Les Choristes

#OriginalVSRemake N°5 : LA CAGE AUX ROSSIGNOLS vs LES CHORISTES

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Comme son nom le laisse entendre explicitement, nous y chroniquons avec la même empathie, un long métrage et son remake. Nous nous attachons à lister leurs spécificités, leurs similitudes, leurs qualités et défauts, à les re-contextualiser si nécessaire dans leurs époques, à déterminer les sensibilités et obsessions de leurs auteurs… Bref : nous cherchons à déterminer ce qui rend chaque oeuvre unique et réussie, à sa façon. Parce que le cinéma, c’est certes de grands films, mais aussi de grands remakes. Pour ce cinquième numéro, retour sur les bancs de l’école avec LES CHORISTES de Christophe Barratier, qui n’est autre que le remake d’un film de 1945, LA CAGE AUX ROSSIGNOLS de Jean Dréville.

Quand les rossignols se transforment en choristes

Comment oublier, même des décennies plus tard, l’environnement si particulier de l’école. Le cartable et la trousse, les cahiers et les ardoises, les devoirs et les punitions, le cancre l’intello et la plus jolie fille de la classe. Si cela est votre cas, sachez que le cinéma a de temps à autre ce merveilleux pouvoir de vous le rappeler.
Sortis à cinquante-neuf ans d’intervalle, LA CAGE AUX ROSSIGNOLS (1945) et son remake LES CHORISTES (2004) font partie de ces jolis petits films à la française qui nous emportent dans cette ambiance familière à notre enfance.
Le plus populaire des deux reste évidemment celui de Christophe Barratier qui, porté par Gérard Jugnot, fut un sacré phénomène lors de sa sortie en salles. Pourtant, tout ou presque est inspiré de l’autre, réalisé par Jean Dréville, avec en tête d’affiche l’acteur et chanteur Noël-Noël. D’ailleurs, ce premier film s’est lui aussi basé sur l’histoire vraie d’un centre éducatif dont l’équipe pratiquait notamment le chant avec des enfants en difficulté. A croire que tout ou presque n’est qu’inspiration…

Le cœur de ces deux films fort charmants reste le lien entre des enfants et un surveillant fou de musique, le tout raconté sous la forme d’un flashback. Dans la première version, le récit narrant le quotidien de toutes ces personnes est lu dans un journal par « l’amoureuse » du surveillant à sa mère qui – en prenant connaissance des exploits de cet homme – finit ENFIN par accepter un potentiel mariage. Le remake, lui, charge deux anciens camarades de classe de lire le « journal intime » de leur ancien surveillant. Cette fois-ci, ce n’est pas une personne extérieure à l’histoire vécue que l’on entend en voix-off, mais Jugnot lui-même, au moment où son personnage est en train d’écrire ce précieux journal. Une façon, pour le spectateur, de s’attacher un peu plus à lui.
On y découvre alors un internat peuplé d’enfants difficiles et d’enseignants, qui se mènent mutuellement la vie dure. Lorsque le nouveau surveillant arrive (Noël-Noël et Gérard Jugnot), celui-ci a l’idée saugrenue de monter avec tous ces gamins une chorale… [spoiler mode= »inline »] Jusqu’à ce qu’il se fasse très injustement viré par un directeur borné et méchant. [/spoiler]
Mais le plus intéressant dans ces films, c’est de constater que l’on peut se servir d’une même histoire aux péripéties presque à 100% similaires, pour développer un tout autre message et des ressentis divers. Ces particularités font d’ailleurs, et encore une fois, l’objet d’une longue, très longue analyse… Oui, un peu de lecture ne fait pas de mal, même en dehors de l’école.

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La Cage aux Rossignols

Affiche du film LA CAGE AUX ROSSIGNOLS

[toggler title= »Le contexte 1945″ ]

Tourné de mai à juillet 1944 dans des conditions que l’on imagine peu commodes (en plein débarquement), LA CAGE AUX ROSSIGNOLS est finalement projeté à partir de septembre 1945. Si cela est à mettre au compte de l’anecdote, la période de la réalisation de ce film se situe néanmoins dans un moment où l’école figure comme l’un des enjeux les plus forts. Malgré un certain retour au traditionalisme durant l’époque de l’Etat français, elle reste tout de même dans la continuité de ce qui avait été construit durant la IIIe République. Méthode rigoureuse, programme relativement strict, et surtout, un début de remise en cause dans les années 1930 entre des professeurs traditionnels et d’autres plus ouverts aux méthodes modernes.

