César 2018

Les 24 courts métrages sélectionnés par l’Académie des César 2018

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Le 31 janvier 2018, l’Académie des César choisira, parmi les 24 courts métrages déjà sélectionnés, les 5 qui resteront en lice pour le César du Meilleur Film de Court Métrage 2018. On les a tous vus et on vous en parle !

Depuis 1977, l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma décerne chaque année le César du Meilleur Film de Court Métrage. 24 courts métrages ont été présélectionnés cette année pour concourir au César 2018 … et ils ne seront plus que 5 le 31 janvier. On vous en dit un peu plus sur la façon dont ces 24 sont sortis du lot et ce qu’on en a pensé, puisqu’on les a tous vus!

Comment les 24 sont sortis du lot et comment seront choisis les 5 qui restent

On a interviewé Margaux Pierrefiche, la responsable des Courts Métrages au sein de l’Académie des Césars. Elle nous expliqué deux-trois petits trucs importants à savoir sur la façon dont les sélections sont faites et sur son rôle de contrôle des critères d’éligibilité, d’organisation des votes et de promotion des films sélectionnés.

Les critères d’éligibilité

494 courts métrages ont été éligibles pour 2018, c’est- à- dire qu’ils ont répondu aux critères suivants :
– Le visa d’exploitation a été délivré par la Commission de Classification des Œuvres Cinématographiques du Centre National de la Cinématographie entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017
– La durée totale doit être inférieure à 60 minutes (ainsi A brief History of Princess X est le plus court avec 7’09 et Pas comme des loups est le plus long avec 59’)
– La part de production française est supérieure ou égale à 30% de la production totale (c’est le cas cette année pour 7 d’entre eux)

La sélection des 24 par les membres du Comité Court Métrage César 2018

Un peu moins de 5% de ces 494 ont donc été sélectionnés en septembre par le Comité Court Métrage César 2018. Il est composé de 28 membres spécialistes des courts métrages (directeurs de festivals, responsables de programmes courts dans les chaînes de télévision ou presse). Leur vote est tenu secret et s’effectue selon la sensibilité artistique de chaque membre. Mais en général un consensus fort est obtenu entre les membres envers les 24 films qui ont connu une belle vie en festival et ont déjà récolté de nombreux prix.

Les 5 qui resteront

Ce sont les 4248 membres votants de l’Académie qui vont désigner par le plus grand nombre de voix les 5 courts métrages qui resteront en lice. L’Académie leur permet de voir les films, soit en organisant des séances de projection parisiennes en novembre et décembre, soit via la plateforme de visionnage en ligne, soit en leur faisant parvenir les DVD. En parallèle, producteurs et réalisateurs communiquent pour inciter les membres de l’Académie à voter pour leurs films. Il ressort de l’expérience des années précédentes que les thématiques fortes restent l’enfance, l’amour et la mort. Par ailleurs, les membres sont sensibles aux acteurs qui figurent dans les courts- surtout s’ils sont connus-, et à l’émergence de nouveaux talents parmi leurs pairs, tels les acteurs (Félix Moati avait ainsi été sélectionné pour son film Suzanne l’année dernière).

Le César du meilleur Court-Métrage

Ce sont là encore les 4248 membres votants de l’Académie qui vont désigner par le plus grand nombre de voix le César 2018. Il sera annoncé le 2 Mars prochain, lors de la 43ème Cérémonie des Césars. Pour rappel, fait rare l’année dernière, il y avait eu 2 ex-aequo : Maman(s) de Maïmouna Doucouré et Vers la tendresse de Alice Diop. La vie des courts métrages sélectionnés ne s’arrête pourtant pas à la remise des prix, puisqu’ils participent aux tournées en France des Nuits en Or organisées par l’Académie.

César 2018

Notre avis général sur les 24 courts métrages

On a donc vu les 24 courts métrages, quelques-uns en Festival, mais pour la plupart grâce aux liens communiqués, à notre demande, par les réalisateurs ou les producteurs eux-mêmes, et on les remercie chaleureusement de leur confiance ! L’Académie des Césars a complété le panel en nous envoyant les DVD. Tous de très bonne facture, ils sont peut-être les prémices de futurs longs métrages.

Sans pour autant enfermer les films, de nombreuses thématiques se dégagent : ainsi le sujet des migrants (Mare Nostrum, Le Silence), de l’Afrique (Et toujours nous marcherons, Debout Kinshasa !) et celui de l’identité française (Le bleu blanc rouge de mes cheveux) sont présents. Les vies des jeunes dans les cités sont aussi traitées, d’un point de vue de la violence (Les Misérables, La Convention de Genève) mais aussi de l’amitié et de l’éveil des sens (Goût Bacon).

Des personnages de femmes fortes permettent d’aborder des sujets parfois tabous ou peu montrés au cinéma, parfois avec humour, parfois de façon poignante, tels la ménopause précoce (Les bigorneaux), le sexe dans l’art (Je les aime tous, A brief History of princess X), le handicap (Blind Sex), les femmes en prison (Marlon, Tangente) ou le départ à la guerre (Les enfants partent à l’aube). La vulnérabilité de certains hommes n’est pas en reste (Féfé Limbé, Goliath, le film de l’été) ni la découverte de leur sexualité (1992). Enfin, l’avenir dystopique est aussi manifestement très inspirant (Panthéon Discount, Noyade interdite, Guillaume à la dérive).  De touchantes relations familiales sont aussi mises en valeur : père-fille (Les bigorneaux, Mare Nostrum, le bleu blanc rouge de mes cheveux), père-fils (1992, Guillaume à la dérive), mère-fille (Le silence, Marlon), mère-fils (Les enfants partent à l’aube) et entre frères (Et toujours nous marcherons, Pas comme des loups).

