point de non retour

LE POINT DE NON RETOUR – Critique

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Le premier film américain de John Boorman – 5 ans avant Delivrance et 13 avant Excalibur -, est un revenge movie nommé Le point de non retour. Il ressort au cinéma ce 7 juin 2017 !

L’histoire: C’est pour le compte de son ami Reese que Walker, accompagné de sa femme, récupère dans la prison désaffectée d’Alcatraz un magot de 93 000 dollars. L’opération réussit. Reese abat Walker et emmène sa femme, qu’il convoitait depuis longtemps. Seulement Walker n’est pas mort et n’a de cesse de châtier Reese et ses complices.

En voici la bande-annonce !

Il y a trois grandes réussites dans LE POINT DE NON RETOUR.

La première c’est cette liberté de ton chez John Boorman, qui semble héritée de la Nouvelle Vague, et qui autorise au film des digressions surprenantes et stimulantes. On pense par exemple au début du film, qui mélange des espace-temps, les souvenirs et les fantasmes du protagoniste, un peu comme dans L’année dernière à Marienbad, . À d’autres instants, la caméra capte longuement une ambiance particulière (comme dans la boite de nuit), plutôt que d’enchaîner directement sur la suite de l’histoire. Ces moments où la mise en scène se fait plus ostentatoire confèrent au film une personnalité singulière, qui le distingue clairement du tout-venant.

[bctt tweet= »« Un efficace revenge-movie avec un ultra-charismatique Lee Marvin ! » » username= »LeBlogDuCinema »]

Puis, il y a la mythologie gangstéreuse dans laquelle s’enfonce Walker. Si celui-ci ambitionnait en premier lieu de se venger de sa femme et de son meilleur ami qui l’ont trahi lors d’un deal, cette motivation première embrayera bien vite sur la recherche des commanditaires, puis du patron de ceux-ci, puis de leurs employeurs à eux, et caetera. LE POINT DE NON RETOUR révèle ainsi une pyramide du crime organisé, frappante par sa précision, son aspect tentaculaire et les règles qui composent ses différents microcosmes (la « rue », la « planque », le « club », les « bureaux », la « maison du boss », le « l’entrepôt désaffecté », etc).

Au milieu, Lee Marvin. Une sorte d’ancêtre du Liam Neeson de nos revenge-movies actuels, eux-mêmes d’ailleurs inscrits dans leur propre univers mafieux (on pense à Night Run, ou Balade entre les tombes). Lee Marvin interprète en tous cas Walker, un personnage presque mutique et bien vénère, dont la géniale technique d’intimidation consiste à ne laisser entrevoir, par un regard/grognement/interrogatoire musclé, qu’une infime partie de la fureur qui pourrait l’animer en cas de contrariété. Lee Marvin n’utilise quasiment que cette méthode du « moins j’en dis, plus tu parles » pour débloquer les situations, lorsque paradoxalement les morts-par-panique s’entassent tout seuls après son passage. Il y a un plaisir primaire à voir ce spectacle singulier d’un homme seul-contre-tous, qui par son simple charisme, donne de gros coups de pied dans une fourmilière qui paraissait pourtant inébranlable.

Photo du point de non retour
Pour la petite histoire, le titre original du POINT DE NON RETOUR est Point Blank, qui signifie littéralement À bout portant. Ce titre FR était cela dit déjà pris par un autre long-métrage avec Lee Marvin ! D’où cette étrange « traduction » qui ne correspond pas véritablement au film.

Si ces trois qualités font que LE POINT DE NON RETOUR s’avère très intéressant, on peinera tout de même à comprendre l’intérêt de ressortir CE film en particulier, qui comme la plupart des premières œuvres, est imparfait par son dosage peu adéquat entre excès de personnalité de la part d’un auteur qui souhaite clairement laisser sa marque, et la simple ambition de divertissement efficace et sans conséquences; il s’agit d’un revenge-movie tout de même, et arrive malgré tout un point où l’on s’ennuie, parce que trop de choses… « intello », viennent parasiter le simple plaisir de voir des hommes tomber comme des mouches. Un avis certainement très subjectif, mais qui laisse tout de même un gout d’inachevé.

Georgeslechameau

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Titre original : Point Blank
Réalisation : John Boorman
Scénario : Alexander Jacobs, David Newhouse, Rafe Newhouse d'après Donald E. Westlake
Acteurs principaux : Lee Marvin, Angie Dickinson
Date de sortie originale : 1968
Date de ressortie : 7 juin 2017
Durée : 1h32min
3
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