CARRIE

CARRIE AU BAL DU DIABLE – Critique

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Carrie au bal du diable ressort pour Halloween, l’occasion pour nous de revenir sur ce brillant portrait détourné de l’Amérique des années 70 par le prisme de l’horreur. Un style reconnaissable au Nouvel Hollywood, âge d’or du cinéma outre atlantique.

Pourquoi se précipiter dans les salles obscures pour s’ennuyer devant l’inégal Ça, adapté de l’immense Stephen King, alors que le formidable distributeur Splendor Films vous propose un tout autre programme, bien plus alléchant. Pour Halloween, délaissez donc plutôt le film d’ Andres Muschietti et n’hésitez pas à vous frotter à un classique du cinéma d’épouvante du Nouvel Hollywood en version restaurée. Carrie au bal du diable, du génial Brian de Palma, se concentre sur l’ébouriffante histoire d’une lycéenne candide, martyrisée, qui prend sa revanche sur un monde affreux, ecclésiastique et méchant.

CARRIE
Portrait d’une jeunesse ultra libérée et aseptisée à l’ombre du capitalisme naissant.

Influencé par le maître Hitchcock qu’il ne cessera de citer, parfois inutilement, Brian de Palma prend habilement le relais dans ce faux conte de fées en nous plaçant dans une situation de malaise dès lors que la jeune et ingénue Carrie (Sissy Spacek) est lynchée par toutes ses camarades de classe. A l’ouverture, filmée avec érotisme, le long métrage s’engouffre dans le fantastique alors que Carrie développe des pouvoirs de télékinésie stupéfiants.

Versant dans le surnaturel, Carrie au bal du diable va non seulement nous décrire l’avènement d’une société américaine misogyne, cruelle, consumériste mais aussi, ausculter les dysfonctionnements familiaux à l’origine de cette gangrène sociétale. Sous les coutures de la petite histoire et du  genre emprunté à l’horreur, l’érotisme et le fantastique, c’est tout un pays en mutation qui passe sous le scalpel de Brian de Palma.

« C’est tout un pays en mutation qui passe sous le scalpel de Brian de Palma. »

Coincée entre deux figures maternalistes que tout oppose – l’une est un totem emblématique de l’Amérique 70’s libertaire et l’autre, une effroyable gardienne de prison réfugiée dans la sacro-sainte religion – Carrie trouve son point de basculement au moment de l’inévitable tuerie où nul n’est épargné. Cette éclosion, que l’on trouve de manière obsessionnelle chez Stephen King, se cristallise dans un segment de vengeance déchainé à la mise en scène colossale. Si dans le long métrage les pêcheurs et les jeunes adultes si libérés sexuellement sont punis de leurs actes impardonnables, Brian de Palma exorcise aussi cette Amérique puritaine d’un temps ancien lors d’un matricide christique terrifiant.

Carrie au bal du diable est donc cette histoire, une parabole autour du conte désenchanté, une Cendrillon souillée, viciée, marginalisée qui implose et emporte tout sur son passage démoniaque. Et alors que le foyer familial s’effondre sur lui même tel un château de cartes, la princesse des Enfers, illuminant le début du bal par son innocente beauté, crie son assourdissant appel au désespoir. Un classique, tout simplement.

Sofiane

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Note des lecteurs3 Notes
Titre original : Carrie
Réalisation : Brian de Palma
Scénario :Lawrence D. Cohen d'après l'oeuvre de Stephen King
Acteurs principaux : Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving
Date de sortie : 22 avril 1977
Date de reprise : 1er Novembre 2017
Durée : 1h38min
5
DEMONIAQUE

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