terminé et bâclé une franchise culte : Jurassik Park. Car oui, Joe Johnston n’est autre que le réalisateur du dernier volet de cette trilogie. Pas de quoi attendre Wolfman avec impatience donc. Et bien mine de rien, avec un travail certes en demi-teinte mais possédant un charme non négligeable, ce nouveau métrage du réalisateur tire son épingle du jeu et arrive à nous embarquer avec lui dans cette aventure romanesque haute en couleur.

Dès les premières secondes, un charme gothique vénéneux opère et ne peut nous laisser de marbre : les décors sont impressionnants, l’ambiance quasi parfaite et une certaine atmosphère old school s’en dégage. Le réalisateur a clairement fait un hommage aux films du genre des années 70/80 et bien lui en a pris car le résultat est des plus convaincants à l’écran. Le casting n’est pas à plaindre non plus puisque Benicio Del Toro (l’un des acteurs les plus brillants de sa génération) est peut-être un poil en dessous de ce que l’on peut attendre de lui mais il donne une dimension romanesque à son personnage qui prend de plus en plus de sens au fil des minutes et Hugo Weaving, l’inoubliable Mr Smith de Matrix, accroît un peu plus encore ses talents de caméléon ici. A ces deux figures emblématiques s’ajoutent un Anthony Hopkins qui a malheureusement plus l’air de cachetonner qu’autre et une Emily Blunt qui n’apporte pas grand chose de consistant au scénario. Elle n’aurait pas été là ça n’aurait absolument rien changé. Dommage car le film perd en crédibilité et montre une fois encore que Joe Johnston a toujours autant de mal à s’atteler à plusieurs tâches à la fois.

Cette disparité se ressent de plus en plus lorsque la fin approche. Les effets spéciaux sont plus qu’honorables (les transformations de Del Toro nous en mettent plein les yeux à chaque fois) et ont parfaitement réussit leur pari de mélanger techniques actuelles et charme des productions d’antan. Les scènes d’action sont toutes plus jouissives les unes que les autres avec une succession de démembrements en veux-tu en voilà qui raviront les fans du genre et qui confèrent un côté psychédélique par moment. De la transe à l’état pur. Maintenant, pourquoi n’avoir pas continué sur cette succulente lignée ? Pourquoi avoir été méticuleux sur certains effets spéciaux et être passif sur d’autres points comme cet ours en image de synthèse alors qu’un simple dressage aurait déjà été plus convaincant et crédible ? Ce détail pourra paraître inutile pour certains mais il y en a d’autres plus dérangeants : le scénario ne surprend pas une seule seconde et comporte des zones d’ombres plus inquiétantes – Attention léger Spoiler – Comment se fait-il que le chien d’Anthony Hopkins grogne sur Del Toro lorsque celui-ci devient un loup-garou alors qu’il ne le fait pas sur son maître ? – Fin du Spoiler – Le plus inquiétant dans Wolfman c’est essentiellement sa durée (1h30min). Cette dernière ne serait pas considérée comme un défaut si de nombreuses coupes ne s’étaient pas ressenties tout au long du métrage. Des dialogues entiers (notamment de Hugo Weaving et de Del Toro) semblent avoir disparus. Du coup, des scènes entières sont inabouties ce qui n’a que pour seul et unique résultat que de laisser le spectateur sur sa fin.

Au final, Wolfman est un film en demi-teinte. Pas le navet que les détracteurs de Joe Johnston attendaient ni le jouissif divertissement que les fans du genre espéraient. Un film qui comporte un charme dévastateur qui est bien trop souvent rattrapé par des erreurs qui auraient pu être corrigées. Pas aussi mauvais que Jurassik Park 3, Wolfman se situe plus entre Jumanji et Hidalgo, c’est-à-dire un divertissement correct que l’on aura bien du mal à ne pas oublier une fois la séance levée.

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