Cela va sans dire que le réalisateur Jean Dréville s’en est inspiré. LA CAGE AUX ROSSIGNOLS est par ailleurs son vingtième long-métrage qui fit plus de cinq millions d’entrées à sa sortie. Une très belle réussite.

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[toggler title= »Les points forts » ]

C’est le sourire qui vient en premier lieu quand on se remémore LA CAGE AUX ROSSIGNOLS, tant il se dégage à l’intérieur quelque chose de sympathique. Avant d’être le récit de la complicité entre un surveillant et les enfants d’un internat pénitentiaire, LA CAGE AUX ROSSIGNOLS est l’histoire d’un écrivain sans succès, un peu paumé, fauché, qui a bien du mal à trouver un moyen pour enfin épouser sa bien-aimée, tant il apparaît aux yeux de la mère de celle-ci l’exact opposé du gendre idéal. Avec un tel point de départ si banal dans un film des années 1950, il est surprenant de se retrouver par la suite dans une classe, avec des enfants turbulents face à ce même homme. Là se trouve tout le charme de ce long-métrage.
Photo du film LA CAGE AUX ROSSIGNOLS
Mais ce n’est qu’à la scène finale, lorsque les deux histoires se rejoignent (celle de l’homme et de sa fiancée, avec celle avec ses élèves) que la beauté du film est à son plus haut niveau.
Cela dit, LA CAGE AUX ROSSIGNOLS reste avant toute autre chose un film sur l’éducation. Si le chant a une part logiquement importante, ce n’est pourtant pas cela qui prime.
A vrai dire, ce qui pousse à l’admiration envers ce surveillant, c’est plutôt la façon maligne dont il réussit, par une méthode pédagogique originale, à « cadenasser » ces enfants qui paraissaient aux yeux de tous comme irrécupérables.
On ne regarde donc pas le film de Jean Dréville pour la forme (des enfants qui chantent) mais pour le fond (le message derrière).

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[toggler title= »Les points faibles » ]

Si LA CAGE AUX ROSSIGNOLS est un film sur les enfants, on ne peut pas dire que l’on ait énormément d’attache pour eux. Certaines scènes les mettant en avant ont beau être mignonnes, il n’en demeure pas moins qu’aucun d’entre eux ne se démarque vraiment du lot pour accéder à un très haut stade d’affection de notre part. Même le petit Laugier, que l’on voit fréquemment, n’a pas ce privilège auprès du spectateur qui considère alors les enfants comme un ensemble, et non comme une multitude de personnalités et de caractères.
Photo du film LA CAGE AUX ROSSIGNOLS
Les chants, également, ne font pas tellement vibrer. Jolis et sympathiques, mais loin d’être prenants comme cela est le cas dans le remake. Sans doute, parce que les mélodies ont fané au gré du temps…
Le mot « superflu » vient aussi en tête : le film ne montre au final que peu de choses sur le quotidien des enfants, ne se focalisant que sur les moments où ils se réunissent autour de leur surveillant. Qu’en est-il des autres instants de la journée ? Comment se comportent-ils avec les autres enseignants ? Quels bienfaits cette chorale apporte-t-elle dans les petits moments simples du quotidien ? Difficile d’y répondre.

