Plein Soleil

#ORIGINALvsREMAKE N°3 : Plein Soleil VS Le Talentueux Mr. Ripley

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Troisième numéro de notre rubrique : ORIGINAL VS REMAKE.
Comme son nom le laisse entendre explicitement, nous y chroniquerons avec la même empathie, un long métrage et son remake. Nous nous attacherons à lister leurs spécificités, leurs similitudes, leurs qualités et défauts, à les re-contextualiser si nécessaire dans leurs époques, à déterminer les sensibilités et obsessions de leurs auteurs… Bref: nous chercherons à déterminer ce qui rend chaque oeuvre unique et réussie, à sa façon. Parce que le cinéma, c’est certes de grands films, mais aussi de grands remakes.

L’un est français, l’autre est américain. Le premier est réalisé par René Clément, le second par Anthony Minghella. Porté par Alain Delon, il s’intitule PLEIN SOLEIL (1960). Le même personnage étant incarné par Matt Damon dans LE TALENTUEUX MR. RIPLEY (1999), The Talented Mr. Ripley dans sa version originale.

 

PLEIN SOLEIL vs LE TALENTUEUX MR. RIPLEY :
DEUX ADAPTATIONS, UN ROMAN

Ces films, ayant vu le jour à trente-neuf ans d’intervalle, sont tous deux des adaptations d’un roman, celui de l’Américaine Patricia Highsmith, Monsieur Ripley. Si l’on ne peut donc pas à proprement parler d’original et de remake, la comparaison reste néanmoins intéressante parce qu’elle permet de faire la constatation suivante : en se basant pourtant sur une seule et même histoire, on peut arriver à deux films totalement différents.
PLEIN SOLEIL et LE TALENTUEUX MR. RIPLEY (The Talented Mr. Ripley) sont des oeuvres qui partagent peu de points communs… ou presque ? « Seulement » le cadre (l’Italie), la période (la fin des années 1950), les personnages (Tom Ripley, Marge Duval/Sherwood, Philippe/Dickie Greenleaf, Freddie Miles). On retrouve également les grandes lignes de l’histoire, mais les détails et les circonstances qui la font avancer restent relativement différents. Chaque film raconte toutefois les aventures morbides de Tom Ripley (Alain Delon/Matt Damon) ayant la charge de convaincre Greenleaf (Maurice Ronet/Jude Law), trop occupé avec sa fiancée (Marie Laforêt/Gwyneth Paltrow), de repartir aux Etats-Unis. Entre les humiliations, les troubles psychologiques et les jalousies, notre jeune garçon montre très vite son vrai visage, à la fois fascinant et terrifiant. [spoiler mode= »inline »] Bien que les raisons ne soient pas totalement les mêmes entre les deux adaptations, Ripley finit par tuer Greenleaf, se fait passer pour lui afin d’éliminer les soupçons du meurtre, jusqu’a imiter sa voix, sa signature, et écrire des lettres à son nom. Et essaye par dessus-tout de séduire sa fiancée (il y arrive dans PLEIN SOLEIL, nettement moins dans l’adaptation de 1999). Une autre séquence clé, celle de l’assassinat de Freddie Miles, ami de Greenleaf. [/spoiler]. La différence la plus flagrante réside à la toute fin des deux oeuvres, [spoiler mode= »inline »] entre un Tom Ripley qui semble se faire démasquer, et un autre qui a l’air de s’en sortir. [/spoiler]. Il faut cependant remarquer que l’ambiance, l’impact souhaité sur le spectateur, les objectifs des deux réalisateurs divergent, et amènent un ressenti global totalement discordant. C’est ce que nous allons tenter de vous prouver, avec les critiques parallèles – forcément subjectives – de ces deux films.

 

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PLEIN SOLEIL
(1960)

Affiche du film Plein Soleil

[toggler title= »LE CONTEXTE DE 1960″ ]

1960. Le cinéma français vit ses premières années dans la « Nouvelle Vague », expression venue de la plume de Françoise Giroud en 1957, dans son magazine l’Express, afin de désigner les jeunes de la société. Elle est reprise deux ans plus tard par Pierre Billard pour évoquer ces cinéastes qui, après avoir critiqué les films dans Les Cahiers du Cinéma, passent enfin derrière la caméra.
René Clément ne fait pas partie de cette tendance. Non, lui appartient à ce Cinéma des années 1950, encore aux prises de grands réalisateurs révélés vingt ans auparavant, tels Duvivier, Clouzot ou Autant-Lara. Le réalisateur de PLEIN SOLEIL a donc évolué à partir de 1946, date de son premier long- métrage La Bataille du Rail, dans ce cinéma qui se veut traditionnel et assez peu réceptif au renouvellement des techniques et aux aspirations de la société de l’époque.