On souligne que 9 films, soit un peu plus d’un tiers de la sélection, sont réalisés ou co-réalisés par des femmes et que par ailleurs, tous les réalisateurs sont les scénaristes de leurs films, dont 7 d’entre eux ont fait appel à une collaboration avec un autre scénariste. Deux acteurs sont sélectionnés en tant que réalisateurs: Alice Vial pour son quatrième court-métrage (Les Bigorneaux) et Sylvain Dieuaide  pour son premier film (Guillaume à la Dérive). Enfin, la présence au casting de certains films d’acteurs connus et reconnus influencera peut-être les votes des membres de l’Académie. Ainsi Corinne Masiero (Je les aime tous), Swann Arlaud (Goliath), Jean-Pierre Kalfon (Panthéon Discount), Philippe Rebbot (Les bigorneaux), Anne Alvaro, Judith Chemla et André Marcon (Guillaume à la dérive)Anne Suarez (Marlon), Esteban (Noyade Interdite) ou la voix off très reconnaissable de Laetitia Dosh (A brief History of princess X).

Bien que tous remarquables, les 24 Courts Métrages ne nous ont évidemment pas émus ou touchés de la même façon. On les a classés en trois catégories: nos coups de cœur (★★★★★), ceux qu’on a beaucoup aimés et qui récoltent de (★★★★☆) à (★★★☆☆) et enfin ceux qui nous ont moins convaincus (★★☆☆☆).

César 2018

Nos 10 coups de cœur (★★★★★)

Ces dix courts métrages là sont des pépites! Ils ont provoqué de vrais chocs émotionnels et de vibrantes émotions, telles l’effroi, la tristesse, mais aussi le rire jubilatoire. La finesse du propos est à signaler, ainsi que la teneur des dialogues, mais aussi des silences. L’originalité du scénario et une mise en scène adaptée à la durée tiennent en haleine le spectateur jusqu’au bout, provoquant souvent l’envie de revoir les films à nouveau. Quant aux personnages de ces dix films, ils ont tous une forte personnalité et un destin tellement inoubliable que le spectateur empathique ne peut s’empêcher de s’identifier à eux ! On verra le 31 janvier si les votants de l’Académie choisiront les 5 finalistes parmi nos coups de cœur !

Mare Nostrum

César 2018

France, Syrie / 2016 / 13’24
Réalisateurs : Rana Kazkaz, Anas Khalaf

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Sur un rivage de la Méditerranée, un père Syrien prend une terrible décision mettant la vie de sa fille en danger.

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Scénario: Rana Kazkaz
Production : Georges Films, Synéastes Films
Distribution : Ziad Bakri, Zayn Khalaf

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NOTRE AVIS : Mare Nostrum est un film choc bouleversant, car tellement d’actualité. Le point de vue des migrants n’est pas si souvent abordé et la façon dont ils se préparent à leur départ et à leur traversée encore moins. S’entraîner à ne pas mourir est une chose, entraîner sa propre fille à rester vivante en est une autre. Le silence, les pleurs et la peur donnent parfaitement le ton de cette odyssée terrifiante. L’acteur Ziad Bakri, déjà croisé dans Le Bureau Des Légendes, est décidément phénoménal, et parvient en peu de mots et de gestes, par ses regards et son visage tendu, à exprimer ses ressentis dont sa honte et sa peur, dans l’urgence de la situation. 

Les bigorneaux

César 2018

France/ 2017/ 24’50
Réalisatrice : Alice Vial

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À Brignogan-Plages, Zoé, trente ans, travaille au bar Les Bigorneaux, avec son père, Guy. Tantôt serveuse, barman, patronne, elle s’épuise à tout prendre en charge, épaulant Guy depuis la mort prématurée de sa mère. Un matin, Zoé se met à souffrir de vertiges et de nausées qui perturbent son quotidien. Elle craint d’être tombée enceinte, mais sa gynéco lui apprend qu’elle souffre d’un tout autre mal.

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Production :  Les films du Cygne
Scénario: Alice Vial, Clémence Madeleine- Perdrillat 
Distribution : Tiphaine Daviot, Philippe Rebbot, Anouchka Csernakova

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NOTRE AVIS : Les bigorneaux offre une belle relation complice et tendre, tout en pudeur et en subtilité, entre un père et sa fille! Les personnages sont attachants, tout comme le paradoxe de cette relation. Philippe Rebbot excelle en père un peu paumé qui ne se voit pas vieillir et élève sa fille seule, tout comme Tiphaine Daviot, en fille confrontée à un problème très féminin qu’elle ne peut évoquer avec son père. La réalisatrice aborde un sujet plutôt tabou et original au cinéma, et par ricochet traite de la féminité et de la relation qu’entretient, malgré elle, la jeune femme à son corps. Métaphoriquement, c’est ce que son corps lui fait subir qui l’oblige à prendre conscience de la nécessité de couper le cordon avec son père et de mener enfin sa propre vie. Les bigorneaux est aussi une jolie réflexion sur le temps qui passe et ne se maîtrise que si on le décide. 