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[toggler title= »L’école des Rossignols » ]

LA CAGE AUX ROSSIGNOLS fait le constat du système éducatif de son temps. Dans cette école pénitentiaire, tout semble démesuré face à l’innocence et la tendresse des enfants dont on imagine mal qu’ils soient aussi dangereux qu’on ose le décrire.
Méthode dure et sévère, traumatisante, mais surtout incomprise et incompréhensible aussi bien par les adultes qui l’appliquent selon un « bien » voulu et acceptée par la société, puis par les enfants eux-mêmes qui la subissent. Le « cachot » est un mot fort, fréquent, symbolique de ce système aux punitions exemplaires qui n’ont aucun effet, si ce n’est la vengeance de la part des gamins.
Photo du film LA CAGE AUX ROSSIGNOLS
Vus comme des gens déjà irrécupérables malgré leur très jeune âge, ils sont finalement réintégrés dès lors qu’un adulte essaye de les comprendre enfin. Ces sacrés diablotins deviennent au fil du temps des petits anges disciplinés, à l’écoute, et donc, enfin éduqués et totalement inoffensifs.
LA CAGE AUX ROSSIGNOLS montre ainsi la non-adéquation du système éducatif vis-à-vis de l’attente, des conditions et de la psychologie des enfants. Critique-t-il pour autant les professeurs ? Pas vraiment. Ils ne font qu’appliquer le procédé sans les remettre en cause parce qu’ils ne voient pas d’autre solution.

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[toggler title= »Le pion, le dirlo et les gosses en 1945″ ]

Bien qu’il appréhende son rôle de surveillant, le personnage incarné par Noël-Noël a pourtant tout pour être respectable et respecté. Sans être imposant ni impressionnant physiquement, il y a dans son visage la fermeté qui ferait craindre les enfants, et la gentillesse qu’il faut pour les mettre en confiance. Assez malin pour déstabiliser tout gosse devant le fait accompli, il sait se faire aimer tout en gardant une pointe d’autorité quand il le faut. C’est aussi un homme ambitieux et déterminé, qui souhaite se faire connaitre pour ses talents artistiques, et qui ne lâche rien face aux épreuves qui l’attendent.
Quant au directeur (Jean Morel), il a tout du brute qui ne voit que par la punition, par l’exemple, et par le supplice. Borné dans ses méthodes, il perfectionne sa dureté par le biais de celles-ci. Il applique ainsi les règles, les lois et les impératifs administratifs sans faire preuve de bons sens quand cela est nécessaire, ni en les remettant en cause.
Photo du film LA CAGE AUX ROSSIGNOLS
Les enfants, eux, sont représentés comme un tout. Dans cette masse, seul Laugier (Roger Krebs) est mis en valeur, parce qu’il est celui qui chante le mieux. Ce petit blondinet discret n’a pas vraiment de scènes rien qu’à lui qui permettraient de s’y attacher comme il aurait fallu. Il chante. Point barre.
…Ce qui nous donnerait presque l’impression qu’il n’a d’autre rôle que de promouvoir Les Petits Chanteurs A La Croix de Bois.

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[toggler title= »Pour quel public ? » ]

Le film de Jean Dréville développe un regard adulte sur les enfants et leurs comportements. En cela, il ne conviendrait pas à des jeunes spectateurs qui auraient du mal à s’identifier aux personnages.
L’intérêt, à l’heure actuelle, de revoir ce classique aux caractéristiques propres du cinéma populaire des années 1940-1950 est assez mince, si ce n’est – justement – qu’il détient ce statut de « classique ». Mais ceux qui adorent le remake ont le devoir, par simple curiosité, de le regarder. Juste pour voir quelles idées ont été pompées… ou mieux exploitées.

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Les Choristes

Affiche du film LES CHORISTES

[toggler title= »Le contexte de 2004″ ]

Dans une France des années 2000 où le système éducatif est souvent remis en question, l’hypothèse du « c’était mieux avant » fait son petit bout de chemin.
La nostalgie prend aussi de la place, avec les plus anciens qui racontent aux plus jeunes comment c’était « à leur époque », et ressortir les photos de classe devient un jeu courant, amusant, moqueur et émouvant.

LES CHORISTES, en plantant le décor en pleine IVe République (l’école de nos grands-parents) fait donc un méli-mélo de tout cela. Plutôt une bonne idée, quand on sait qu’il a ramené plus de huit millions de spectateurs, et a été nommé huit fois aux Césars (a remporté les prix de la meilleure musique et du meilleur son) et deux fois aux Oscar. L’école étant le ferment de la société, il va de soi que tout le monde peut s’identifier et comprendre cette période de vie ou les petits problèmes d’écoliers.