Quoi qu’il en soit, avant qu’il ne sorte ce film qui permît à Alain Delon d’accéder au rang de star, le cinéaste avait déjà prouvé tout son talent avec, pour ne citer que celui-ci, Jeux Interdits.

Ce succès sorti en 1952 qui met en scène Brigitte Fossey fut multi-récompensé : Lion d’Or de la Mostra de Venise, Grand Prix Film Indépendant du Festival de Cannes, Bafta du meilleur film et surtout, Oscar du meilleur film étranger. PLEIN SOLEIL est quant à lui son dixième long-métrage.

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[toggler title= »Pourquoi c’est BIEN » ]

Dans cette atmosphère d’abord louche, pesante puis morbide, et procurant quelques sueurs froides, PLEIN SOLEIL est un film de tous les contrastes. L’ambiance chaleureuse et légère de l’été doit se marier avec la froideur des actes, le pauvre vit avec le riche (et vice-versa), la beauté se conjugue avec l’abominable. PLEIN SOLEIL joue également sur la métaphore de l’aveugle. Car son récit n’est autre qu’un brillant jeu de dupes : personne ou presque ne remarque la supercherie, tant celui qui en est l’auteur est aussi le dernier individu que l’on peut suspecter. Alors, il ne faut pas s’étonner que dans les dialogues faisant souvent mouche ou les situations généralement étonnantes, transpire toute une ironie. Celle-ci déploie par ailleurs toute son excellence lors d’un final qui nous ferait presque éclater de rire.
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Contemplative, l’oeuvre de René Clément l’est assurément. Chaque plan est une toile que l’on s’amuse à dévorer des yeux, et chaque couleur caresse la pupille. Tout est vraiment « beau ». Et rien que pour cette raison, ce film est totalement admirable… en plus d’être réussi.
Enfin, PLEIN SOLEIL a son lot de scènes marquantes. Etrange, celle du miroir. Bête, celle avec l’aveugle. Ahurissantes, lorsque le personnage principal dévoile tout son sang-froid et son talent. Frappante ou suscitant la colère et la compassion, celle de la barque. Géniale évidemment, celle des dernières minutes.
Mais force est de reconnaitre qu’elles n’auraient certainement pas eu le même impact si elle n’avaient pas été portées par un trio d’acteurs absolument étincelant, tant le jeu est juste et leur charisme capable de susciter adhésion et admiration.
Maurice Ronet
Alain Delon se la joue jeune garçon frêle mais envieux avant d’exploser dans l’impassibilité et la maitrise de soi. Marie Laforêt déploie son côté « petite fleur bleue », ce qui rend crédible son personnage sincère et amoureux. Maurice Ronet, quant à lui, fait le fort parce que supérieur socialement, quoiqu’un peu benêt à certains égards.

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[toggler title= »Les faiblesses de l’original » ]

Très peu de points négatifs mis à part quelques petites broutilles, tant l’oeuvre de René Clément est le résultat d’une maitrise totale de la réalisation. Cela dit, PLEIN SOLEIL souffre de quelques petites longueurs, notamment en dernière partie de film, sans doute évitables. Le ton reste durant les 1h50 exactement le même, ce qui peut créer l’ennui. Certaines séquences deviennent en partie à cause de cela de faux rebondissements, d’autant plus que l’on se fait à chaque fois la remarque que, de toute manière, notre protagoniste doté d’un même sang-froid remarquable, s’en sortira quoi qu’il arrive. Autrement dit, le suspense ne fonctionne pas toujours.
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Même s’il est difficile de ne pas accrocher à la beauté visuelle du film, cette obligation de contempler chaque scène au lieu de la vivre pleinement par l’action, peut diviser. Pour apprécier, en effet, il faut aimer prendre le temps de décortiquer les images et les couleurs, ce qui n’est certainement pas un loisir pour tout le monde.
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Enfin, ce polar manque d’explications essentielles pour une compréhension totale. Si le personnage d’Alain Delon est logiquement difficile à cerner, le spectateur saisit très mal les raisons du passé qui l’ont vraiment poussées à mettre en place toute cette manigance.