Marlon

César 2018

France, Belgique /2017/ 19’29  
Réalisatrice : Jessica Palud

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Marlon, 14 ans, rend visite à sa mère en prison pour la première fois depuis son incarcération. La jeune fille, protégée par sa famille et son entourage, s’entête malgré tout à croire que sa mère est son héroïne d’enfance…

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Scénario:Jessica Palud,  Clémence Madeleine- Perdrillat 
Production : Punchline Cinéma, Next Days Films 
Distribution : Flavie Delangle, Anne Suarez, Jonathan Couzinié, Catherine Salée, Brigitte Boutard

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NOTRE AVIS : Marlon est une réussite. D’abord grâce à son scénario: en un temps record, la réalisatrice parvient à positionner le spectateur dans le contexte de cette jeune fille, qui se retrouve seule suite à un meurtre dont on suppose qu’il est lié à une violence qui s’est terminée en meurtre. Rien n’est vraiment dit, mais la force du film est d’avoir, avec peu d’indices, fait comprendre les ressorts du drame. Avec beaucoup de justesse dans la mise en scène, le spectateur est plongé dans la froideur de la prison, impersonnelle et bruyante, qui véhicule pourtant les émotions des familles en visite. L’amour qui ressort entre cette mère et sa fille est touchant malgré la gêne des retrouvailles en milieu carcéral et le besoin lucide exprimé par la mère de nouer une nouvelle relation plus distante. L’amour entre chaque membre de cette famille à l’écoute de Marlon sans en faire des tonnes est aussi très juste. Enfin le casting est impeccable: la jeune Flavie Delangle est épatante, à bonne distance de ses émotions, et Anne Suarez et Catherine Salée sont toujours aussi formidables. 

Tangente

César 2018

France/2017/ 26’30
Réalisation : Julie Jouve et Rida Belghiat

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Florie, jeune maman réunionnaise, participe pour la première fois à la Diagonale des Fous, une course d’ultra-trail mondialement réputée. Pendant trois jours et trois nuits, elle court à travers les montagnes de La Réunion, décidée à aller au bout d’elle-même. Mais Florie n’est pas une coureuse comme les autres : elle va aussi devoir affronter les démons de son passé.

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Scénario: Julie Jouve 
Production :  Lacoupure
Distribution : Christelle Richard, Brice Deliry, Jean-Louis Levasseur

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NOTRE AVIS : Le passé de l’héroïne de Tangente est habilement suggéré et les réalisateurs parviennent à tenir jusqu’au bout le spectateur en haleine! On peut voir le défi de surpassement de soi que Florie se lance comme une façon de dépasser ce qu’elle a elle-même enduré. Mais aussi de remplacer une souffrance subie par une souffrance choisie, mais une souffrance qui amène du positif et de l’estime de soi. On est aussi touché par le courage dont elle fait preuve en refaisant peu à peu confiance en les hommes, qui ne sont pas tous comme son compagnon: son entraîneur puis l’un de ses partenaires qui l’aide. Le parallèle du corps et du visage de l’héroïne qui se détendent au fur et à mesure de l’épreuve physique est également très beau. Tangente fait partie de ces films qu’on regarde plusieurs fois quand on en connait la fin pour encore mieux saisir les subtilités scénaristiques qui peuvent échapper au regard au premier visionnage.

Le bleu blanc rouge de mes cheveux

César 2018

France / 2016 / 21’38
Réalisatrice : Josza Anjembe

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À dix-sept ans, Seyna, une adolescente d’origine camerounaise, se passionne pour l’histoire de la France, le pays qui l’a vue naître et dont elle est profondément amoureuse. Son baccalauréat en poche et sa majorité approchant, Seyna n’aspire qu’à une chose : acquérir la nationalité française. Mais son père, Amidou, s’y oppose farouchement.

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Scénario: Josza Anjembe
Production : Yukunkun Productions
Distribution : Grace Seri, Augustin Ruhabura, Mata Gabin

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NOTRE AVIS : Le scénario de Le bleu blanc rouge de mes cheveux est très approfondi et interroge bien au-delà du propos du film. Car le rapport aux cheveux touche, au delà des contraintes pour entrer absolument dans le cadre administratif, au respect de l’identité intime d’une personne. On peut le vivre comme une intrusion violente, physiquement et moralement. Le film montre parfaitement cet entre-deux mondes dans lequel vit cette jeune fille méritante et volontaire, respectueuse de ses parents, consciente de son ascension sociale, et les sacrifices qu’elle doit faire pour poursuivre ses rêves, avec l’étape indispensable ultime pour devenir française. Le film plonge le spectateur dans ses préoccupations sans pathos, et dès le départ, lui permet de ressentir une forte empathie pour elle.

 Féfé limbé

César 2018

 France / 2016 / 27’35
Réalisateur : Julien Silloray

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Féfé vit son premier chagrin d’amour. Il a soixante-cinq ans.

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Scénario: Julien Silloray
Production : Sésame Films, Canal + Antilles
Distribution : Pierre Valcy, Gaëlle Marian, Eric Cilirie, Joséphine Malahel, Yves Tocny, Chantale Jacobson

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NOTRE AVIS : Féfé Limbé est un film très touchant! Car c’est plutôt rare au cinéma de montrer la vulnérabilité amoureuse et la gentillesse chez un homme entre deux âges! Le fait que Féfé lâche prise car son cœur est définitivement brisé, est émouvant. Malgré son frère qui le pousse à se remettre en couple, malgré sa rencontre avec Suzie, qui, s’il avait été prêt à faire des efforts pour reconstruire une relation. La mise en scène est aussi amusante, offrant une jolie métaphore du fusible qui saute tout le temps et que Féfé remplace indéfiniment, le ramenant systématiquement à sa réalité d’homme seul malgré ses tentatives. Car ce fusible saute le plus souvent en présence de ce frère infantilisant, comme s’il lui permettait justement d’éviter de lui dire tout ce qu’il a sur le cœur. La fin est belle et plutôt poétique, à  l’image de l’amour de Féfé pour son ex-femme Dehlia, lui laissant la possibilité de la retrouver, mais à sa manière.

