Near Death Experience

[critique] Near Death Experience

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Mise en scène
7.5
Scénario
5
Casting
6
Photographie
4
Musique
5
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5.5

[dropcap size=small]L'[/dropcap]air de rien, depuis maintenant plus de dix ans et cinq long métrages (celui-ci est le 6è), les inséparables Gustave Kervern et Benoît Delépine ont construit une solide filmographie et fait leur place dans le cinéma français. Ils continuent dans leur veine anticonformiste, en prenant un malin plaisir à enfreindre toutes les règles qu’il pourrait y avoir dans un manuel de cinéma. L’âme de réalisateur d’Albert Dupontel en avait été heurtée lorsqu’il avait été dirigé par eux dans Le grand soir. A l’heure de la HD, leur photo est toujours dégueulasse et digne d’une caméra de supermarché. L’ « action », si tant est qu’il y en ait, est parfois noyée dans un cadre super large ou masquée par un personnage bouchant le champ ou encore filmée à contre-jour.

Quant aux acteurs, ils sont ici cadrés « à la Tom & Jerry »: on ne voit jamais leur tête, particulièrement dans la première partie du film. C’est le physique et le phrasé particuliers de Michel Houellebecq qui envahissent l’écran et c’est là le principal intérêt du film: voire un écrivain neurasthénique, à total contre-emploi, déambuler dans la montagne en tenue de cycliste! Il est le digne successeur des castings improbables qui ont toujours peuplé les films grolandais, de Brigitte Fontaine à Miss Ming. On n’avait pas vu des « gueules » pareilles depuis Michel Simon!

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La mise en scène reste fidèle aux habitudes du duo avec cet humour à froid, loin des blagues potaches de Groland. Les longs plans fixes, l’absurdité des rares dialogues, tout participe à restituer l’état mental du « héros » en plein burn-out, qui n’a plus envie que d’une chose, se suicider. La poésie décalée de Mammuth a cependant disparu, l’énergie punk du Grand Soir aussi et il ne reste que les moments creux, cette dérive prenant soin de ne rien faire pour être aimable.

« Nous n’avons pas affaire ici à un trip psychédélique mais plutôt aux derniers jours d’un homme au bout du rouleau, sorte de remake mou de Deux jours à tuer »

Bien que le titre renvoie à l’expérience de mort imminente, telle que la vit le personnage principal de Enter the void de Gaspar Noé, entre le moment où il se fait tirer dessus et celui où son âme s’envole, nous n’avons pas affaire ici à un trip psychédélique mais plutôt aux derniers jours d’un homme au bout du rouleau, sorte de remake mou de Deux jours à tuer. C’est là où Near Death Experience partagera le plus: pour les uns, il sera la meilleure représentation d’un burn-out au cinéma, pour les autres il sera une vaste arnaque, dont le manque de tout (qualités visuelles, enjeux scénaristiques…) frise l’amateurisme et renvoie au néant. Si on fait la synthèse, on peut saluer la démarche jusqu’au-boutiste du duo mais il faudra faire attention à ne pas répéter trop souvent les mêmes ficelles, sous couvert d’originalité.

[divider]CASTING[/divider]

Réalisation : Gustave Kervern, Benoît Delépine
Scénario : Gustave Kervern, Benoît Delépine
Acteurs principaux : Michel Houellebecq
Pays d’origine : Groland
Sortie : 10 septembre 2014
Durée : 1h27
Distributeur : Ad Vitam
Synopsis : Paul, un employé sur une plateforme téléphonique, est en plein burn-out.
Un vendredi 13, la chronique du journal télévisé sur ce jour particulier lui apparaît comme un signal pour passer à l’acte.
Décidé à concrétiser son geste, Il s’enfuit dans la montagne où il va vivre une expérience unique.

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Rédacteur depuis le 16.02.2011

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Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale