HITCHER

La sélection « Série B » : HITCHER

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Pour vous aider à faire votre choix dans la multitude de séries B engendrées par le cinéma d’exploitation ces cinquante dernières années, voici une sélection de films se démarquant par leur haut degré d’improbabilité, leurs fautes de goût assumées, et leurs qualités de chef-d’œuvres méconnus.

Les amateurs de thriller le savent pertinemment, la route est un lieu dangereux, propice aux mauvaises rencontres. Duel, Wake in fright, Breakdown, Wolf Creek; ceux qui s’aventure sur les langues de bitume qui traversent les déserts, doivent s’attendre à voir leur voyage se transformer en cauchemar. Dans cette lignée de road trips prompts à vous étriper, Robert Harmon offre au public HITCHER, en 1986. Le réalisateur est un citadin, né à New York, étudiant à Boston puis à Los Angeles; son habitat naturel, c’est la ville, et le terrain de son imaginaire devient par conséquent les lieux désertiques, où le voisin d’à côté n’est pas vraiment â côté; où la nature s’étend jusqu’à l’horizon et rappelle l’homme à une place minuscule.

C’est dans cette perspective qu’il porte à l’écran le scénario d’Eric Red, un auteur visiblement fasciné par le désert californien, puisqu’il apportera deux ans plus tard à ce même décor une dimension fantastique et onirique pour Aux Frontières de l’aube, premier film signé Kathryn Bigelow, que je recommande vivement aux amateurs de vampires, de romantisme, et aux vampires romantiques. Dans ces eighties où pour garantir des frissons aux spectateurs, il était de bon ton de situer les intrigues en pleine métropole, où chaque coin de rue sordide peut devenir un coupe-gorge; comment expliquer que le projet de Harmon et Red prenne place sur une route déserte ? On n’est pas plutôt sensé être tranquille au volant, sur cet interminable ruban d’asphalte ? Qui pourrait bien venir perturber notre quiétude ? La réponse tombe comme un couperet dès la première minute de film : un auto-stoppeur.

HITCHER

Oui, bon: si à ce moment de la critique, vous vous attendiez à une créature bien plus angoissante, c’est que vous n’avez pas compris toutes les subtilités du terme « auto-stoppeur ». Harmon cherche à évoquer là notre peur de ces inconnus, de ces personnes dont on ne sait rien et dont nous sommes incapables de prédire le comportement, mais qu’on accepte d’accueillir dans notre véhicule, soit dans un espace réduit contraignant à une certaine proximité physique. Ce concept flippant commence à se dessiner dans votre esprit ? Et bien, à présent, imaginez que l’inconnu en question a la stature minéral et le regard carnassier de Rutger Hauer (l’androïde au slip mémorable de Blade Runner), et vous comprendrez pourquoi Jim, le protagoniste du cauchemar routier a de quoi craindre pour sa survie. Loin de la civilisation, Jim découvrira que ce décor sauvage a fait naître un être tout aussi sauvage, un prédateur qui considère la route comme un gigantesque terrain de jeu.

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HITCHER, c’est avant tout, une mécanique scénaristique parfaitement élaborée, qui ne s’essouffle jamais, même si les issues qui s’offrent à Jim sont limitées dans le décor comme dans le récit qui le porte. Un dinner par-ci, une station-service par là; on a beau s’arrêter quelques minutes et reprendre notre souffle en même temps que Jim, on sait que la course-poursuite ne sera pas terminée tant que l’auto-stoppeur fou sera vivant; une règle diégétique qui sert d’ailleurs également pour les increvables tueurs de slashers.

La force du film est de savoir constamment tirer partie de son concept de base sans jamais se sentir limité par le désert environnant, ou l’absence de parenthèses dans la tension, au profit d’un commentaire psychologique. Non, nous ne pas face à un psycho-thriller, mais bel et bien en présence d’un thriller, aussi généreux en scènes d’actions qu’en moments de tension creepy (le chantage du psychopathe dans le dernier quart-d’heure reste un must de genre). C’est en fin de compte, la trajectoire intériorisée de Jim qui apparaîtra enfin comme l’huile psychologique de cette parfaite mécanique; ou comment la proie doit un jour se résoudre à devenir plus impitoyable que son prédateur.

Arkham

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Note des lecteurs3 Notes
Titre original :The Hitcher
Réalisation :Robert Harmon
Scénario : Eric Red
Acteurs principaux :C. Thomas Howell, Rutger Hauer et Jennifer Jason Leigh
Date de sortie : 25 juin 1986
Durée : 1h37min
3
palpitant

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