Goliath

César 2018

France / 2016/ 18’09
Réalisateur : Loïc Barché 

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Nicolas est follement amoureux de Charlotte, une fille qu’il connaît à peine et qu’il fantasme à travers les photos qu’elle publie sur Facebook. Accompagné d’un ami, il décide de lui prouver son amour en accomplissant un exploit.

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Scénario :  Loïc Barché 
Producteurs délégués : Punchline Cinéma
Distribution :  Swann Arlaud, Phénix Brossard

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NOTRE AVIS : Le réalisateur a eu le nez creux en choisissant au casting Swann Arlaud, qui crève l’écran dans Petit Paysan! Goliath montre remarquablement le défi auquel est réduit la jeunesse d’aujourd’hui pour séduire avec l’obligation d’attirer à tout prix l’attention grâce aux outils numériques… c’est à la fois pathétique parce que le contact physique n’est plus celui qui compte. Et c’est en même temps jubilatoire d’imaginer que l’on a la possibilité d’utiliser l’outil, de créer tout le temps l’événement en vue de sortir du lot, de contourner le système et donc de « baiser l’algorithme ». Goliath est aussi un joli film sur l’amitié et le sens que lui donne la jeune génération : la vraie qui consiste à s’encourager, se soutenir mais aussi se bousculer et la fausse qui n’existe que par le nombre de likes. La métaphore de Nico qui se heurte, tel un David face à ses Goliath (le plongeoir et la difficulté de séduire la jeune Charlotte) est très jolie. Les personnages sont attachants et le rythme est bien soutenu, alliant dans un bon équilibre réflexion, action et introspection.

 Debout Kinshasa ! César 2018

France, Côte d’Ivoire/ 2016 / 21’
Réalisateur : Sébastien Maitre

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Pas de souliers vernis, pas d’école. Samuel 10 ans va découvrir dans Kinshasa la belle le royaume de la débrouille et de l’embrouille

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Scénario: Sébastien Maitre, Valérie Gaudissart
Production : La Ruche Production
Distribution : Bryan Mbuangi, Merlin Dianda, Starlett Mathata, Moïse Ilunga, Jupiter

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NOTRE AVIS : Grâce au personnage très attachant du petit Samuel, Debout Kinshasa ! permet d’aller à la rencontre d’un autre pays et d’une autre culture, d’en mieux comprendre les enjeux… et de relativiser les problèmes de la civilisation occidentale ! Le film rappelle l’importance de l’éducation, sujet central du film, dont l’accès est loin d’être une évidence et reste encore conditionné au port de vêtements et chaussures qu’il faut payer. La débrouillardise et la malice de Samuel pour s’offrir la fameuse paire de chaussures est passionnante à regarder. Le petit bonhomme ne s’apitoie jamais sur son sort et trouve systématiquement une solution. Le regard qu’il porte sur sa famille et son univers est bienveillant. C’est drôle, joyeux et malin, et jamais le film ne cède au pathos, bien au contraire.

  Le silence César 2018

Italie, France / 2016 / 15‘
Réalisateurs : Ali Asgari et Farnoosh Samadi

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Fatma et sa mère sont réfugiés kurdes en Italie. Lors d’une consultation médicale, Fatma doit traduire ce que le médecin dit à sa mère, mais la jeune fille garde le silence…

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Scénario: Ali Asgari et Farnoosh Samadi
Production : Kino Produzioni et Filmo
Distribution : Fatma Alakus, Cahide Ozel, Valentina Carneluti

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NOTRE AVIS : Le lien qui unit la mère et la fille, mélange pudique culturel de non-dit et de respect, est très touchant. Comment en effet une jeune fille, sans doute réfugiée, peut-elle évoquer avec sa mère un tel sujet de maladie ? Les réalisateurs font très bien ressentir la lourde responsabilité à laquelle doit faire face cette jeune fille, la place que l’annonce l’oblige à quitter (celle de fille) et celle à prendre (interprète). Le spectateur ne peut que ressentir de l’empathie pour elle, filmée de dos, en silence, cachant ses émotions et pourtant effrayée et inquiète de l’urgence et des risques possibles, opposant un refus physique (oreilles bouchées face à l’annonce faite par une autre). Comme si ne pas dire était ne pas faire exister. Le câlin qu’elles échangent à la fin, plein de soulagement, d’amour et de force est très émouvant. 

A brief history of Princess X

César 2018

France, Portugal/ 2016/ 7’09
Réalisateur : Gabriel Abrantes

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Retour sur l’histoire de Princesse X, phallus en bronze futuriste et doré sculpté par Brancusi, qui est en fait un buste de l’incroyable petite nièce de Napoléon, Marie Bonaparte.

