EXTREMELY WICKED SHOCKINGLY EVIL AND VILE

Zac Efron se révèle dans EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILE – Critique

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Quelques mois seulement après la mise en ligne de « Conversations with a Killer : The Ted Bundy Tapes », Netflix dévoile un nouveau film consacré au tristement célèbre tueur en série.

Il était beau. Il était grand, charmant et charismatique. Propre sur soi diront certains. Un jeune homme à qui tout pouvait réussir que ce soit dans ses études de droit ou en politique. Un joyeux séducteur qui profitait insoucieusement des années post-Charles Manson. Pourtant, Theodore Robert Cowell, mieux connu sous le nom de Ted Bundy a été condamné à mort pour avoir agressé, mutilé et assassiné plus d’une trentaine de femmes durant les années 1970. Des accusations que cet homme, incarné à l’écran par l’inattendu Zac Efron, niera jusqu’à la fin.

Malgré tout, le public sera toujours de son côté, incapable de croire qu’un homme aussi beau et prometteur puisse commettre autant d’horreur. Mais avant cette Bundymania, une femme a partagé sa vie avec lui : Liz Klopfler (Lily Collins). Au lieu de se concentrer sur les crimes du tueur, EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILE débute donc comme un film romantique. Une femme rencontre un homme. Ils tombent amoureux. Et puis le rêve tourne au cauchemar lorsque Ted Bundy est arrêté…

Les tueurs ne surgissent pas de l’ombre avec les dents longues et de la salive coulant sur le menton. Les gens n’ont pas conscience qu’il y a des tueurs parmi eux. Des gens qu’ils aiment, avec qui ils vivent…

Pendant tout le film, ce n’est pas Ted Bundy qui est jugé, mais son rapport au public et en particulier aux femmes. L’enjeu est de comprendre comment un homme qui a terrorisé l’Amérique pouvait susciter de tels fantasmes. Mais aussi de prendre conscience que n’importe qui peut se révéler être violent comme le montrait le dernier film de Damián Szifron : Les Nouveaux sauvages.Photo du film EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILEDans EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILE, aucune goutte de sang n’est vu avant les toutes dernières minutes du film. Un choix scénaristique que beaucoup ont pu trouver décevant car il édulcorait les actes violents de cet homme. Le film est propre et à raison puisqu’il s’agit de montrer comment un homme normal, un père de famille idéal, peut se révéler être un tueur en série.

En incarnant le charismatique Ted Bundy, Zac Efron signe une performance mémorable bien loin de ses débuts dans les écuries Disney. Après de nombreuses comédies potaches à la qualité douteuse (Nos Pires voisins, Dirty Papy, Baywatch…), le jeune homme entame un tournant dramatique important de sa carrière. Étonnamment convaincant, l’acteur joue avec brio un criminel cynique, manipulateur et séducteur. Une prestation qui fissure déjà l’image d’acteur bodybuildé et huilé dans laquelle il a toujours évolué.Photo du film EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILEEXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILE peut facilement apparaître comme une reconstitution trop sage du documentaire d’origine de Joe Berlinger. Peu de sang, pas de violence… L’histoire est loin de représenter les actes « particulièrement atroces et cruels » de Ted Bundy. À raison, ce film n’est en aucun cas l’histoire de sa vie, mais une adaptation des mémoires de Liz, sa petite-amie (The Phantom Prince : My Life with Ted Bundy). Si le manque d’hémoglobine peut édulcorer les crimes du tueur en série, ce n’est que pour mieux se concentrer sur l’attraction paradoxale qu’il exerce sur les femmes et le public. Une fascination qui reste dangereuse et que Netflix n’a pas oublié de rappeler sur les réseaux sociaux :

Malgré quelques lenteurs, le film reste passionnant sur un plan psychologique, renforcé par la performance de Zac Efron. Dans les années 2000, Kristen Stewart tombait sous le charme de Robert Pattinson dans Twilight. Fin années 60, plusieurs jeunes femmes rejoignaient la « Manson Family » pour accompagner le célèbre tueur. Un siècle plus tôt, Mina Murray tombait amoureuse de Dracula sous la plume de Bram Stoker. La frontière entre Éros et Thanatos se révèle ainsi souvent trop fine. Au cinéma, dans la vie ou dans la littérature, la fascination morbide se transforme régulièrement en attirance. Alors qu’il y a encore peu des jeunes filles tombaient sous le charme du psychopathe incarné par Penn Badgley dans You, il s’agirait de se demander si le fantasme du bad-boy n’est-il pas en train de franchir une limite…

Sarah Cerange

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Note des lecteurs2 Notes
Titre original : Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile
Réalisation : Joe Berlinger
Production : Voltage Pictures
Acteurs principaux : Zac Efron, Lily Collins, John Malkovich
Date de sortie : 3 mai 2019 sur Netflix
Durée : 108 min
3.5
Sobre

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Rédactrice

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Note finale

  1. Je m’attendais à un thriller angoissant, c’est un peu comme si j’avais commandé un frappuccino et qu’on m’avait servi un mokaccino

  2. Ted Bundy (2019)
    EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILE

    Du cinéma Netflix et pourtant pour une fois du cinéma assez classique.

