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LE DAIM : rencontre avec Quentin Dupieux et Jean Dujardin

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À l’occasion de la sortie du film LE DAIM le 19 juin 2019, on a longuement rencontré le réalisateur Quentin Dupieux et l’acteur Jean Dujardin… et c’était bien !

Rencontrés à Bordeaux pour la présentation de LE DAIM, le réalisateur Quentin Dupieux et son interprète Jean Dujardin, très complices et sur la même longueur d’ondes, nous ont parlé de leur plaisir à jouer dans une comédie autant ancrée dans le réel, du scénario et du financement du film. Ils ont aussi parlé de la vision de leur métier et de leur volonté commune à ne pas vouloir s’ennuyer sur un tournage, ni d’ennuyer le spectateur.

D’où est venue l’idée de départ du film ?
Quentin Dupieux : L’envie de départ, c’est de mélanger les genres, de ne pas être seulement drôle ou seulement réaliste, mais de parvenir à un mélange savoureux. C’est le bon dosage de plusieurs ingrédients que je ne peux même pas révéler car je ne sais pas comment je fais. Je viens d’un cinéma très esthétisant et les six films que j’ai tournés avant étaient en effet beaucoup plus léchés avec un amour du cadre. Là, j’ai mis tout ça au placard et j’ai abandonné quelques tics de mise en scène esthétiques pour me consacrer à ce personnage Georges. Car avec Jean, il y avait une grosse envie de faire du réalisme au sein de mon truc un peu absurde. On ne voulait pas que ce soit juste un personnage fou, comme on peut voir au cinéma. On voulait que Georges soit un mec ancré dans le réel, un voisin de pallier qui dérape et qui bascule vers un univers pas possible.

Quels rapports Georges entretient-il avec son blouson ?
Quentin Dupieux : Georges se parle tout seul, le blouson n’existe pas. Après, on imagine ce qu’on veut et on a même un petit doute à un moment du film. On regarde ce mec comme s’il était fou mais en fait on est comme lui, ce n’est pas si dingue de se parler tout seul. On est tous en train de se parler en permanence, on se pose des questions, on se rassure. Lui synthétise toute cette folie sur un blouson, mais il est comme nous. Le blouson a une personnalité et quand on le voit s’installer, il commence à vivre un petit peu dans nos têtes, mais c’est dans nos têtes. C’est la première fois que je filme un fou au premier degré. C’est presque devenu une formule de promotion que je n’aime pas utiliser mais effectivement, avant mes films étaient fous, là le film est réaliste avec un personnage fou.

Jean Dujardin et Quentin Dupieux
Jean Dujardin et Quentin Dupieux

Vous êtes-vous documenté sur la folie ou l’obsession ?
Quentin Dupieux : J’ai déjà tout à l’intérieur, je n’avais pas besoin de documentation. On l’a tous ce truc, il faut savoir chercher au bon endroit. Ce n’est pas compliqué de filmer l’obsession, car on n’est pas dans un rythme de cinéma et de comédie classique où il faut aller plutôt vite. Ici on accepte de filmer cette obsession et de passer du temps avec le comédien dans des séquences où il peut se parler pendant deux minutes. Quand le film démarre, Georges a déjà foncé dans le mur. On comprend quand il est au téléphone avec sa femme, qu’il y a eu une rupture, qu’il n’y a plus d’émotions. Il n’y a plus cette idée de s’arrêter sur soi-même. J’imagine que sa vie était chiante avant, et là il est libre. C’est comme une renaissance, c’est une ode à la liberté. Le mec change de vie et s’invente une vie. C’est l’idée du blouson.
Jean Dujardin : Quentin a instauré cette espèce d’écrin psychiatrique fort. Là pour le coup, je n’ai rien à faire, juste de rester dans une normalité très inquiétante. Plus j’étais normal, plus ce que je faisais était anormal. Ce qui m’a beaucoup fait rire, c’est que son entreprise est complètement vaine et ce qui m’intéresse c’est l’arythmie dans son dialogue.