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Scénario: Gabriel Abrantes
Production : Les Films du Bélier
Distribution : Joana Barrios, Francisco Cypriano, Felipe Vargas
Voix off : Laetitia Dosch, Gabriel Abrantes  

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NOTRE AVIS : A brief history of Princess X est jubilatoire ! Evidemment, la voix reconnaissable de Laetitia Dosch y est aussi pour beaucoup, puisqu’elle apporte son indéniable peps au récit et à l’image ! Le film aborde l’histoire de la création de cette œuvre d’art sur le ton de la comédie et de l’ironie, avec des mots crus, tout en étant didactique. Et puis, l’air de rien, deux personnages marquant de leur époque et visionnaires sur leur temps sont aussi saisis dans leur parcours personnel : Brancusi sur sa vision de l’art et la Princesse  Marie Bonaparte sur celle des femmes. Et finalement peu importe si tout n’est pas rigoureusement vrai, puisque, en un temps record, le film permet de rendre l’art et la culture accessibles à tous et suscite une envie folle de se (re)plonger dans les œuvres et la vie de l’artiste, ainsi que dans les livres et la vie de la princesse !

César 2018

Les autres Courts Métrages qu’on a beaucoup aimés : de (★★★★☆) à (★★★☆☆)

Les dix films qui suivent sont aussi très marquants, par leur scénario, leur mise en scène et leurs personnages volontaires, qui subissent souvent la vie en groupe ou un système contraignant, parfois dystopique, dont ils ont bien du mal à s’extraire. Pourtant, ces courts ont provoqué un peu moins d’émotions que nos coups de cœur.

La Convention de Genève

César 2018

France/ 2016/ 14’22
Réalisateur : Benoit Martin

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Alors qu’il s’apprête à prendre le bus après sa journée de lycée, Hakim se fait embrigader dans une histoire de règlement de comptes entre adolescents. La perspective d’une bagarre ne l’enchante guère, mais peut-il éviter l’affrontement ?

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Scénario : Benoit Martin
Production : Année Zéro
Distribution : Azzedine Bouabba, Soumaye Bocoum, Alison Valence, Adil Dehbi

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Enfin un film avec des jeunes gens qui montre que tout ne se résout pas par la violence! Le procédé d’engrenage vers la violence est habilement démonté, notamment ce qui conduit à rester bloqué sur des principes et à vouloir régler des problèmes qui ne sont pas les siens! Les deux médiateurs permettent de relativiser habilement la situation et évitent les débordements avec un peu de jugeotte et d’humour. Certains rôles inversés et surprenants (la jeune Cassandre qui voudrait de la baston et le jeune intello qui cite la fameuse Convention tout en proposant de la drogue) renforcent, avec la batterie utilisée à des moments clés, la comédie. Véritable feel good movie qui dédramatise les conflits entre bandes de jeunes pour des broutilles et laisse un large sourire aux lèvres, La Convention de Genève devrait être montrée dans tous les collèges et lycées de France ! 

Je les aime tous 

César 2018

France / 2016 / 29’35
Réalisateur : Guillaume Kozakiewiez

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Rivée à son bureau, une femme écrit. Dans la nuit, un homme se dirige chez elle… Lui, il veut jouir car il n’en peut plus. Il sait que cette femme qui écrit tant de lettres ne lui refusera rien.

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Scénario : Guillaume Kozakiewiez, Sonia Larue
Production: Les 48° Rugissants
Distribution : Corinne Masiero, Michel Girardot, Vincent Jacquet, Florent Lenice, Jacques Lebrun, Dieudonné Mukuna, Paul Manate, Ousmane Konté, Benjamin Morel, Alice Barnole

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Avec Corinne Masiero dans le rôle principal, le réalisateur ne s’est pas trompé, car elle est parfaite! Sa féminité est pour une fois mise en valeur et cela fait plaisir! Je les aime tous aborde de façon assez étonnante la création littéraire et le besoin irrépressible d’écrire de Griselidis, qui a réellement existé. Elle se nourrit de son activité pour son inspiration, qui ne saurait exister sans elle, même si elle commence pourtant à la peser. Le côté double de cette « pute qui pense » est très bien abordé, aussi bien du point de vue de ses vêtements et de son environnement, que de son langage. L’alternance bien équilibrée entre voix off et action renforce cette double identité. Même si on est dans le cadre de la prostitution choisie et d’un combat d’avant les années 2000, Je les aime tous est un beau portrait de femme forte, jamais victime et respectueuse de qui elle est vraiment.

Et toujours nous marcherons César 2018

France / 2016 / 24’39
Réalisateur : Jonathan Millet

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Ils sont ceux dont la marge est le territoire, ceux qui passent sans qu’on ne les voit. Ils n’ont pas de papiers et parlent mille dialectes. Simon débarque à Paris et suit leurs traces. Il plonge dans les tréfonds de la ville pour retrouver celui qu’il cherche.

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Scénario : Jonathan Millet
Production : Offshore, Hélicotronc sprl, Films Grand Huit
Distribution : Yann Gaël, Jean Bediebe, Emilio Bissaya, Collin Obomalayat, Roch-Amedet Banzouzi

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Le basculement du destin de ce jeune homme qui cherche son frère, comme une aiguille dans une botte de foin, est très touchant. Et toujours nous marcherons donne beaucoup d’informations sur l’exil forcé des Africains et le poids des familles. Il montre avec beaucoup de pudeur aussi bien l’entraide et la solidarité entre les clandestins que l’agressivité lorsqu’il s’agit de trouver un travail. De même l’écart entre l’espoir et le rêve d’une vie meilleure et la dure réalité de ces hommes qui ne se plaignent pas, suscite beaucoup d’émotion. La tension est bien maintenue, aussi bien par la musique oppressante que la respiration du jeune Simon. Quant à l’acteur Yann Gaël, qui a gagné le prix de la meilleure interprétation masculine au Festival de Fiction TV à La Rochelle cette année pour Un rêve français, il confirme son magnétisme et apporte beaucoup à son personnage.

