TAKE SHELTER

ON REFAIT LA SCÈNE N°10 : la scène finale de TAKE SHELTER

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Il est conseillé d’avoir vu le film avant de lire cet article, en raisons d’un grand nombre d’éléments dévoilés.

[divider]LA SCÈNE[/divider]

Si on excepte le prometteur mais limité Shotgun Stories, on peut dire que Jeff Nichols est vraiment né pour une majorité de personnes avec Take Shelter, chef d’œuvre de science-fiction intimiste où il questionne la croyance ainsi que la famille (deux thèmes récurrents de son cinéma). Durant tout le long-métrage, le spectateur comme l’entourage de Curtis (Michael Shannon) se partagent un questionnement à son sujet : est-il un prophète ou simplement fou ?

Cette scène intervient dans les dernières secondes du film et reste comme un des grands moments de cinéma de l’année 2012. Déjà, rien que sur la forme. Le film utilise très peu d’effets spéciaux durant 2h, mais lorsqu’il le fait, Nichols propose des grandioses tableaux apocalyptiques. En laissant de côté l’aspect purement esthétique, cette scène a une importance symbolique puissante. Au tout début, Curtis est pris d’une vision, il est face à une tempête. Nichols le place sur la gauche du cadre. Il est théoriquement le seul à pouvoir la voir puisque nous voyons ce qui se passe de son point de vue et de là débute toute l’interrogation que porte le film sur sa potentielle folie. Forcément, lorsqu’à la fin, sa femme est cadrée de la même manière face à une tempête similaire, les deux plans se font échos. Mais là où cette conclusion est forte, c’est dans sa capacité à entretenir le doute sur la démence de Curtis. Sa femme Samantha (sublime Jessica Chastain) peut à son tour voir. Pour autant, cela veut-il dire que c’est réel ? Impossible de l’affirmer. En réalité, peu importe que Samantha soit contaminée par la folie ou qu’elle soit enfin témoin du désastre qu’avait prédit son mari. La finalité du film ne se joue pas sur cet axe mais sur le registre de l’intime. On en revient au travail d’auteur de Nichols, repositionnant toujours ses enjeux scénaristiques au niveau de l’intime. Ce qui compte, ce n’est pas de pouvoir diagnostiquer la démence, mais juste que la famille soit réunie face à un drame, planétaire ou non. Nichols fait de cette image de désolation, un somptueux happy-end. Comme si au milieu de la tempête, la seule éclaircie possible était d’être avec les siens. tk1

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