Jean, c’était comment de porter ce blouson ?
Jean Dujardin : Le costume, c’est une petite béquille de jeu que j’aime bien. Habillé, déguisé, planqué, ce métier est plus marrant comme ça. Moi, j’ai toujours avancé jusqu’à présent un peu planqué dans mes films. Ce qui m’intéresse c’est le départ, ce mec qui enlève sa veste dans une station-service. Le fait de s’offrir ça dans sa vie, de se mettre en scène dans sa vie, c’est un gros fantasme masculin, l’envie de se barrer. Si je devais un jour me désocialiser, sortir de moi dans une espèce de régression animale, je ferai comme Georges. C’est ça qui me plaisait: quand on éteint tout, qu’est-ce qui reste ? Il reste un mec très disponible pour un blouson. Georges, c’est une plume au vent.

Avez-vous fait un casting de blouson et pourquoi ne pas l’avoir mis sur l’affiche ?
Quentin Dupieux : On a choisi celui avec lequel Jean réagissait le mieux, au-delà du ridicule. Dès le départ, je ne voulais pas que le blouson apparaisse sur l’affiche, car il donnait une fausse piste, et je trouvais réducteur de montrer Jean dans ce costume de cowboy. Là on voit juste un mec avec un chapeau et ça a l’air d’être un film sérieux même s’il est là pour faire marrer.

Pourquoi avoir choisi la vallée d’Aspe comme lieu de tournage ?
Quentin Dupieux : J’y ai trouvé une forme de climat propice à la solitude, un truc désertique qui permet de devenir fou parce que personne ne nous regarde. On est proches des animaux et des ruisseaux. J’ai aimé cette région qui m’a inspiré cette mise en scène parce qu’avec ce type de décors, on peut traverser une zone entière sans jamais croiser une âme.

« Quand on éteint tout, qu’est-ce qui reste ? Il reste un mec très disponible pour un blouson. Georges, c’est une plume au vent » Jean Dujardin

Vous dites que c’est un film réaliste mais aussi un film d’horreur, quelles concessions avez-vous fait au genre ?
Quentin Dupieux : Pour moi c’est un vieux genre avec lequel j’ai grandi. J’ai passé ma vie dans un vidéo club à regarder tous les films, du pire au meilleur. Dans LE DAIM je n’ai pas l’impression de faire un film d’horreur mais d’injecter des éléments de film d’horreur. C’est plus un film sur la psychologie, c’est aussi un film qu’on peut regarder avec beaucoup de recul comme un film complètement débile. Je sais que des spectateurs le vivent au premier degré et sont agressés par la folie du personnage parce qu’elle est crédible. C’est un mélange de tout ça. Aujourd’hui, je n’irai pas spontanément voir un film d’horreur, qui m’ennuie profondément. La promesse de base c’est un truc très adolescent, on aime bien se faire peur. Et puis la façon qu’on a de faire des films d’horreur est trop sophistiquée, ce sont des grosses machines. C’était super quand c’étaient des amateurs qui faisaient Massacre à la tronçonneuse avec deux bouts de ficelle et c’était terrorisant.

Avez-vous justement voulu rendre hommage au cinéma amateur par l’intermédiaire du caméscope qu’utilise Georges ?
Quentin Dupieux : Oui. Je me considère toujours comme un amateur car je suis toujours en quête, je ne m’ennuie pas, j’ai toujours l’impression d’être en train d’inventer ce métier. Ce qui compte, quand on est en amateur, c’est l’envie, cette petite flamme de faire un film. C’est la petite dimension du film qui parle de moi et de mon point de départ dans le cinéma. J’ai été ce mec avec ce type de caméra vidéo, à essayer de faire des films de cette façon, à brancher la caméra sur une télé, à trouver ça pas terrible. Je ne parlais pas à mon blouson mais j’étais un peu ce personnage. Sans en faire une règle, j’essaye de ne pas être dans la routine et de surprendre les gens et de me surprendre moi et une des façons d’être créatif, c’est de rester dans cette zone de l’amateurisme et de ses idées.

