LOST RIVER

LOST RIVER : rencontre avec Ryan Gosling et Reda Kateb

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[dropcap size=small]N[/dropcap]ous avons eu l’occasion d’assister, juste avant sa sortie, à une projection du premier film de Ryan Gosling, LOST RIVER, à l’issue de laquelle le metteur en scène et son acteur Reda Kateb ont débarqué dans la salle pour répondre aux questions des spectateurs chanceux qui s’y trouvaient. Un échange que nous avons rapporté et que nous partageons ici.

Comment est né le projet LOST RIVER ?

– Ryan Gosling : “En tant que Canadien, j’ai voulu montrer ce qu’est la ville de Detroit en ce moment. J’y suis donc allé, armé d’une caméra, et j’ai commencé à filmer la ville, ses alentours et ses habitants. Je me suis servi de ces rushs pour développer le processus créatif qui a donné naissance à LOST RIVER.”

Pourquoi avoir choisi la structure du conte de fées pour raconter cette histoire ?

– Ryan Gosling : “Ce serait plutôt un conte de fées assez noir. Je voulais faire ressentir l’émotion qui me saisissait en parcourant ces lieux, quelque chose de fort mais aussi d’irréel, de troublant.”

– Reda Kateb : “Avant le tournage, nous nous sommes rencontrés avec Ryan pour parler de mon personnage du chauffeur de taxi. Il y avait déjà cette vision d’en faire un homme désintéressé par le corps féminin, au contraire des autres personnages masculins du film. Il devait être une sorte de chevalier servant, qui fait corps avec son véhicule.”

KATEB TAXI
© Bold Films Productions

Le lieu dans lequel travaille le personnage de Christina Hendricks est-il inspiré par le Théâtre du Grand-Guignol ?

– Ryan Gosling : “Oui tout à fait. Nous avons procédé à des recherches autour du Théâtre du Grand-Guignol et d’autres lieux comme le Hell Coffee pour tenter de recréer cette atmosphère. J’ai pensé à ces endroits qui réunissent des personnes pouvant s’adonner à leurs plus bas instincts en toute impunité, lieux où la nature sombre de l’homme est très présente.”

Pourquoi passer à la réalisation ?

– Ryan Gosling : “Je n’ai pas vraiment choisi de devenir réalisateur. Lorsque j’ai vu cette ville de Detroit, le besoin d’en faire un film s’est imposé comme une évidence. Il y avait une sorte d’urgence de tourner pour faire ressentir le sentiment étrange de s’y perdre.”

Et Reda, pourquoi avoir accepté ce projet ?

– Reda Kateb : “En recevant le scénario, j’ai d’abord été étonné de voir que Ryan Gosling me connaissait… J’ai tout de suite adoré l’idée de faire un conte noir inscrit dans le réel. Après, le plus long, ça a été de faire le visa (rires).”

Quelles ont été vos inspirations ?

– Ryan Gosling : “ Après avoir lu le scénario, mon compositeur Johnny Jewel m’a dit : “Les Goonies, version dark. Cool.” Beaucoup d’autres films Amblin m’ont inspiré mais aussi Purple Rain. Ce sont ces films qui m’ont fait aimer le cinéma. Avec LOST RIVER, j’ai eu envie de revisiter le thème d’une famille menacée qui a la possibilité d’une issue presque mystique, en rendant hommage à certains réalisateurs mais avec ma vision.”

© Bold Films Productions
© Bold Films Productions

La version du film montrée ici est différente de celle du festival de Cannes. Quelles modifications avez-vous apportées et pourquoi ?

– Ryan Gosling : “La version présentée à Cannes comportait des scènes avec des morceaux de musique pré-existantes que je croyais libres de droit. À l’évidence non, j’ai donc dû repasser en salle de montage pour les retirer ou les remplacer avec la partition de Johnny Jewel.”

La dimension fantastique très présente dans le film était-elle voulue dès le départ ou a grandit durant la conception du film ?

– Ryan Gosling : « Je voulais surtout montrer cette famille qui s’accroche à ses idéaux en dépit du chaos extérieur et en donnant l’impression que tout avait l’air d’un rêve. Bien sûr, je voulais dès le début ancrer ce rêve dans une certaine réalité. Nous avons renforcé ce réalisme en tournant avec des vrais gens de Detroit, comme cette dame noire à la station service qui sentait que quelque chose de différent se passait ici. Il s’agissait de la seule station, loin d’une vingtaine de kilomètres de la ville et nous avons continué à tourner malgré l’arrivée de cette dame. »

« J’ai voulu rendre hommage à des films qui m’ont fait aimer le cinéma et à certains réalisateurs, mais avec ma propre vision. »

À propos de vos inspirations, avez-vous vu The saddest music in the world de Guy Maddin ?

– Ryan Gosling : « Oui je l’ai vu. C’est un grand film réalisé par un grand réalisateur. D’autant plus qu’il est lui aussi Canadien… »

Les personnages sont importants mais la ville semble être un personnage à part entière…

– Ryan Gosling : « Oui effectivement, la ville mène à LOST RIVER donc on peut dire qu’il s’agit d’un personnage à part entière. »

Comment Ryan Gosling travaille avec ses acteurs en tant que réalisateur ?

– Reda Kateb : « Il est très sensible aux acteurs évidemment. Il crée un cercle dans lequel il est actif physiquement avec nous, tout en nous laissant une certaine liberté. »

Quel regard portez-vous sur le cinéma indépendant ?

– Ryan Gosling : « C’est un cinéma que j’aime beaucoup. Il y a plein de manières d’en faire et c’est un peu ce que nous avons fait pour mon film. Il permet d’expérimenter, d’être un peu comme un étudiant et c’est quelque chose que je trouve très fort, bien plus que ce que j’ai pu faire avec le cinéma grand public. »

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8 avril 2015 - Lost River

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[column size=one_half position=last ]CRITIQUE
CONTRE-CRITIQUE
 RENCONTRE avec Ryan Gosling et Reda Kateb

• Titre original : Lost River
• Réalisation : Ryan Gosling
• Scénario : Ryan Gosling
• Acteurs principaux : Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain De Caestecker
• Pays d’origine : U.S.A
• Sortie : 8 avril 2015
• Durée : 1h45min
• Distributeur : Warner Bros (États-Unis) The Jokers/Le Pacte (France)
• Synopsis : Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu’au bout pour que leur famille s’en sorte.

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