Photo du film THE FACULTY
Crédit : Miramax

6 faits et théories sur THE FACULTY – Analyse

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Devenu culte sur le marché de la vidéo à la fin des années 90, THE FACULTY se révèle à la fois aussi médiocre qu’intéressant et sympathique, au point qu’il continue de susciter le débat chez les amateurs de cinéma de genre.

6. Encore une histoire de bully et de fouf

Comme la plupart des films pour adolescents, THE FACULTY évoque le rejet, le harcèlement et l’isolement dont sont victimes certains lycéens aux États-Unis. En raison de catégories sociales ultra codifiées et imposées (sportifs, intellos, reine du bal), la foule adolescente se voit aliénée par une peur viscérale de l’autre. Or, THE FACULTY trouve en la figure de la nouvelle, de la weirdo, du voyou, puis de l’extraterrestre, une parabole assez singulière malgré son schéma teenagers ultra-formaté des années 90.

Photo du film THE FACULTY
Crédit : D.R.

Pour aller plus loin, comme Carrie avant lui, le film de Robert Rodriguez s’intéresse à la sexualité féminine naissante et à l’exclusion qu’elle peut susciter – tant elle fait figure de menace. Ainsi donc, par crainte, Stokely Mitchell (Clea DuVall) prétend être lesbienne pour ne pas qu’on puisse la sexualiser. De même, Marybeth Hutchinson (Laura Harris), nouvelle venue au lycée, flirte dangereusement avec l’air de ne pas y toucher, avant de témoigner d’un appétit vorace et monstrueux. THE FACULTY a d’ailleurs pour particularité de laisser l’ado bullied, le plus en accord avec sa sensibilité – et le moins craintif vis-à-vis des femmes, triompher de l’antagoniste principal.

5. Le casting est quand même dingue

À la revoyure, THE FACULTY détient quelque chose d’incroyablement déroutant, en raison de son casting. Pur film de vidéo-club, les visages qui y figurent n’évoquaient, à l’époque, pas grand-chose au jeune spectateur venu louer son premier film d’horreur. Hormis peut-être celui de Josh Hartnett, devenu sex-symbol avec le succès vidéo du film – étonnant, compte-tenu de l’effarante coupe de cheveux qu’il se traîne tout du long… Pourtant, déjà en 1998, le générique comprenait plusieurs noms connus, dont ceux de Robert Patrick, Salma Hayek ou Piper Laurie.

Photo du film THE FACULTY
Crédit : D.R.

Vu de 2023, THE FACULTY devient subitement un film à gros casting. Puisqu’on y trouve de nombreux inconnus d’alors, devenus plus ou moins stars à Hollywood aujourd’hui. Citons notamment Elijah Wood, qui connaîtra le succès deux ans plus tard avec Le seigneur des anneaux, Usher, qui placera U remind me numéro 1 du top 50 trois ans après, Clea DuVall, teenage scream queen apparue au générique d’Argo puis de The Handmaid’s Tale, ou encore Danny Masterson, vedette déchue du petit écran… Et on en oublie beaucoup d’autres.

4. Clea DuVall tente une Breakfast Club

Petite fantaisie méta légèrement incohérente dans l’univers de THE FACULTY, Clea DuVall incarne une weirdo en tout point semblable au personnage d’Allison dans The Breakfast Club. Toute de noire vêtue et maquillée comme Avril Lavigne en 2004, elle se débarbouille et adopte un look BCBG à la fin de l’intrigue pour embrasser le sportif-star du lycée… Tout comme Allison dans le film culte de John Hughes. Le parallèle est assez évident, d’autant plus que The Breakfast Club est une référence-clé du teenage movie américain, avec le même public-cible que THE FACULTY.

Photos des films THE FACULTY et THE BREAKFAST CLUB
Clea DuVall dans THE FACULTY / En haut : scènes finales de THE FACULTY et de THE BREAKFAST CLUB / En bas : Molly Ringwald et Ally Sheedy dans THE BREAKFAST CLUB // Crédits : D.R.