Photo du film LE DAIM
Georges et son blouson

Que pensez-vous des appels à projets des films de genre du CNC ?
Quentin Dupieux : J’étais dans la Commission 2018. Je comprends les raisons du CNC, c’est super qu’on permette à des films de genre d’exister. Les trois projets qu’on a sélectionnés sont des bons projets mais pour moi, je pense qu’on est sur la fin. Elles sont étranges, ces cases. Le cinéma, c’est le cinéma. Il y a les bons films qui font rêver et les gros trucs pourris qui sont fait pour manger du popcorn et les deux cohabitent. J’adore les deux, tout peut exister. On est en 2019, on est au-delà de tout ça. On peut faire des films drôles qui ne prennent pas les gens pour des cons, et qui soient bien filmés, comme Le Grand Bain, qui est un bel exemple. Et on peut faire un petit film d’auteur comme LE DAIM, mais qui n’est pas chiant comme un film d’auteur. On n’emmerde pas le monde avec notre idée pendant deux heures. On comprend qu’il ne faut pas trop tirer sur la corde, on fait un film court parce qu’il est plus efficace comme ça. C’est le film qui a exigé cette durée (1h13 – NDLR), ce n’est pas moi qui l’ai coupé. Le tempo, c’était celui-là.

Votre souhait c’est donc de ne pas ennuyer le spectateur ?
Quentin Dupieux : Oui complètement. Il y plein de super films qui sont trop longs, où on voit que sur les trente dernières minutes, le réalisateur fait durer parce qu’il se fait plaisir. Il y a plein de gens talentueux qui ne se rendent pas compte qu’ils nous enferment dans une salle ou dans leur tête. Je sais qu’en faisant un film avec cette dimension psychiatrique, c’est compliqué pour les spectateurs de pénétrer là-dedans, donc la moindre des choses, c’est de les libérer le plus tôt possible. Moi je veux faire du bien, je veux faire rigoler, je veux divertir, je n’ai pas envie d’angoisser les gens deux heures avec un mec qui se tape la tête dans un asile.

jean, comment se passe un tournage avec Quentin Dupieux ?
Jean Dujardin : C’est super, c’est tout ce que j’aime. On peut se marrer mais pas tout le temps, car on bosse beaucoup, il est très consciencieux et très technique. Il peut m’arrêter dans une séquence en la trouvant trop casual, trop comédie, ou en disant qu’on s’ennuie avec l’impression de l’avoir déjà vue et qu’elle appartient à un autre film. Tout est très écrit, il n’y a pas d’improvisation ni besoin d’en avoir.
Quentin Dupieux : On a respecté le scénario quasiment à la lettre, tout ce qui est tourné était écrit, mais ce n’était pas précisé dans le scénario que Denise (Adèle Haenel – NDLR) se moque de Georges, ou Denise dit ça pour le flatter ou elle si est complètement débile et trouve les rushs super. Comme dit Jean, le film se fait et les personnages décident. Après il y a tout ce qu’on met dans les yeux, dans l’incarnation qui change le film et moi, je laisse les comédiens plutôt libres. Mes tournages sont relativement légers, ils ne sont pas pressés. On passe beaucoup de temps sur le plateau à chercher le bon truc, la bonne musique. Quand on sent qu’on l’a, on le tourne et Jean l’améliore. On répète en même temps qu’on tourne le film.

Photo du film LE DAIM
Georges (Jean Dujardin) et Denise (Adèle Haenel)

