Interview de Gérard Lanvin et Jérôme le Maire

[INTERVIEW] GERARD LANVIN ET JERÔME LE MAIRE

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[dropcap size=small]N[/dropcap]ous avons rencontré à Bordeaux à l’occasion de la sortie du film PREMIERS CRUS  le réalisateur Jérôme Le Maire et son acteur phare Gérard Lanvin. Nous vous livrons leurs réponses, sous la forme d’un petit abécédaire à nos questions parfois poil à gratter, auxquelles ils ont répondu avec naturel, sincérité et sans concession.

F comme Famille

Gérard Lanvin: Je ne suis pas un acteur intello, qui se coupe des gens pendant le travail; moi j’ai besoin des rapports humains,  j’ai toujours aimé faire partie d’une équipe, comme quand j’étais dans la troupe de La veuve Pichard au théâtre avec Roland Giraud et Claire Nadeau. Tourner un film, c’est comme appartenir à une famille pendant un temps,  j’attends cette sensation positive, des liens très forts se créent. Après, on quitte la troupe et on se retrouve seul avec ses émotions et ses options.

R comme Rôles

Jérôme Le Maire: Nous les réalisateurs, on écrit les personnages,  puis on propose aux acteurs, on leur donne nos intentions, mais ce sont eux qui composent, c’est leur travail, chacun sa compétence

Gérard Lanvin:  Sur le rôle de François, j’ai pris beaucoup de plaisir à participer à la composition de mon personnage désenchanté et fatigué, à le rendre un peu voûté et ventru. Parce que c’est certain que maintenant je reçois des propositions en fonction de mon âge réel, et que ce n’est plus moi qui embrasse Alice Taglioni, mais Jalil Lespert qui joue mon fils!

Premiers crûs-001

R comme Relève 

Gérard Lanvin: La transmission évoquée dans le film, ça se fait aussi dans le cinéma. Plus jeune, on m’a comparé à Lino Ventura parce que j’avais une certaine rigueur, tout comme Vincent Lindon. La relève aujourd’hui c’est Jalil Lespert, il est humble et généreux, et demain peut-être Kev Adams!

T comme Temps

Jérôme Le Maire : On peut parfois passer 3 ans sur un projet, on est monomaniaque, on ne pense qu’à ça, il faut que l’histoire prenne le temps de mûrir. Mon co-scénariste Rémi Bezançon, avec qui je tournais mes premiers courts-métrages a toujours jeté un oeil sur mon travail, j’ai besoin de son regard, il me nourrit. Le regard de Jalil Lespert en tant que réalisateur était précieux pendant le tournage.Et le ton que je voulais donner au départ au film n’es pas forcément celui auquel on a abouti, parfois ça ne fonctionne pas. Et je n’oublie jamais ce que m’avait conseillé Xavier Beauvois : « Ecoute ton film »

Gérard Lanvin: un acteur c’est quand même plus tranquille; sur ce film, j’ai passé 8 semaines à préparer, apprendre et répéter le rôle, ça m’a permis d’être heureux et libre pendant les 8 semaines en tournage; le théâtre, je n’ai pas trop envie parce que ça te prend un an de ta vie et en plus tous les soirs tu joues la même chose! Moi je suis un terrien, j’ai besoin d’espace, c’est mon grand luxe! Je conçois le cinéma comme une zone d’expression de la liberté

Le cinéma est pour moi comme une famille, avec un grand espace de liberté!

C comme Critique

Gérard Lanvin: Avant, ceux qui critiquaient les films aimaient le cinéma, comme dans les émissions de Tchernia. Aujourd’hui il y a deux types de critiques, celles que font les blaireaux trentenaires jaloux dans leurs émissions télé,  systématiquement  à charge. Parfois on a le droit de ne pas être d’accord mais là c’est grotesque. Comme disait Coluche à propos des Eunuques : « ils voudraient bien, mais ils ne peuvent pas! » Pendant les tournées de promotion en Province, on reconnaît l’amitié et la fidélité des spectateurs, c’est quand même auprès du public que j’ai gagné mes galons populaires, j’essaie de rester humble par rapport à tout ça.

Jérôme Le Maire: Ce qui compte, c’est que la critique soit constructive, ça nous ouvre un horizon auquel on n’avait pas forcément pensé et ça nous aide. J’ai gradé en mémoire une critique tellement négative à propos de mon premier film que ça me fait rire de la lire régulièrement : « heureusement, ce réalisateur ne tournera plus jamais de films! ». Certains critiques qui ont aimé les films viennent nous le dire en off, mais ne peuvent pas l’écrire parce que ce n’est pas dans la ligne éditoriale de leurs journaux! La vraie critique aujourd’hui, c’est le public et les bloggeurs notamment, le pouvoir est entre leurs mains!

P comme Projet

Gérard Lanvin: je vais retrouver avec Franck Dubosc dans un film de Florian Emilio Siri , qui a réalisé Cloclo...Dans Camping, le sujet c’était pas le camping, c’était notre relation à nous deux, mais ça ils ne l’ont compris qu’au second qui n’a pas marché! 

Jérôme Le Maire: j’ai un autre projet tout à fait différent, j’aimerais aussi tourner des films en partie en anglais (30% par exemple), on ne peut pas faire autrement aujourd’hui, avec des actrices internationales comme Mélanie Laurent avec qui j’ai déjà tourné, ou Eva Green. Pourquoi pas tourner une série, le format est intéressant!

 

Voir notre critique du film PREMIERS CRUS

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