Goût Bacon César 2018

France / 2016 / 12’45
Réalisatrice : Emma Benestan

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À la suite d’une rumeur lancée par la diffusion d’un snapchat au contenu ambigu, deux amis, Bilal et Adil, se mettent en quête de filles pour sauver leur réputation. Mais le chemin est loin d’être celui qu’ils avaient imaginé.

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Scénario : Morgan Simon, Marion Desseigne-Ravel, Emma Benestan
Production : Association 1000 Visages
Distribution : Adil Dehbi, Bilel Chegrani, Jennifer Gromas, Bahia Hassani

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Sur un sujet possiblement grave et dramatique- la déconstruction d’une rumeur d’homosexualité dans une cité-, Goût Bacon parvient avec beaucoup de subtilité et de second degré à mieux faire comprendre ce qui se passe entre les jeunes filles et les jeunes garçons et l’importance d’une réputation.  Comment en effet faire cohabiter l’éveil à la sexualité, la mince frontière entre amitié et amour et la religion, cette dernière symbolisée par ces fameuses chips gout bacon, objet transactionnel entre les filles et les garçons ? On peut aussi voir dans ce paquet de chips qui circule une jolie métaphore sur l’ouverture d’esprit et la tolérance, avec des réactions de chacun-chacune plutôt malignes.

 La laine sur le dos César 2018

France, Tunisie / 2016 / 15’46
Réalisateur : Lotfi Achour

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Le long d’une route du désert tunisien, un vieil homme et son petit-fils à bord d’un vétuste camion transportant des moutons se font immobiliser par deux gendarmes. Pour qu’ils puissent repartir, la situation débouche sur la proposition d’un curieux « marché ».

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Scénario : Natacha de Pontcharra, Lotfi Achour
Production : Artistes Producteurs Associés et La Luna Productions
Distribution : Moncef Sayem, Jawhar Basti, Mohamed Beha El Karrouchi, Monhem El Akkari

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : La Laine sur le dos dénonce habilement et l’air de rien le système de corruption en Tunisie. Hélas, personne n’est dupe et ce sont toujours les mêmes qui en profitent ! Les personnages sont très bien campés, avec une mention spéciale pour le premier policier et son humour sarcastique. Avec le sourire, sans menace et sans conflit, en prenant son temps et en se plaignant, il parvient à atteindre son but: se faire payer. Cette culture de pot-de-vin très commune permet au spectateur d’être en empathie avec le vieil homme, qui n’a d’autre choix que de jouer le jeu, car il connait les risques s’il se montre vindicatif. Le petit-fils comprend aussi -et le film porte vraiment très bien son nom- qu’il lui faut aussi intégrer cette façon de faire. Les dialogues sont percutants, mais les non- dits aussi! Le film interroge intelligemment sur la montagne des difficultés d’un changement culturel indispensable à la mise en place d’une vraie démocratie, digne de ce nom.

Panthéon DiscountCésar 2018

 France / 2016 /14’45
Réalisateur : Stéphan Castang

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En 2050, la médecine est remplacée par une machine : le Sherlock, sorte de super scanner qui non seulement diagnostique mais soigne également suivant les moyens du patient. Le docteur n’est plus qu’un conseiller financier qui propose des assurances, des mutuelles et des solutions plus ou moins radicales.

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Scénario : Stéphan Castang
Production : Takami Productions, Canal +
Distribution : Jean-Pierre Kalfon, Christian Delvallée, Martine Schambacher, Sébastien Chabane, Anne-Gaëlle Jourdain

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Panthéon Discount est un court métrage futuriste  très original, qui frise la dystopie, Sa façon d’envisager le futur est plutôt maligne puisqu’elle intègre ce qui est déjà susceptible de se mettre en place très rapidement (médecine à distance, intelligence artificielle, compilation des données des patients, rapport du médical aux coûts des actes médicaux). La musique, l’image en noir et blanc, l’incrustation des données sur écran et la mise en scène des patients face à la caméra y sont pour beaucoup. En très peu de temps, le réalisateur parvient à saisir l’humanité des trois patients, leur caractère, leurs angoisses ou la fermeté de leurs décisions face aux pseudo-choix qu’on leur propose. Et puis, quelle joie de retrouver Jean-Pierre Kalfon, dont l’interprétation est toujours parfaite.  Panthéon Discount est une satire qui offre une réflexion un peu forcée sur ce que nous réserve peut-être l’avenir! C’est grinçant et drôle, on rit jaune, mais on rit!

 Les MisérablesCésar 2018

 France / 2016 / 16’02
Réalisateur : Ladj Ly

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SIG-Sauer à la ceinture et Tonfa à la main, Pento vient d’intégrer la brigade anti-criminalité de la Seine-Saint-Denis. Au contact de ses deux coéquipiers, il développe des méthodes particulières.