Qu’est-ce qui différencie LE DAIM des autres comédies ?
Jean Dujardin : La nouveauté avec LE DAIM, c’est que c’est un film fait par le vide, ce qui arrive rarement dans les comédies. D’habitude, on a tendance à remplir les espaces, parce que la promesse de la comédie c’est que ça doit aller vite et on mange toujours un petit peu la même chose. Il existe d’autres sortes de comédies, avec des doubles fonds, des arythmies, des choses incongrues. J’aime bien, en tant que spectateur, avoir un peu la place et y mettre mes névroses ou mes angoisses ou mes rires mais au moins, je sais que je peux faire les courses tout seul dans le film, on ne me prend pas tout le temps par la main. Et puis, le scénario nous permet d’imaginer plein de choses, c’est une salle de jeu géniale.
Quentin Dupieux : J’ai conçu le film comme une comédie, même s’il contient d’autres trucs. Je vais me lancer des fleurs, mais le brio du film, c’est qu’à tout moment on pouvait se casser la gueule. Une scène ne fonctionne pas, le film meurt, c’est aussi simple que ça. On est sur un film compliqué, c’est périlleux, il faut que ce soit crédible, marrant, réaliste mais en même temps fou. La version excessive de ce film en délire c’était moins drôle. On a vraiment choisi ensemble la normalité parce qu’elle est drôle. 

Qui a trouvé l’idée de la scène où Georges filme des daims et leur fait signe d’approcher, c’est l’acteur ou le réalisateur ?
Quentin Dupieux : On s’est inspiré du documentaire Grizzli Man de Werner Herzog sur un maboule qui partait filmer des ours tous les ans. J’ai laissé Georges avec sa caméra vidéo et il a été 45 minutes avec les daims et quand Jean fait signe aux daims d’approcher, c’est complètement sa mise en scène!

« Je me considère toujours comme un amateur car je suis toujours en quête, je ne m’ennuie pas, j’ai toujours l’impression d’être en train d’inventer ce métier. » Quentin Dupieux

Il y a une intemporalité dans vos films, pour quelles raisons ?
Quentin Dupieux : J’aime bien que mes films se déroulent nulle part, et ils sont possibles s’ils ne se déroulent jamais. Ma limite de réalisme c’est que je n’ai pas envie d’inscrire le film dans une date précise, parce que j‘ai l’impression que le rêve est permis. Là, il y a une vieille bagnole, un iPhone et le caméscope n’est pas du dernier cri non plus. Comme dans Au Poste, je m’amuse à brouiller les pistes.

Comment le film a-t-il été accueilli à Cannes ?
Quentin Dupieux : Les enjeux étaient plus importants que lorsque j’ai présenté Rubber, c’était une super salle. On a eu l’impression que mon film existait à Cannes et que ce petit film s’est fait une vraie place dans la tête des gens.
Jean Dujardin : C’est un peu comme si la profession, les producteurs et les potes acteurs avec lesquels on se parle de ce qu’on fait, s’étaient sentis autorisés, en voyant LE DAIM, à se lâcher et à pousser un peu les murs, parce qu’on s’emmerde un tout petit peu dans les genres qu’on nous impose (comédies, films sociaux…). On a envie de tenter des trucs comme ça et on ne sait même pas s’il y a la clientèle, mais ce n’est pas une raison pour ne pas faire ces films-là.

Pensez-vous qu’il y ait une filiation avec I feel Good, et entre Dupieux et Kervern-Delépine ?
Jean Dujardin : Oui, il y a des liens mais c’est encore autre chose, car ils sont plus politisés et plus engagés, et même plus poétiques. Comme il y a des liens avec Bertrand Blier, une espèce de communauté d’esprit de réalisateurs qui n’ont pas envie de se laisser faire et qui peuvent se servir de l’objet cinéma et l’emmener ailleurs. Moi, ça me plaît beaucoup.

Comment gérez-vous le grand écart avec votre prochain rôle du Colonel Georges Picquart dans J’accuse de Polanski  (sortie le 13 novembre) ?
Jean Dujardin : J’accuse, c’est autre chose, on est au service d’une histoire qu’il fallait réveiller. Il y a un devoir de mémoire qui est encore plus évident maintenant. J’ai la possibilité depuis quinze ans de faire ce que j’aime, je dis que je ne veux pas être enfermé dans un type de rôle et je vais à droite, à gauche et même si je sais que c’est parfois plus simple d’être cantonné comédie ou drame, j’ai toujours dit que je me ferais des secousses et que j’essaierais de me prendre de vitesse. Je m’ennuie très vite et on me demande souvent pourquoi je ne tourne pas dans des comédies plus dans des cases. J’ai fait quatre mille fois Un gars Une fille, ce n’est pas pour faire les mêmes séquences dans un film d’une heure et demi où je vais m’engueuler avec mon coloc, ou avoir un problème avec ma mère. Je ne suis pas en train de cracher dessus mais ça va se voir si je m’ennuie. Je préfère m’amuser parce que ça va se voir aussi. Je ne sais pas si je peux tout faire, mais je veux essayer, je veux ressentir et surtout être accompagné par des grands metteurs en scène.

