MEURS MONSTRE MEURS

MEURS, MONSTRE, MEURS, l’horreur en terre Sud-Américaine – Critique

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Un film de genre Argentin qui nous lance sur les traces d’un tueur dans la Cordillère des Andes. Sélectionné à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard.

Le désert Sud-Américain. Ça et là, quelques flocons de neige le blanchit. En plan très large, deux voitures de police s’approchent lentement d’une ferme, la perçant de la lumière des phares. Les chèvres bêlent, puis des officiers sortent des véhicules, interpellant un homme. La caméra n’a procédé qu’à un léger recadrage, panotant pour accompagner les véhicules dans le chemin qu’elles ont respectivement emprunté. Cette scénographie se déploie au milieu d’un imposant décor, qui semble prêt à tout engloutir. La police cherche la tête d’une victime fraîchement décapitée. L’agent Cruz la retrouve, gisant non loin, près du groin d’un porc assoupit. Bienvenue dans le cinéma de genre Argentin.

MEURS MONSTRE MEURS

Débutant tel un polar, ce nouveau film d’Alejandro Fadel va progressivement muter durant une première heure qui nous agrippe à la gorge. Intense et envoûtante, elle nous entraîne sur une terre nue et froide, dans la crasse et le putride, au beau milieu d’images hallucinées et de la superbe gueule des comédiens. Parti à la recherche d’un tueur de femmes, Cruz va devoir remettre en question son jugement dès lors qu’il entrera en contact avec le mari de sa maîtresse, à la suite de la mort de cette dernière. Dès lors, une première bascule a lieu, le film penche du côté du thriller ésotérique avant de s’engouffrer dans le fantastique. Les démons intérieurs hantant les protagonistes font surface et une voix intérieure les tourmentent. Elle leur murmure « Meurs, Monstre, Meurs ».

« Abscons, bouffon et gore, le film se balade sur les sentiers escarpés d’un Lynch et d’un Jodorowsky. »

Le récit déroute puisqu’il se focalise sur l’inertie. Les plans durent, les dialogues sont entrecoupés de nombreuses pauses, la scénographie est lente. Paradoxalement, le mystère s’épaissit à mesure qu’il se dévoile. Cruz commence à douter de son innocence et nous aussi. Et puisqu’il partage les voix intérieures du principal suspect, pourquoi ne serait-il pas deux personnes à la fois ? Tandis que la folie semble toute proche, appuyée par le son, traité de manière hallucinante, de nouveaux éléments transforment MEURS, MONSTRE, MEURS en un film de monstre totalement assumé.

On ne cerne toujours pas où veut nous emmener l’histoire et le physique de la bête, enfin visible, tient d’une mauvaise farce. Tour à tour abscons, bouffon et gore, le film se balade sur les sentiers escarpés d’un Lynch et d’un Jodorowsky et nous offre quelques fulgurances esthétiques frissonnantes. Cependant, il nous perd lors de sa dernière partie, sorte d’hommage aux films Grindhouse, qui ne résout rien.

Critique publiée le 13 mai 2018 lors de la projection au Festival de Cannes

Loris Colecchia

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Titre original : Muere, Monstruo, Muere
Réalisation : Alejandro Fadel
Scénario : Alejandro Fadel
Acteurs principaux : Victor Lopez, Esteban Bigliardi, Jorge Prado, Sofia Palomino, Stéphane Rideau
Date de sortie : Prochainement
Durée : 1h46min
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