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Scénario : Ladj Ly
Production : Les Films du Worso
Distribution : Djebril Zonga, Damien Bonnard, Alexis Manenti

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : Les Misérables pose très bien et très rapidement le contexte de violence et de tension qui règne dans les cités. Il s’attache à saisir les petits arrangements nécessaires entre flics et caïds et cet équilibre fragile qui maintient une forme de « bien vivre ensemble », susceptible de basculer en une seconde. Le jeune flic vit son baptême du feu et de nombreuses émotions le traversent, depuis la peur jusqu’à la honte de son propre comportement. Le film dénonce avec beaucoup de réalisme les conséquences d’une bavure policière et alterne, mais sans prendre parti pour l’un ou l’autre camp, les points de vue des policiers et des jeunes. Le réalisateur embarque caméra à l’épaule le spectateur dans cette journée de violence ordinaire, mais se perd un peu trop dans les détails relationnels des divers protagonistes.

Noyade interditeCésar 2018

France / 2017 / 17’20
Réalisatrice : Mélanie Laleu

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Les hommes sont aux ordres de la voix. L’insertion de pièces dans des machines donne la cadence. La solitude se prend pour la plus belle et règne sur le monde. Mais soudain, deux rêveurs se croisent et la bataille commence. Quand une sirène strip-teaseuse de Peep-show rencontre un plongeur voleur de vœux, le monde autour n’a qu’à bien se tenir.

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Scénario : Mélanie Laleu
Production : Offshore, A travers le miroir
Distribution : Diana Fontanaz, Estéban, Chloé Guillaussou, Zakaria Benyahya

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : Une vie pathétique et aseptisée, sans émotions, est décrite dans Noyade Interdite. La lumière du jour a presque disparu et seule subsiste celle des néons, froide et sans chaleur. Les relations humaines, de même que la communication, n’existent plus et chacun se replie sur soi. Pour chaque acte, il faut insérer des pièces, même pour les besoins les plus basiques et pour prendre du plaisir ou même rêver. La fin n’est pas tout à fait à la hauteur de l’ensemble du film, mais heureusement, les deux personnages décalés, dont l’un est interprété par l’excellent Estéban, apportent humour et tendresse à cet univers futuriste dystopique.

Les enfants partent à l’aubeCésar 2018

 France / 2017 / 23’
Réalisatrice : Manon Coubia

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Dans le brouillard matinal d’une route enneigée, un choc sur la voiture de Macha : c’est Mo, son fils de 17 ans, avec qui elle a coupé les ponts. A travers les montagnes, le fils entraîne la mère pour un dernier voyage ensemble.  Aujourd’hui, Mo rejoint les chasseurs alpins, troupe d’élite de l’armée française.

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Scénario : Manon Coubia
Production : Offshore
Distribution : Aurélia Petit, Yoann Zimmer, Emmanuelle Gilles-Rousseau

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : Les enfants partent à l’aube offre le portrait intime tout en retenue et pudique d’une mère qui doit gérer le départ de son fils en Afghanistan, alors qu’on devine leurs relations difficiles. Les émotions qui traversent le visage de près de l’actrice Aurélia Petit sont émouvantes. Le spectateur peut très bien s’identifier à son ressenti qui oscille entre la rancœur, l’inquiétude mais pas encore la fierté. Le risque de la mort évoquée mais jamais nommée est très bien envisagé. Ne pas mettre de musique autre que la musique militaire est une bonne idée car cela renforce le propos. La relation mère-fils Pourtant, le rythme est un peu lent, même s’il est tout à fait justifié dans le traitement du film.

 Blind Sex César 2018

France / 2016 / 31’26
Réalisatrice : Sarah Santamaria-Mertens

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A la fin des vacances d’été, Louise, aveugle de naissance, étouffe entre sa mère et sa soeur. Après s’être perdue en forêt, une rencontre inopinée dans un camping naturiste va bousculer ses habitudes.

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Scénario : Sarah Santamaria-Mertens
Production : Atelier de production
Distribution : Lola Roskis-Gingembre, Mathile La Musse, Jean-Baptiste Le Vaillant, Camille Goudeau, Louison Dequesnes, Romain Torres, Julie Sokolowski, Lucia Sanchez

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : L’idée de Blind Sex est plutôt originale : une rencontre décalée d’une héroïne handicapée avec ce groupe de jeunes gens qui ont un rapport décomplexé avec leur corps et leur sexualité. Cette rencontre inopinée lui permet une ouverture sur le monde et un changement dans son propre rapport à son corps et à sa confiance en elle-même. Elle coupe en quelque sorte le cordon ombilical avec sa mère et avec son chien, et s’affranchit de ces contraintes. Cette aventure lui permet de transformer, sans jeu de mot, son regard sur le monde tout en acceptant son corps et en s’éveillant à la sexualité. Pourtant, le parti pris scénaristique qui consiste à mélanger les territoires du naturisme et de la sexualité, est un raccourci un peu trop cliché et impudique.

César 2018

Les Courts Métrages qui nous ont moins convaincus

On a été un peu moins convaincus par ces quatre films, car ils laissent une impression de perplexité, en raison d’un parti pris par trop tranché, d’une idée pas assez aboutie ou d’un traitement susceptible de déranger le spectateur.

Guillaume à la dériveCésar 2018

France / 2016 /18’18
Réalisateur : Sylvain Dieuaide

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Le jour de son licenciement, Guillaume fait la connaissance de Tom, son remplaçant.

