Tokyo Fiancée

[Rencontre] TOKYO FIANCÉE

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[dropcap size=small]L[/dropcap]undi 9 février au UGC Ciné Cité les Halles a eu lieu l’avant première du film TOKYO FIANCÉE, adaptation du livre Ni d’Eve ni d’Adam (2007) de l’écrivaine belge Amélie Nothomb. En plus de découvrir le film bien en amont de sa sortie prévue pour le 4 mars 2015, le public a eu la chance de rencontrer l’équipe du film ; les acteurs Pauline Etienne et Taichi Inoue, le réalisateur Stefan Liberski, le compositeur Casimir Liberski et Amélie Nothomb, pour les questionner notamment sur leur rapport au Japon.

 

Stefan, comment est née l’idée de transposer le livre d’Amélie à l’écran ?

– Stefan Liberski : J’étais au Japon en 2004 pour tourner des séquences d’un autre film. Là bas je me suis dis que je reviendrai pour un long-métrage parce que ce pays m’avait enchanté. Je connais Amélie depuis longtemps et un jour elle m’a envoyé son livre, Ni d’Eve ni d’Adam. C’était exactement ce qu’il me fallait pour raconter ce que je voulais du Japon. J’en ai parlé avec elle et on s’est rapidement mis d’accord.
– Amélie Nothomb : Il faut dire qu’avec Stefan c’est une amitié de longue date et j’ai une vraie admiration pour son travail. Donc quand il m’a proposé de l’adapter j’étais ravie.

Même s’il s’agit d’une adaptation de votre œuvre, qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario ?

– A.N. : En fait ce qui est extraordinaire c’est que le scénario est très différent du livre. Et en même temps je trouve que l’esprit est le même. Mais je pense que si ça avait été trop fidèle ça m’aurait beaucoup gêné. Le fait qu’il y ait autant d’écarts entre le livre et le film a fait que dès le début je me suis sentie à l’aise.

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© Eurozoom

Pauline, comment avez-vous été choisie pour le rôle principal ? Et qu’est-ce qui vous a motivé ?

– Pauline Etienne : De la manière la plus simple au cinéma, en faisant un casting. Ensuite ma rencontre avec Stefan a été importante. J’ai tout de suite accroché avec cet homme. J’ai aimé la façon qu’il avait de raconter l’histoire. Et puis un voyage gratuit au Japon ça ne se refuse pas ! (rire)

Avant le film, aviez-vous un intérêt particulier pour le Japon et sa culture ?

– P.E. : Non pas forcément. J’ai découvert le Japon grâce au film. On a tourné six semaines là bas. C’est tellement particulier comme pays. On ne peut se raccrocher à rien, on est en immersion totale. Maintenant c’est un pays que j’aime profondément. Et avec ce film j’espère donner envie d’y aller parce qu’il y a beaucoup de choses à découvrir.

Taichi, en tant que japonais, quel est votre regard sur le film ?

– Taichi Inoue : Je suis très ému par le film car il y a beaucoup de coïncidences entre ma vie et TOKYO FIANCÉE. L’histoire se passe à la période où je suis né et à Fukushima, là où je suis né. Je me sens donc très lié au film.

Stefan, en regardant votre film, on a le sentiment de voir Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais, mais à l’envers. Vous commencez par une histoire d’amour et finissez par une explosion.

– S.L. : Exactement. Mais c’est d’abord le livre d’Amélie qui rappelle le film de Resnais. Ensuite il y a eu des événements qui n’étaient pas prévus : l’incident de Fukushima (le 11 mars 2011 suite à un séisme la centrale nucléaire Fukushima Daiichi a explosé).
– A.N. : Après cette catastrophe je pensais qu’il n’y avait plus de film. Et c’est là le coup de génie de Stéphane qui est parvenu à intégrer cet incident dramatique au film.
S.L. : On était prêt à partir au moment des événements et à abandonner. Le film était le cadet de mes soucis. Par la suite, avec le producteur, on l’a remis sur pied mais je ne pouvais plus tourner comme c’était écrit. Il fallait que je montre le Japon autrement. Il fallait que je parle de cette catastrophe.

Vous filmez d’ailleurs un Japon qu’on voit rarement.

