The Rider, de Chloé Zhao

QUINZAINE 2017 : The Rider, de Chloé Zhao

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The Rider est le nouveau film de Chloé Zhao, réalisatrice de Les chansons que mes frères m’ont apprises. Il sera présenté à la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs, durant le 70è Festival de Cannes.

L’histoire : Après avoir survécu à une blessure à la tête qui faillit lui être fatale, un jeune cowboy entreprend la quête d’une nouvelle identité et découvre ce que cela signifie d’être un homme au cœur de l’Amérique.

The Rider

On est très curieux de voir comment rebondira Chloé Zhao, après avoir porté un projet aussi singulier que Les chansons que mes frères m’ont apprises. Pour rappel, la réalisatrice s’est immergée durant quatre ans dans une réserve amérindienne du Dakota du Sud, avec pour ambition de réaliser l’une des rares fictions exclusivement centrée sur cette communauté – les indiens d’Amérique  ou du moins ce qu’il en reste. Le résultat, plutôt convaincant, se focalisait sur la jeunesse; À travers les regards d’un jeune homme de 17 ans débrouillard par nécessité, et de sa sœur de 11 ans incarnant l’innocence et la découverte du monde, Chloé Zhao posait un regard sur l’absence de repères adultes mais aussi sur les perspectives de futur – précaires -, de cette génération là. Elle constatait également la perte de l’héritage culturel – lié entre autres choses à l’interdiction de parler d’autres langues que l’anglais -, mais malgré tout transmis par l’art, musical (Les Chansons que mes frères m’ont apprises) ou pictural (le personnage de Travis, tatoueur/peintre/rappeur/couturier/dessinateur). Elle observait également, sans jugement ni morale, le rapport aux exutoires artificiels tels que l’alcool, son impact à divers niveaux, sur chacun.

Cela dit, ce passionnant constat social reste suggéré et persistant, plutôt que véritablement central; ce qui émane du film, c’est surtout une sensibilité aux émotions de personnages en pleine quête identitaire, captées par l’indicible, les regards, les hésitations, les non dits, et la poésie qui en découle. Chloé Zhao convoque Wong Kar-wai de ce point de vue, tandis que son chef-op fait quant à lui pleinement appel à l’esthétique Malick-ienne: Steadycams captant aubes et de crépuscules plongeant les grandes étendues américaines dans une atmosphère mélancolique, composition des plans décentrant l’horizon, utilisation d’une voix-off introspective, musique à la Nick Cave/Warren Ellis*, etc.

Bref: son nouveau film The Rider devrait capitaliser sur cette esthétique, ce ton, et certainement ces obsessions pour la question identitaire pour, on l’espère, gagner en ampleur. Nous en saurons plus à partir du 18 mai 2017, au prochain Festival de Cannes.

Source : interview de Chloé Zhao par Les Chroniques du cinéphile
* La référence aux deux artistes est liée à un autre film très Malick-ien, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Georgeslechameau

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Titre original : Songs my brother taught me
Réalisation et scénario : Chloé Zhao
Acteurs principaux : John Reddy, Jashaun St. John, Taysha Fuller
Date de sortie : 9 septembre 2015
Durée : 1h34min
3
sensible et beau

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