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[toggler title= « Tom Ripley alias Alain Delon » ]

Ce Tom Ripley est fin stratège et calculateur. Difficile d’avoir un réel dégout pour un personnage certes un brin taré, mais qui arrive à épater par tant d’habilité. Menteur et manipulateur, après avoir été sous-estimé et humilié, il a le don de se fondre totalement dans la vie d’un autre. Ce talent suscite tellement d’admiration chez le spectateur que celui-ci se comporte étrangement : il ne voudrait pas vraiment que cet ordure soit prise dans les mailles du filet, mais il préfèrerait attendre de voir comment son intelligence lui permettrait de s’en sortir.
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Quant à son interprète, il faut avouer que… Delon est beau. Il le sait lui-même et en joue très bien. Son physique accentue toute la force de son personnage. Car derrière cette gueule d’ange aux traits parfaits qui portent toute l’innocence du monde, se cache un petit démon qui bouillonne, s’adonnant à des actes malsains. En somme, il est l’archétype de l’expression « il ne faut pas se fier aux apparences », ce qui le rend inquiétant, et infréquentable.
Le charisme, naturel également, de cet homme met en valeur ce petit côté sûr de lui, doté d’un sang-froid impeccable et enviable. Car ce Tom Ripley est tout aussi impénétrable qu’imperturbable. La force de caractère qui se dégage de sa prestance permet en effet de difficilement le cerner et de rentrer dans ses pensées, tout comme sa froideur lui confère inéluctablement une sérénité résistant aux épreuves les plus stressantes.

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[toggler title= »Pour quel public ? » ]

Les amoureux du suspense et des atmosphères où règne la tension, mais aussi ceux qui vénèrent le cinéma bien fichu, où l’on prend son temps, y trouveront leur compte.
Les nostalgiques de cette époque où le cinéma français créait admiration et jalousie dans le monde entier, ont également tout intérêt à (re)voir ce chef d’oeuvre de René Clément, avec le jeune Alain Delon, impérial.

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LE TALENTUEUX MR. RIPLEY (1999)

Affiche

[toggler title= »LE CONTEXTE DE 1999″ ]

Après le Cinéma de la remise en question dans les années 1970, celui de la rêverie mêlée à la superficialité et aux films « spielbergiens » dans les années 1980, le Cinéma américain des années 1990 est celui de la consécration de la suprématie hollywoodienne à travers le monde. Il est aussi celui de l’affirmation des images de synthèse. Les blockbusters emploient à tire-larigot ces techniques pour raconter des histoires toujours plus spectaculaires, mettant souvent en scène des êtres venus d’ailleurs (Independence Day, Mars Attacks !, Men In Black,…). Il est également marqué par les thrillers psychologiques et/ou paranoïaques : Basic Instinct, Le Silence des Agneaux, Seven, Flight Club, Sixième Sens,… LE TALENTUEUX MR. RIPLEY se situe dans cette lignée.
Le cinéma américain reste  attiré par les films de l’Hexagone, n’hésitant pas à produire des remakes. Car il va de soi qu’un film qui marche dans un pays peut cartonner dans un autre. Pour des raisons techniques, économiques, culturelles, les grands succès ont généralement droit à leur copie américaine, tout comme les classiques.
De plus, Anthony Minghella venait de sortir du Patient Anglais, récompensé de neuf Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Son prochain film, LE TALENTUEUX MR. RIPLEY est logiquement très attendu. Il choisit plutôt de réaliser (comme à son habitude !) un film à l’ancienne : beaux décors, et ambiance si particulière rappelant les vieux classiques.

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[toggler title= »Pourquoi c’est BIEN » ]

Le point fort de cette adaptation est qu’elle s’attarde très largement sur le personnage de Tom Ripley, en dévoilant certains éléments de son histoire, ses facultés intellectuelles, ses passions, ses aspirations et ses traits de caractère très vite louches et inquiétants.
Anthony Minghella prend tout son temps pour poser le cadre, présenter chaque personnage, la première heure du film étant finalement très explicative et a même des airs de prequel pour ceux qui ont auparavant osé visionner PLEIN SOLEIL. Le réalisateur n’hésite pas à s’intéresser sur les liens qui unissent les principaux personnages, se focalisant sur les complicités, les frustrations et même, les ambiguïtés (homo)sexuelles.
Photo du film LE TALENTUEUX MR. RIPLEY
L’histoire est donc surtout centrée sur la perversité des événements, tout en accentuant sur l’enchainement des mensonges. Un véritable jeu de dupes se met alors en place, dévoilant au fil du récit ses limites, puis prenant en otage son propre initiateur qui n’a d’autre choix que de continuer son chemin dans cette tourmente.
Contrairement à la version de René Clément dont l’image se voulait colorée et ensoleillée, Anthony Minghella préfère déployer une ambiance sombre et tendue dès les premiers instants, avec des couleurs chaudes. Ce qui donne un aspect tout aussi dérangeant que suffoquant.
Photo du film LE TALENTUEUX MR. RIPLEY
LE TALENTUEUX MR. RIPLEY a également tout l’air d’une grosse machine hollywoodienne avec de beaux moyens, dont le but est de redonner vie à une Italie des années 1950. Même si cela tourne au cliché à certains égards, force est de reconnaitre les efforts dans la reconstitution historique.

