Critique de la série House of Cards - Saison 2 créée par Beau Willimon avec Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara.

[CRITIQUE SÉRIE] HOUSE OF CARDS – Saison 2

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Mise en scène
9
Scénario
8
Casting
9
Photographie
9
Musique
8.5
Note des lecteurs6 Notes
7.1
8.7

[dropcap size=small]P[/dropcap]lus difficile que de combler l’attente, assurer la relève. Après de fortes promesses pour une saison un qui s’est avérée relever brillamment les défis imposés, la saison 2 d’HOUSE OF CARDS avait la difficile mission de réussir à maintenir un niveau de qualité plus que très haut. Après un démarrage en trombe, un style imposé, une puissance narrative extrême, peut-on assurer une suite décente sans tomber dans le mimétisme ? Faire mieux (ou du moins tout aussi bien quand on a livré une telle première saison), sans se singer, est-il possible ?

La réponse est immédiate et l’attente est superflue : oui ! Bluffante, décapante, intense, cette saison d’HOUSE OF CARDS époustoufle une fois de plus. Une mise en garde est tout de même nécessaire : les réfractaires à la première saison n’obtiendront ici point de salut. Plus qu’une simple copie, cette deuxième fournée d’épisodes est en effet une suite logique toujours imprégnée de son style si particulier. La saison deux ne ralliera donc pas à sa cause un nouveau public (ou un public déçu) mais confortera sa base de fans de la première heure.

Alors pourquoi somme nous séduits par un simple étirement en longueur d’une histoire qui nous a déjà été contée ? Et ce, dans la même veine et le même style ? Et bien tout simplement, d’une façon générale, parce qu’HOUSE OF CARDS sait parfaitement utiliser l’ écrin solide qu’elle a mis en place. Savoir se complaire dans ce que l’on a fait, assumer son héritage, cette saison sait parfaitement le faire. Sans jamais non plus virer dans la pâle copie.

La saison qui nous est présentée cette année est un exemple même de ce renouvellement conservateur. Dès un premier épisode tout en maîtrise, la saison pose les bases d’une nouveauté qui assume ses origines. On retrouve dès les premiers instants l’histoire là où l’avait exactement laissée : sans soucis ni questionnement, l’histoire reprend son exact cours. Intrications, entremêlement d’histoires, complexité des sous-histoires, l’extrême puissance narrative caractéristique de la série est immédiatement retrouvée et imposée. Et ce, de plus, sur un rythme encore plus fort et intense que la première saison. Un tourbillon de dialogues souffle sur ce premier épisode magistral et pose alors les bases concrètes et solides de la saison à venir. Toujours aussi riches, subtils et finement écrits les dialogues nous replongent en effet immédiatement dans ce bain sanglant qu’est la série. Nous revoilà immergés au milieu des piranhas. On est submergé par cette ambiance si caractéristique et on se laisse à nouveau noyer pour notre plus grand plaisir.

Photo de la série HOUSE OF CARDS

Cette saison deux surfe donc sur des bases connues. On retrouvera évidemment un soin tout particulier accordé à la réalisation. Chaque épisode est léché, maitrisé et esthétiquement toujours aussi solide. La patte caractéristique est toujours présente et permet de toujours mieux nous sentir en terrain connu. Entre la photo et les plans parfaitement cadrés, tout y est. Visuellement irréprochable, la série séduit toujours autant par sa suave claque graphique. Fiévreuse, magnétisante, attractive, l’esthétique est toujours aussi fascinante.

Ce qui reste tout autant fascinant, c’est bien entendu le casting. Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur Kevin Spacey qui est toujours aussi excellent, impressionnant, féroce et charismatique. Sa prestation décortiquée lors de la [highlight color=#EEEEEE ]critique de la première saison[/highlight] est bien entendu tout aussi valable et d’actualité. Mais, ce qui change cette saison, c’est la position de Robin Wright. Mise en parallèle lors de la saison un, elle devient ici une part importante de la réussite de son mari. Elle devient une véritable alliée, qui s’avère même être plus cruelle, et son rôle est alors totalement repensé. Les histoires la concernant fusionnent avec le coeur de l’histoire principal et ne sans n’éloigne plus comme cela fut le cas dans la première saison.

