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ZODIAC, un casting 4 étoiles – Critique

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David Fincher n’en est plus à son coup d’essai. On lui doit au contraire certains coups de maître tels que Seven, thriller aussi lugubre que saisissant, ou encore Fight Club, que certains n’hésitent pas à ranger parmi les classiques. Zodiac ne s’inscrit pourtant pas dans la lignée de ses précédentes œuvres. Si l’on y retrouve une histoire particulièrement alambiquée, David Fincher signe ici un film beaucoup plus sobre.

On apprécie d’abord l’esthétique de l’image, teintée d’une patine très «seventies», contexte oblige. Et pour dépeindre une enquête inspirée de faits réels, qui s’est déroulée sur trois décennies, le réalisateur a pris un pari plutôt osé : celui du réalisme et de sa méticulosité. On se retrouve face à un quasi documentaire, s’attardant sur les détails, les fausses routes, les petites anecdotes.

A l’image de l’enquête, le film s’étire, parcourant laborieusement les années les unes après les autres. Certaines scènes ne manquent pourtant pas de nous faire frémir, jouant avec les nerfs du spectateur, mais elles retombent souvent bien mal, s’essoufflant très vite. Malheureusement, c’est surtout les longueurs que l’on retient (plus de 2h30 de film, c’est long, très long), car Zodiac c’est avant tout l’histoire d’une enquête qui piétine ; et qui piétine longtemps.

Du coup, on se perd très facilement parmi les nombreux personnages qui apparaissent, disparaissent et reviennent au cours du film. La charge de documentation qu’a su fournir David Fincher se fait souvent ressentir, et déborde parfois sur la nécessité d’intéresser le spectateur.
Certains personnages restent donc au second plan continuellement, tandis que d’autres ne parviennent pas à justifier leur présence. Les noms se multiplient constamment et il est parfois très difficile de suivre les détours de l’enquête. De ce fait, la fin déçoit, même si l’histoire originelle ne peut en procurer une autre. C’est néanmoins un parti très assumé de la part de David Fincher, qui se faisant, prends des risques. Le talent est certes là, mais il ne vaut mieux pas voir le film si la tête n’est pas reposée et entièrement disponible.

Ce sont les acteurs qui maintiennent l’attention constamment, par leur remarquable prestation. Zodiac nous apporte un plaisir rare : tous les acteurs sont aussi bons les uns que les autres.
Le jeu est sobre, très juste, et on adhère entièrement à ses personnages et donc à leur obsession. On veut savoir qui est le tueur du Zodiaque, et David Fincher jongle habilement entre curiosité et frustration.

L’humour reste malgré tout présent dans le film, et on le retrouve en filigrane, dans l’organisation chaotique des forces de l’ordre de l’époque. C’est sans doute une des raisons de l’échec de l’enquête, mais David Fincher préfère nous l’exposer autrement. Ni sensationnalisme, ni amertume, on sourit volontiers de la coordination laborieuse et inefficace d’une ville à l’autre, des coups de fils répétés, et des échanges d’informations mal orchestrés.
Nos héros (bien qu’il n’y est pas vraiment de héros à proprement parler dans le film) pataugent tant bien que mal dans les rouages de la «coopération», alors qu’un tueur en série continue à sévir.
C’est donc bien un film sans éclats, mais au contraire très cru, au plus près des faits, qui malheureusement se perd trop dans ses longueurs et dans sa propre histoire.

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  1. Zodiac, un peu le Jack l’Eventreur des Temps Modernes…affaire jamais resolue quoique si l’on s’attarde sur le documentaire qui accompagne la version collector du dvd, des pistes concretes tiennent la route! Quant a la longueur du film, le but de Fincher n’etait-il pas de transposer les difficultes a essayer de resoudre cette enquete ‘insoluble’ dont l’intelligence de l’auteur des lettres envoyees (rien ne soit prouve que l’auteur des lettres soit l’assassin!) pimente encore davantage la caractere enigmatique de l’intrigue…