Or, on serait en droit de se demander ce que cette Allison sauce 90’s vient faire là. En effet, le film parodie un sous-genre précis du fantastique – le body snatcher, en l’occurrence. Et force est de pointer ici le principal défaut de THE FACULTY : trop brouillon dans ces références, il semble assez mal les maîtriser. D’autant plus, qu’à bien y réfléchir, Clea DuVall est davantage le sosie de Molly Ringwall – Claire dans The Breakfast Club – que d’Ally Sheedy, interprète d’Allison. Va sérieusement falloir réviser ses classiques…

3. Les parasites extraterrestres évoquent une maladie du poisson rouge

L’une des forces de THE FACULTY reste cette brillante idée de parasite assoiffé, asséché et détruit à grand renfort de caféine. Une idée certainement puisée dans la nature elle-même. En effet, cela tient de la théorie, mais l’auteur de ces lignes pense que ces parasites s’inspirent de l’Ichthyophthirius multifiliis, responsable de la maladie du point blanc chez le poisson rouge. Comme dans THE FACULTY, cette vermine se propage chez son hôte grâce à des capillarités présentes sur tout son pourtour. Fermement accroché, il finit par dévorer les muqueuses des poissons de l’intérieur.

Poisson atteint de la maladie du point blanc
Poisson atteint de la maladie du point blanc // Crédit : International Journal of PharmTech Research
Photo du film THE FACULTY
Crédit : Miramax

De la même façon, les parasites-aliens du film se développent en milieu humide et s’immiscent dans leurs hôtes grâce à de longs filaments rouges. Ils absorbent ensuite l’eau, constituante des corps – que l’on peut rapprocher des muqueuses. Ce n’est peut-être pas un hasard si les scénaristes de THE FACULTY ont choisi un aquarium pour dévoiler leur monstre au spectateur… Encore plus troublant, la maladie du point blanc se soigne en provoquant un choc osmotique chez le poisson. Grossièrement, cela signifie exposer au sel un poisson d’eau douce pour créer un choc asséchant, fatal au parasite… Ça vous parle ? À nous aussi !

2. Laura Harris ressemble à Patricia Arquette dans Les Griffes du cauchemar

Photos des films THE FACULTY et LES GRIFFES DU CAUCHEMAR
Laura Harris dans The Faculty et Patricia Arquette dans Les Griffes du cauchemar // Crédits : YourProps et D.R.

Autre théorie méta peut-être un poil exagérée, Laura Harris, Marybeth dans THE FACULTY, ressemble étrangement au personnage de Patricia Arquette dans Les Griffes du cauchemar (Freddy 3). Dans ce dernier, Arquette est internée en raison de ses troubles du sommeil, provoqués en réalité par le croque-mitaine Freddy Krueger. Or, en anglais, « fou » au sens clinique du terme peut certes se traduire par « mad », mais aussi par : « alien ». Faut-il voir un indice dans cette ressemblance troublante ? Ou une simple référence foireuse ? Franchement, on ne saurait dire…

1. Scream est quand même vachement mieux

Comme évoqué précédemment, THE FACULTY tente de parodier les films de body snatchers – où de nombreux parasites, le plus souvent d’origine extraterrestre, prennent le contrôle d’êtres humains, jusqu’à se confondre dans la masse. Illustration de la crainte suscitée par les idées communistes dans les années 50, le body snatcher movie est progressivement devenu une parabole de la peur de l’étranger et plus largement, de l’autre. Sur ce terrain-là, THE FACULTY semble avoir pigé le concept. En revanche, sur sa dimension méta, le film se révèle bien plus discutable.

Écrit par Kevin Williamson, scénariste de Scream, et réalisé par Robert Rodriguez, grand copain du « Monsieur-Cinéma-Bis » Quentin Tarantino, le film se place dans un hommage au genre, voire même à la série Z. Or, comme l’ont récemment souligné les chroniqueurs du podcast Shitlist, les références qu’il étale à la truelle paraissent extrêmement superficielles. Du body snatcher movie, il retient L’invasion des profanateurs de sépultures et The Thing, soit les plus évidents. Du reste, il cite Men in black, réfère à Freddy Krueger et ajoute une touche de Breakfast Club sans hiérarchie précise.

Photo du film THE FACULTY
Crédit : D.R.

À la fin du film, on ne parvient plus à saisir la direction de l’ensemble. D’où ce goût de déjà-vu, agrémenté d’un brin de frustration. Car, malgré ses défauts, THE FACULTY déploie de réelles bonnes idées, tant sur le fond que sur la forme. Malheureusement, il ne va jamais assez loin dans leur exécution. En tant que body-snatcher movie, il n’est pas si mauvais, mais en tant que film d’horreur méta, s’il comprend mieux ses enjeux qu’un Souviens-toi l’été dernier, il peine à se hisser au niveau d’un Scream. Et l’on entrevoit une légère escroquerie derrière les personnalités de Williamson et Rodriguez que l’on aurait préféré ignorer.

Lily Nelson

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