« Toujours aussi riches, subtils et finement écrits, les dialogues nous replongent immédiatement dans ce bain sanglant qu’est la série. »

En plus de réunir un casting parfait, la série réussit donc d’installer des personnages toujours aussi forts et charismatiques. On a de bons outils, mais encore faut-il savoir les utiliser. Cette saison nous prouve que les scénaristes ont tout à fait compris cela. Cependant, comme pour la première saison, un coup de mou lors des épisodes de milieu de saison est à dénoter. Les scénaristes, par contre, n’ont ici pas retenu la leçon. Les premiers épisodes sont en effet époustouflants. Les derniers sont puissamment extraordinaires. Mais entre… On remplit seulement ! Il y a toujours un intérêt bien sûr, mais l’histoire s’étire inutilement et perd un peu en rythme. Mais comprenez tout de même que ce n’est pas non plus catastrophique. Il faut bien chipoter un peu et tenter de trouver des défauts.

Au rayon des défauts, on pourrait aussi alors citer « l’énormité » de l’histoire. Grande fresque au dessein énorme, la critique de l’histoire est une cible facile. Comment croire à cela ? Est-ce vraiment possible ? N’a-t-on pas affaire simplement à une exposition des fantasmes des scénaristes ? Et des fantasmes grossiers ? Voilà quelques réflexions et questionnements que l’on pourrait entendre aisément.

Mais HOUSE OF CARDS, malgré quelques grossièretés, a le mérite d’avoir une personnalité et de nous présenter les coulisses de la politique. Alors certes, le poste convoité par Franck Underwood est un peu gros, mais la présentation des relations politiques et du microcosme que cela représente n’en reste pas moins vraie. On retrouve en effet ce délicieux jeu macabre de manipulation qui est un régal aussi bien intellectuel que purement jouissif. Un jeu de massacre et de pions toujours desservi par les pensées diablesses et retorses que le personnage principal nous adresse encore face caméra à la première personne.

Un peu comme quand je vous donne toujours mon avis. Et que je parle de ce que je connais le mieux : moi.
Je vous raconte toujours ma vie, vous pensiez vraiment que je vous avais oublié et que je ne vous parlerais pas ?
Franchement…
Welcome Back.

[divider]CASTING[/divider]

Saisons : 2
Nombre d’épisodes : 13
Format : 55 minutes
Date de 1ère diffusion US : 14 Février 2014 (Netflix)
Date de 1ère diffusion FR : 13 Mars 2014 (Canal +)
Titre original : House of Cards
Création : Beau Willimon
Avec Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara
Synopsis : Frank Underwood, homme politique rusé et vieux briscard de Washington, est prêt à tout pour conquérir le poste « suprême »…

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

http://youtu.be/oSKN0JsCtqQ

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Rédacteur depuis le 17.02.2013

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Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale

  1. Série axée sur la politique « fixion » des usa et cette fois-ci avec un député, sans scrupule qui après avoir été évincé de la Maison-Blanche, cherche par tous les moyens à se venger du gouvernement en place. Contrairement à la série Madam Secretary qui traite des affaires politiques étrangères mais avec réalisme et espoirs ici au contraire les affaires politiques sont montrées sous leurs aspects les plus lugubres et sournois. Rôle du député joué par Kevin Spacey remarquable. ☆☆☆☆

  2. Incontestablement la meilleure série du moment.
    Le « coup de mou » dont tu parles est pour moi assumé par les scénaristes: la vie politique n’est pas toujours faite de moments extraordinaires et il faut souvent se contenter de gérer les affaires courantes.
    C’était le cas d’une des réussites du film politique, L’exercice de l’état: pas d’esbroufe, du réalisme.
    Et puis ça compense un peu le reproche qu’on pourrait faire à la série: l’ascension de Spacey est un peu trop fulgurante, ses actions ayant toujours un impact (bon ou mauvais) assez rapidement.
    Comme le disait le fan le plus célèbre de la série, Obama: « J’aimerais que les choses soient toujours aussi efficaces ».
    En tout cas, j’ai pris une vraie claque dans l’épisode 1 (tu sais de quoi je parle, laissons la surprise aux autres) et le monologue de fin est super.
    Vivement la saison 3, déjà annoncée!

  3. Incontestablement la meilleure série du moment.
    Le « coup de mou » dont tu parles est pour moi assumé par les scénaristes: la vie politique n’est pas toujours faite de moments extraordinaires et il faut souvent se contenter de gérer les affaires courantes.
    C’était le cas d’une des réussites du film politique, L’exercice de l’état: pas d’esbroufe, du réalisme.
    Et puis ça compense un peu le reproche qu’on pourrait faire à la série: l’ascension de Spacey est un peu trop fulgurante, ses actions ayant toujours un impact (bon ou mauvais) assez rapidement.
    Comme le disait le fan le plus célèbre de la série, Obama: « J’aimerais que les choses soient toujours aussi efficaces ».
    En tout cas, j’ai pris une vraie claque dans l’épisode 1 (tu sais de quoi je parle, laissons la surprise aux autres) et le monologue de fin est super.
    Vivement la saison 3, déjà annoncée!