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[toggler title= »Les points forts » ]

Beaucoup d’émotion se dégage de la version de Christophe Barratier, qui arrive à mélanger tendresse, sensibilité et même, sentimentalité. Se ressent également une bonne dose de sincérité, de simplicité et de vérité dans ce trop-plein de sentiments qui proviennent tout droit du cœur des personnages.
Mais les frissons viennent d’abord de la nostalgie d’un souvenir heureux de deux vieux copains qui s’aperçoivent que le fabuleux destin de l’un d’entre eux est dû à un petit gars amoureux de la musique, mais resté dans l’ombre malgré son talent. Mélancolie et tristesse font alors, elles aussi, partie du voyage.
Photo du film LES CHORISTES
LES CHORISTES est un film sur le chant. Personne ne peut l’apprécier s’il ne se laisse pas entraîner par les jolies mélodies, la voix agréable et légère des enfants, et le message de pureté et d’innocence qui figure dans les paroles.
Avec leurs bouilles malicieuses, tristes ou capricieuses, les gamins deviennent terriblement attachants. Tout ça également parce qu’on prend le temps de les connaitre, de comprendre chacune de leurs personnalités et de très vite les identifier, même si certains arrivent à se démarquer plus que d’autres. On sourit quand on les entend employer des termes bien à eux, on s’amuse à analyser leurs comportements faits de petites manières franches. Mignon, le film alterne ainsi entre les séquences irrésistibles et les scènes touchantes.
Enfin, la part d’injustice qui règne dans l’histoire ne peut que renforcer l’émotion. Face à la beauté des dernières minutes, avoir le mouchoir près des yeux est plus que judicieux.

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[toggler title= »Les points faibles » ]
Le film a beau être efficace dans son ensemble, on peut regretter son petit côté « gnan-gnan ». Ce qui peut alors être une force pour certains peut se transformer en une faiblesse pour d’autres : gentiment naïf, le film est tartiné de bons sentiments, saupoudré de chansons larmoyantes, assaisonné par tout ce qui peut bouleverser la ménagère devant sa télé un dimanche soir.
Photo du film LES CHORISTES
Il y a également cette façon maladroite de mettre en vedette ce jeune garçon au nom de Jean-Baptiste Meunier, comme si la mise en scène voulait nous faire passer le genre de message suivant : « attention, c’est à ce moment PRÉCIS qu’il faut avoir la larme à l’oeil ». Mais ceci est un exemple parmi d’autres, tant le film est consensuel et prévisible : tout en flirtant sur la nostalgie de la « petite école d’antan », il utilise des schémas de narration certes efficaces mais classiques et peu originaux. Enfin, il adore donner un rôle bien défini à chacun des personnages, renforçant ainsi la caricature : il y a le gentil, le mignon, le benêt, le tordu, et tous les caractères-clichés qui vont bien avec l’infirmier, le pion, le prof’ et le dirlo… Bref, tout un tas de stéréotypes qui les compartimentent et leur laissent très peu de place pour jouer dans les nuances.

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[toggler title= « L’école des Choristes » ]

Le remake prône l’imaginaire de l’école d’antan et les ressentis communs à l’évocation du mot « école ». LES CHORISTES ne prend pas en compte l’école de son temps, mais préfère vivre dans la nostalgie des vieilles photos de classe, des souvenirs joyeux de moments pas toujours gais sur l’instant. Alors l’école a des airs charmants et amusants : c’est le retour de la plume, de la craie, et – attention ! – de la mythique règle en fer. Bref, le film joue énormément sur les clichés que l’on a de l’école des années 1940, oubliant sans doute le cadre particulier des centres éducatifs de cette époque.
Photo du film LES CHORISTES
Le film surfe aussi sur la vison que l’on a tous, du professeur/surveillant qui n’est pas comme les autres, compréhensif avec tous et aimé de tous, dont la séparation fit beaucoup de peine et dont il est dommage de ne pas savoir ce qu’il est devenu, depuis que nous sommes partis de l’école.
Cette vision découle alors sur ce fameux contraste entre le bon professeur qui a été important dans l’épanouissement des enfants, et le reste du corps enseignant, critiquable et haïssable parce qu’employant une méthode qui n’a rien de pédagogique mais qui a le mérite d’être insensée.