– S.L. : J’ai voulu montrer le Japon que j’ai connu. Pas celui des temples et des cartes postales mais un Japon ordinaire. Je trouve que la beauté de l’ordinaire est très touchante.

”Une fois que je donne la main de mon enfant je deviens une belle-mère exemplaire.”

Casimir, comment faites-vous pour que votre musique s’intègre aussi bien au film. Etes-vous présent sur le tournage par exemple ?

– Casimir Liberski : Non je n’ai jamais été présent au tournage. Mais je connais le Japon depuis longtemps. J’ai commencé à l’aimer il y a plus de dix ans et j’ai longtemps essayé de convaincre mon père de l’aimer aussi. Donc pour moi ça coulait de source car la musique japonaise est quelque chose qui m’attire beaucoup. Je me suis inspiré de musiques de films japonais, mais aussi de tout ce qui est asiatique et oriental.

Amélie, il y a déjà eu plusieurs adaptations de vos romans. Vous aviez, je crois, parlé de mariage à ce propos.

– A.N. : Oui, c’est parce que je me mets dans la situation de la belle-mère. Le réalisateur devient mon gendre à qui je confie mon enfant, mon livre.

En tant que « belle-mère », quelle est votre implication ?

– A.N. : Je pense être une belle-mère très difficile au début. Je questionne mon gendre énormément, je suis intraitable. Mais une fois que je donne la main de mon enfant je deviens une belle-mère exemplaire. Je me retire de tout et lui accorde ma confiance. Avec tous les risques que ça suppose. Ca peut donner un très mauvais film, c’est déjà arrivé, ou un très beau film, comme ici.

Comment le film devait-il se terminer sans l’incident de Fukushima ?

– A.N. : Comme dans le roman en fait, elle s’en va. Mais finalement dans la version de Stefan je suis beaucoup moins méchante que dans le livre, c’est-à-dire dans la réalité, où je suis tout simplement partie en disant, je vais revenir, mais je ne suis jamais revenue.

 

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© Eurozoom

 

Y-a-t-il eu des soucis par rapport au tournage au Japon ?

– S.L. : Il faut savoir que c’est très compliqué les négociations avec les japonais. Pour tous les films on demande des autorisations. Au Japon c’est plutôt simple mais ça peut durer entre six mois et deux ans. Donc on s’est résolu à ne demander aucune autorisation. Ce qui est possible parce que les japonais sont tellement polis et respectueux que personne ne viendrait nous demander si on a une autorisation de tourner.

Avez-vous une anecdote sur le tournage ?

– P.E. Quand on voit le film ça a l’air drôle de tourner au Japon, mais la scène du poulpe… (rire) Donc pour cette scène je dois mettre un poulpe dans ma bouche. J’étais obligée de le garder pour faire un raccord et il bougeait vraiment, c’était horrible ! J’en ai même pleuré !

– S.L. : D’ailleurs pour cette scène on tournait dans la montagne. Comme les poulpes vivent dans la mer et que c’était assez loin on a dû en faire venir quelques uns par Fed Ex, dans un seau en plastique avec un peu d’eau. Mais malgré ça ils étaient quand même un peu mou… (rire)

TOKYO FIANCÉE sortira en salles le 4 mars 2015

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4 mars - tokyo fiancée

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CRITIQUE
RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE DU FILM
CONCOURS 
CRITIQUE : Stupeur et Tremblements

Titre original : Tokyo Fiancée
Réalisation :  Stefan Liberski
Scénario :   Stefan Liberski, D’après l’oeuvre de Amélie Nothomb
Acteurs principaux : Pauline Etienne, Taichi Inoue, Julie Le Breton
Pays d’origine : France, Belgique, Canada
Sortie : 4 mars 2015
Durée :  1h40min
Distributeur : Eurozoom
Synopsis : La tête pleine de rêves, Amélie, 20 ans, revient dans le Japon de son enfance. Elle propose des cours particuliers de français et rencontre Rinri, son premier et unique élève, un jeune Japonais qui devient bientôt son amant. A travers les surprises, bonheurs et déboires de ce choc culturel drôle et poétique, nous découvrons une Amélie toute en spontanéité et tendresse, qui allie la grâce d’un ikebana à l’espièglerie d’un personnage de manga.

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