Photo du film LE DAIM
Georges (Jean Dujardin) et Denise (Adèle Haenel)

Le fait d’être aussi à l’origine de projets, parfois avec votre frère producteur (Marc Dujardin), vous permet plus facilement de dire non  à des propositions ?
Jean Dujardin : Oui le grand luxe, c’est de pouvoir dire non, d’avoir le temps. Pour avoir des vrais oui et de faire des choses un peu singulières. J’ai envie de me dire que je n’ai pas à rougir d’avoir fait tel ou tel film. Je n’ai ni cachetonné, ni fait ça pour de mauvaises raisons, je l’ai fait parce que je me voyais dedans, que ça me faisait rire, parce que c’était nouveau. Je ne sais pas ce qui restera de LE DAIM dans dix ans, mais je trouve chouette d’avoir essayé ça.

Le « Style de malade » va-t-il rester comme « C’est pour ça » dans Au Poste ?
Quentin Dupieux : Ce n’est tellement pas le même film que je n’ai pas réalisé qu’il y avait une catchline, mais je n’ai pas envie que ça devienne la même chose. Mais c’est vrai qu’il y a dans mon cinéma de la comédie répétitive, des petits gimmicks, des obsessions. Même si en bout de chaîne, ça devient un truc marketing, au départ c’est juste trois mots dans mon scénario. Mais les voir incarnés et susurrés de façon exquise par Jean, c’est à ce moment-là ça que ça devient un truc majeur pour le film, pas pour l’histoire, et qu’on se dit que ça marche.

Vous écrivez seul vos scénarios, vous n’éprouvez pas le besoin d’avoir un co-scénariste, même quand vous êtes bloqué ?
Quentin Dupieux : Je fais des blocages comme tout le monde et j’ai commencé des scénarios que je n’arriverai pas à terminer. J’ai mon système d’écriture, un mode de pensée, une façon d’aller chercher les idées quelque part, de les résumer et de les organiser, c’est presque mathématique. Je suis le seul à comprendre ce système, et c’est très compliqué à partager. J’ai déjà essayé la confrontation de deux mondes avec un copain américain mais ça ne marche pas, ça a donné une version de mes films un peu plus douce, avec des trucs un peu plus rationnels. Peut-être qu’un jour je serai au bout de mon système et que j’inviterai quelqu’un d’autre mais pour le moment ça se passe tellement bien pour moi l’écriture solo.

Le film a été dur à financer ?
Quentin Dupieux : Il faut dire les choses: sans la présence de Jean, c’est un film qui n’existe pas. Il faut remercier Jean de faire exister ce genre de films. Est-ce que c’est juste qu’il y ait quinze comédiens qui permettent à ces films d’exister ? Je n’en sais rien. C’est hyper intéressant qu’un film comme ça existe avec cette ampleur, on va avoir une belle sortie, le film a été vu à Cannes. 
Jean Dujardin : C’était déjà le cas avec Le Bruit des Glaçons de Blier et c’était Blier quand même.

C’est la deuxième fois que vous ne signez pas la musique de vos films, pourquoi ?
Quentin Dupieux : En fait ce n’est pas hyper intéressant, je l’ai trop fait et ma musique est trop limitée pour le cinéma. Je m’amuse avec la musique des autres car j’occupe déjà beaucoup de postes. Autant j’ai l’impression d’être la bonne personne pour monter mes films, autant j’ai toujours su être un peu court en musique pour habiller mes films. C’était le moment le moins agréable.

Propos recueillis par Sylvie-Noëlle

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