    L’irrésistible Zac Efron est-il vraiment un tueur en série ? Ou est-il victime d’une machination policière ?
    Et si il est coupable, va-t-il avoir l’humanité de l’avouer à sa compagne de toujours, pour qu’enfin elle soit libérée de son emprise ?

    On se demande d’ailleurs pendant la majeure partie de la séance, s’il ne s’agit pas d’une erreur judiciaire. Tant Zac est montré aimant et tendre. Pas manipulateur pour un sou…

    C’est un peu gros.
    Mais la ficelle est de nous mettre prétendument dans la peau de sa compagne et donc d’endosser sa naïveté et sa foi aveugle en son amant.
    Donc on a picoré les faits et les témoignages et on nous en distribue de toutes petits doses. Un coup à droite, un coup à gauche, l’histoire de nous laisser sciemment dans le doute. Ce n’est pas honnête, ça.

    En adoptant cette position, on se place tout au plus dans ce qu’a pu être la mauvaise mousse médiatique d’un des premiers procès télévisés.

    C’est donc rien de plus que du bon vieux suspense policier et judiciaire, comme on sait les faire à Hollywood. Et c’est servi par de somptueux acteurs.

    Trop beaux !
    Ces numéros d’acteurs font rêver et ils ne donnent pas la trouille. D’ailleurs, il n’y a pratiquement aucune scène de réelle violence. Juste une photo à la fin pendant 3 secondes. Paradoxe pour l’histoire d’un tueur de plus de 40 femmes !

    La réalité est plus triste.
    Dans la vraie vie, Ted Bundy psychopathe pervers et narcissique, peut aussi séduire, mais pas des vedettes de cinéma. Sa dentition est moins éblouissante que celle de Zac, c’est d’ailleurs ce qui le perdra. Et son sourire est plus trouble. Son comportement public reste plus ambigu.

    Zac Efron est devenu un comédien remarquable. Mais trop parfait pour le rôle. Il manque une part d’angoisse et de folie.
    Le scénario lui redonne un peu de crédibilité dans certaines scènes à plan très serrés, alors que la tension va crescendo. Dans la dernière rencontre en prison, on peut lui trouver une discrète bestialité. C’est vraiment le maximum qu’on peut en tirer, tant le beau jeune homme est policé.
    Le personnage reste carré. La question psy n’est jamais vraiment abordée.

    Lily Collins, qui n’est rien de moins que la fille du chanteur Phil Collins, est excellente également. Là encore, elle joue une personne sans doute bien au dessus de la réelle compagne Elizabeth Kendall. Elle colle parfaitement avec Zac Efron.

    Mais c’est un couple trop glamour, trop sympathique, pour être vraiment bien positionné dans cette histoire de serial killer infernal.
    On se demande si on ne va pas tomber dans Bonnie and Clyde ou autres duettistes célèbres.

    Cela verse dans le romantisme de type « amour fou ». Sortez les mouchoirs.

    John Malkovich incarne le juge qui l’a envoyé à la chaise électrique. Un juge lucide mais qui a montré une certaine sympathie pour le bourreau de ces dames. Cela permet de nous donner de manière magistrale, un florilège des vraies répliques qui ont été échangées.

    Comme de nombreuses choses à l’époque ont été télévisées, la production s’est vraiment donnée de la peine pour que la plupart des acteurs ressemblent aux protagonistes de l’époque. Jusqu’aux rôles secondaires.

    Bon découpage, caméra légère quand il faut et soucis des détails. Des petites touches impressionnistes ici ou là pour nous donner juste ce qu’il faut de doute.
    Mais parfois quand même l’impression que cela ne colle pas vraiment. Il faut dire que l’histoire est déjà copieuse.

    Au total c’est plus la très jolie histoire romancée de « Zac Efron et Lily Collins font du cinéma », que celle du tueur sans scrupule Ted Bundy et de sa compagne alcoolique Elizabeth Kendall.
    On pardonnera plus facilement aux deux premiers qu’aux deux autres…