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[toggler title= »Le pion, le dirlo et les gosses de 2004″ ]

Gentil, plein de bon sens et de jolies valeurs, doté d’un physique peu avantageux, et terriblement sensible, le surveillant de Gérard Jugnot fait un peu de peine, et a tout pour être moqué et se faire marcher sur les pieds par les méchantes tournures du destin. Ce n’est que par la malice, et le fait de rentrer dans le jeu des enfants qu’il arrive à devenir cette figure adorée et estimée. Il ne leur fait pas de mal, alors ils ne lui en font pas en retour. De par son objectif de monter une chorale, il est le seul à croire en eux et à remettre ces enfants un peu perdus sur le droit chemin.
François Berléand, directeur de l’internat, passe pour un crétin qui n’a rien de pédagogue mais tout du mec ridicule. Il ne croit en rien, sauf aux coups et aux punitions. Même s’il s’adoucit lorsqu’il remarque les bénéfices des méthodes à la Jugnot dans son établissement, il redevient lui-même dès qu’une grosse bêtise a été démasquée. Sournois, calculateur et jaloux, il l’est lorsque la chorale est félicitée, tirant la gloire de cette formidable idée sur lui…
Photo du film LES CHORISTES
Dans ce remake, chaque enfant a son caractère. Quatre ou cinq sortent du lot, en tête le petit Pépinot qui de sa bouille et de son histoire est obligé de faire craquer le public, suivi de très près par Jean-Baptiste « Morange » Meunier : gueule d’ange, fragile au point de se demander s’il n’est pas constamment au bord du gros sanglot.
Tout est fait pour qu’il devienne le chouchou des fillettes dans les cours de récré, mais aussi des mamies dans les chaumières.

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[toggler title= »Pour quel public ? » ]

Film familial par excellence, LES CHORISTES s’adresse aussi bien à l’enfant de sept ans qui sera amusé de voir à l’écran l’aspect vieillot d’un lieu qu’il connait bien, qu’à la personne de soixante-dix-sept ans nostalgique de son enfance. Parce qu’il est bourré de bons sentiments simples et sincères, il a ce pouvoir de plaire à tout spectateur lambda.
L’intérêt tient aussi au fait qu’il reste l’un des films français populaires des années 2000 par excellence. Difficile de passer à côté…

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Le remake fait oublier l’original

Tandis que l’original s’axe sur le thème des méthodes d’éducation, le remake veut mettre en avant le chant. Les qualités du premier tiennent dans la tendresse du lien entre un surveillant et les enfants, mais les faiblesses apparaissent lorsqu’on ressent un manque d’attachement et d’identification aux personnages, nous obligeant à prendre un certain recul. Le second, lui, fonctionne à pleine puissance par le biais de l’émotion et des bons-sentiments, malgré ses aspects fortement consensuels et parachutés.

On ne peut s’empêcher de dire, pourtant, que LES CHORISTES a gagné le match. Parce qu’il reste efficace, parce que c’est mignon, parce qu’on y retrouve une part de notre enfance, et aussi parce que le temps lui étant favorable, il s’inscrit bien plus dans les attentes de la plupart des spectateurs des années 2000-2010.

On peut néanmoins se demander si cela est mérité, quand on sait que de très nombreux éléments sont repris de LA CAGE AUX ROSSIGNOLS, jusqu’à en avoir l’impression d’avoir à certains passages une véritable copie. Même si cela en a créé d’autres, LES CHORISTES a tout de même réussi à corriger les erreurs de l’original pour transformer, peaufiner, embellir l’histoire… Quitte à faire oublier qu’il s’est en fait inspiré d’un autre film. Mais n’est-ce pas là, d’ailleurs, l’objectif de tout remake ?

Yohann Sed

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