the affair

[CRITIQUE SÉRIE] THE AFFAIR

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Casting
9
Scénario
8.5
Mise en scène
7.5
Photographie
8
Originalité
8
Note des lecteurs1 Note
7.8
8.2

[dropcap size=small]D[/dropcap]iffusée en juillet sur la chaine Canal +, il est tant de revenir sur la série THE AFFAIR qui a beaucoup fait parler d’elle outre-manche en remportant notamment les Golden Globes très mérités de la meilleure actrice dans une série dramatique pour Ruth Wilson et de la meilleure série dramatique.

Noah, père de famille de 4 enfants, professeur dans un établissement public, se rend comme chaque année chez les parents riches de son épouse pour les vacances d’été. Il rencontre dans un restaurant de la ville (Montauk) Alison, serveuse d’une trentaine d’année. L’inimaginable se produit. Noah et Alison, mariée elle aussi de son coté, deviennent amants.

Rarement une série réussit à embrouiller les pistes d’une façon aussi ingénieuse, brillante et novatrice. Par un dispositif de double récits (celui de Noah puis celui d’Alison) mis en place dans les dix épisodes de cette première saison, les showrunners / auteurs, Sarah Treem et  Hagai Levi nous offrent un autre point de vue original et singulier sur l’infidélité, le quotidien et le mensonge.  En prenant le temps de rentrer dans la tête des personnages, les deux auteurs imposent un rythme plutôt lent… celui dont on ne se méfie pas assez. C’est tout simplement qu’ils aboutissent à leur plaisir commun : emmêler deux récits d’une même histoire pour nous laisser complètement perdus! Car il ne faut pas le nier. THE AFFAIR s’amuse à nous égarer, à nous semer en route pour sans cesse nous étonner par ses rebondissements. Très vite une voix off des deux protagonistes principaux nous indique que les histoires déroulées sous nos yeux ne sont pas des histoires vécues au présent mais bien des souvenirs rapportés par les deux personnages. Avec beaucoup de justesse et de délicatesse, chacun raconte sa version de l’histoire, son histoire. Sans jamais nous inciter à remettre en cause le quotidien propre à chacun des deux héros, les infimes ou / et grandes variations (à la fois sur des détails comme une tenue différente ou sur des répliques échangées voire le déroulement des événements) sur les moments en commun nous poussent à nous interroger sur la véracité de leur récit.

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Qui devons nous croire? Les souvenirs sont-ils déformés par le temps ? Embellis par les personnages? Ou plus encore manipulés à bon escient ? Aucune réponse n’est donnée aux spectateurs. À la fois perturbant et déconcertant ce processus de double récit nous permet aussi de découvrir et de redécouvrir les personnages d’une manière toujours différente. Ils se métamorphosent et se définissent en fonction du regard de « l’autre » ce qui leur donne une profondeur et une intensité particulière. Toutes les révélations (et elles sont nombreuses) sont synonymes de confusion. Elles se répètent et se déforment à chaque fois que le regard change. Alors que les épisodes se succèdent les divergences de récit deviennent de plus en plus pesantes, troublantes et  chaotiques.

Une des forces et défis de cette série c’est d’avoir réussi à faire de la liaison des personnages un détail de l’histoire. Petit à petit l’intrigue s’amplifie. Des ramifications se développent et donnent à cette liaison une autre valeur, une autre dimension. L’essentiel même de l’histoire n’est pas dans cette relation elle est dans le quotidien, dans ses détails et dans les petits événements Et pour ça, THE AFFAIR bénéficie de personnages secondaires riches et essentiels qui construisent l’histoire. C’est en grande partie grâce à eux que la liaison n’occupe qu’une part minime de cette série. Que ce soit le beau père écrivain à succès de Noah, Bruce Buttler (le blasé et orgueilleux John Doman) ou encore la belle mère d’Alison, Cherry Lockhart (l’étouffante et terrifiante Mare Winningham) tous les acteurs livrent des performances splendides. Ces personnages, habités et campés par des acteurs fantastiques, écrivent la véritable histoire de THE AFFAIR (celle que nous ne révélerons pas dans ces lignes) qui menace le couple adultère à l’aide d’un détective chevronné et idéaliste.

« Un casting brillant, une mise en scène originale, un scénario digne des plus grands labyrinthes, THE AFFAIR est une pépite du petit écran »

Véritable labyrinthe qui ne cesse de surprendre, THE AFFAIR, est une réussite. Un même événement, une même histoire, un même fait, racontés par deux personnages charismatiques et envoutants finissent par perdre les spectateurs dans des détails et dans l’intrigue. Les deux personnages principaux, par leur charisme et par leurs talent d’acteurs, tuent toute illusion de véracité et d’objectivité pour faire place à la manipulation et à l’inexactitude.

À découvrir à partir du 27 juillet sur Canal +

the affair @Marie9Pons

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• Titre original : The Affair
• Créateurs :  Sarah Treem et  Hagai Levi
• Acteurs principaux : Dominic West, Ruth Wilson, Maura Tierney, Joshua Jackson, Julia Goldani Telles, Victor Williams, Mare Winningham, John Doman
• Saisons : 2
• Nombre d’épisodes : 20
• Format : 52 minutes
• Diffuseur : Showtime
• Synopsis : Un beau jour, au début de l’été, Noah, un homme marié et père dévoué de quatre enfants, fait la rencontre d’Alison, une femme mariée elle aussi, qui pleure la mort récente de son enfant. Dès le premier regard échangé, le coup de coeur est instantané et partagé. Commence alors une relation adultérine qui détruira leurs mariages respectifs et aura des conséquences dramatiques pour chacun des membres de leurs familles…[/column]

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Rédactrice depuis le 10.06.2015

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Casting
Scénario
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