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Scénario : Sylvain Dieuaide, Marc Arnaud
Production : Yukunkun Productions
Distribution : Anne Alvaro, Marc Arnaud, Judith Chemla, Bastien Bouillon, Jean-François Sivadier, André Marcon, Timothé Vom Dorp

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NOTRE AVIS (★★☆☆☆) : Même si le réalisateur n’a pas la volonté de tout expliquer, Guillaume à la dérive présente une thématique étrange et assez tragi-comique qui aurait méritée d’être peut-être plus creusée. L’effacement de soi et le remplacement par un autre, que notamment les femmes de l’entourage de Guillaume acceptent aussi facilement, laissait entrevoir une dystopie des plus intéressante. On se sent un peu en manque de plus de substance, notamment sur le rapport à l’enfance, et on ne comprend pas pourquoi Guillaume ne se rebelle pas et lâche prise aussi vite. On a à peine le temps de ressentir de l’empathie pour lui. La distribution est cependant formidable: André Marcon, Anne Alvaro, Judith Chemla et la présence inquiétante de Jean-François Sivadier, qui depuis Les Revenants, pose de suite le contexte illogique, mais pas tout à fait improbable.

 Le Film de l’été César 2018

France, Belgique / 2016 / 30‘
Réalisateur : Emmanuel Marre

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C’est un film d’autoroute, de touristes en transhumance, de tables de pique-nique en béton, de files d’attente pour les WC, de melons tièdes et de carwashs. C’est le film d’un homme qui veut partir et d’un petit garçon qui le retient. C’est le film de l’été.

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Scénario : Emmanuel Marre
Production : Michigan Films, Kidam,
Distribution : Caroline Berliner, Flora Thomas, Jean-Benoît Ugeux, Vincent Minne, Balthazar Monfé, Aurore Fattier

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NOTRE AVIS (★★☆☆☆) : Le Film de l’été offre le portrait assez touchant d’un homme qui fait le bilan de sa vie qu’il semble avoir ratée. Comme une rencontre de deux innocences, la lucidité de cet homme profondément seul qui ne livre vraiment ses émotions qu’au très jeune fils de son ami est finalement assez pathétique. Sa solitude est contrebalancée par la joie des familles sur les aires d’autoroutes et le chemin des vacances. L’omniprésence du suicide dans sa vie laisse d’ailleurs assez perplexe puisqu’on se demande même si on ne passe pas dans une autre dimension, à l’image de celle de Sixième Sens, car Philippe porte les mêmes vêtements tout du long et les adultes ne semblent plus lui adresser directement la parole. Le cadrage du film est assez spécial, quasi expérimental, filme les personnages rarement ensembles et rarement en entier. Si Le Film de l’été surprend et interroge, il laisse pourtant le spectateur dans une attente qu’il ne parvient jamais à combler. 

 1992César 2018

France / 2016 / 25’
Réalisateur : Anthony Doncque 

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Martin a dix-sept ans et filme son quotidien avec sa caméra Hi8. Il filme tout et n’importe quoi, sa chambre, le monde qui l’entoure. Jamais son père. Il n’y pense pas. Un jour il rencontre Dominique. Il a vingt-trois ans et il est pion dans son lycée.

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Scénario :  Anthony Doncque 
Production : 10:15 Productions
Distribution : Louis Duneton, Alain Beigeil, Matthieu Dessertine

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NOTRE AVIS (★★☆☆☆) : 1992 est une année charnière pour Martin, qui vit seul avec son père: la découverte de sa vocation de cinéaste et celle de sa sexualité. On saisit à la toute fin de 1992 qu’il s’agit vraisemblablement d’une histoire personnelle, qui alterne les images avec celles filmées sur camescope. Rien de bien nouveau sous le soleil que de filmer le trouble qui saisit le jeune Martin à la vue des garçons, sa rencontre avec Dominique, et le jeu de séduction puis la découverte du sexe. Ce qui est plus original, c’est la réaction des adultes: celle bienveillante et non jugeante du père en découvrant les faits. Celle du pion est plus ambiguë et assez dérangeante car il transgresse avec allégresse et en toute conscience le double interdit de l’éducateur qui couche avec un jeune élève, profitant du sentiment amoureux qu’il lui inspire.

Pas comme des loupsCésar 2018

France / 2016 / 59’
Réalisateur : Vincent Pouplard

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Roman et Sifredi ont à peine vingt ans. Ils sont en mouvement, comme leur identité, entre exclusion et marginalité. Dans des lieux secrets, souterrains, squats, lisières de bois, sous des ciels nuageux ou des néons à faible tension, ils inventent leur vie, leur langage et leurs codes. Ils disent qu’ils ne seront jamais quelqu’un mais seront toujours libres.

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Scénario :  Vincent Pouplard
Production : Les films du Balibari

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NOTRE AVIS (★★☆☆☆) : Partager le quotidien de ces jeunes hommes revenus de presque tout, en déshérence mais qui sont pourtant parvenus à se recréer un semblant de vie normale, est intéressant. Ce qu’ils racontent d’eux-mêmes est plutôt émouvant, et ce qu’ils ont appris de la vie, leur philosophie, leurs chahuts entre eux évoquent malgré tout un respect de l’histoire de chacun de ces  graines de crapules. Les modes d’expression multiples aussi sont bien vus : musique, rap, poésie, paroles pleines de sagesse. Pourtant, le film est parfois assez déstabilisant, même si le traitement assez audacieux du sujet le justifie. Car Pas comme des loups est OVNI dans cette sélection car c’est un documentaire qui lorgne souvent vers une mise en scène fictionnelle -et parfois redondante-, et démêler le vrai du presque vrai n’est pas évident. Le fait que le documentariste n’intervienne pas de suite dans ses questions coupe finalement le film en deux parties, trop déséquilibrées, ce qui ne favorise pas l’émotion qu’il veut faire partager.

Sylvie-Noëlle

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