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[toggler title= »Les faiblesses du remake » ]

Finalement, à trop vouloir poser le cadre et délivrer ci et là des moments de compréhension et d’explication, cela enlève quelque peu le mystère, les surprises et les doutes. Par conséquent, le récit du TALENTUEUX MR. RIPLEY reste très linéaire, un peu trop lisse, ce qui le rend au fur et à mesure plat et… ennuyeux. Alors on décroche, après avoir vécu cette terrible sensation que le film trainasse, et que toutes les scènes qui devaient être des rebondissements ne le sont pas vraiment, tant il leur manque à chaque fois cet énorme et plus que nécessaire sursaut plein de tension.
Photo du film LE TALENTUEUX MR. RIPLEY
La marque hollywoodienne des superproductions est également passée par là, avec certes les gros moyens pour mettre en boite ce film, mais surtout avec les lourdeurs, le cruel manque de subtilité, et les quelques maladresses. Anthony Minghella a beau vouloir explorer les psychologies de ses personnages, il ne va justement pas assez au fond des choses, et le tout reste finalement sans réelle authenticité. C’est même… superflu.
Alors, on a beau s’accrocher à cet alléchant casting ainsi qu’à la reconstitution historique, mais les décors et les costumes ne font certainement pas la réussite d’un film. D’autant plus que le trio d’acteurs ne fonctionne guère. Matt Damon manque de charisme pour porter un tel personnage sur les épaules, Jude Law a beau jouer de son physique fort avantageux, il ne donne pas non plus toute la puissance que son rôle demande. Et enfin, Gwyneth Paltrow : insipide, en plus d’être mièvre.
On en ressort par conséquent avec cet amer ressenti que tout est beau et bien fichu en apparence, mais qu’il suffit de creuser un tout petit peu plus les aspects principaux du film pour constater que tout est bien vide et fade. Deux heures bien trop longues pour en arriver à un tel résultat.

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[toggler title= « Tom Ripley alias Matt Damon » ]

Si la performance d’Alain Delon reposait (qu’à moitié !) sur son physique presque enviable et son charisme naturel, Matt Damon se la joue totalement à contre-emploi. Frêle, hésitant, et sans doute un peu timide, ce Tom Ripley a tout du premier de la classe, du petit garçon mignon avec – pour accentuer la caricature – ses lunettes style Clark Kent.
En apparence, c’est un homme de Lettres, qui aime les arts et admire par dessus-tout le jazz, sensible en plus d’être innocent, bienveillant et toujours serviable. A certains moments, il arriverait presque à nous faire de la peine, à cause d’un mal-être intérieur et d’une émotivité assez importante.
Photo du film LE TALENTUEUX MR. RIPLEY
Au plus profond de lui se cache un être dérangé, sombre, frustré parce qu’humilié. En somme, un personnage double-face, qui grâce à ses talents d’imitateurs, manigance tout un plan, un peu sans le vouloir, avant de se retrouver lui-même piégé. Enfermé dans ce tourbillon, le jeune garçon est effectivement à peine conscient de ses actes précipités. Tout parait incontrôlable pour lui, tel un psychopathe qui ne peut s’empêcher de commettre l’irréparable. La fin du film, d’ailleurs, prouve que ce Tom Ripley tourmenté, a un sérieux problème mental en plus d’avoir des soucis de personnalité, qui le poussent inéluctablement à développer un comportement… dangereux, pour quiconque s’intéresse à lui.

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[toggler title= »Pour quel public ? » ]

Les fadas de thrillers américains so 90’s vont sans doute sauter de joie quand ils vont retrouver cet esprit dans LE TALENTUEUX MR. RIPLEY, où l’on essaye d’y faire régner un obscur climat de tension. Malgré leur jeu peu convaincant, qu’il est bon de revoir Matt Damon dans ses premières années de gloire, et une Gwyneth Paltrow trop peu visible actuellement…

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CONCLUSION

Si la comparaison ORIGINAL VS REMAKE ne peut se faire qu’à moitié étant donné que les deux films sont avant tout des adaptations d’un même roman, ils sont toutefois la preuve qu’en se basant sur une histoire identique, le résultat au cinéma peut en être dissemblable. Car l’art, c’est cela : une multitude de ressentis tous personnels venus de créateurs aux vécus différents, formant une oeuvre toujours unique.
Les personnages sont certes les mêmes, certaines scènes ont beau se ressembler à certains égards, mais force est de constater que PLEIN SOLEIL et LE TALENTUEUX MR. RIPLEY n’ont en fait pas beaucoup d’éléments en commun, et développent encore moins le même ressenti final. Alors, quel film regarder ? Le grand classique français ou le thriller américain ? Tout dépend, en fait, de votre degré de chauvinisme…

Yohann Sed

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