Expendables 3

[critique] Expendables 3

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Mise en scène
3
Scénario
2
Casting
7.5
Photographie
2
Musique
0.5
Note des lecteurs1 Note
3.8
3
Note du rédacteur

[dropcap size=small]I[/dropcap]ls sont venus ! Ils sont tous là ! C’est peut être après avoir longuement écouté La mamma de Charles Aznavour que l’idée de réunir toutes les plus grosses pointures du film d’action est venue à Sylvester Stallone. Depuis quelques années déjà, le célèbre interprète de Rambo permet à des stars plus ou moins déchues de renaître de leurs cendres dans la saga Expendables. Si le premier opus avait permis à la génération Y de découvrir la véritable définition de la virilité, Expendables 2 s’était posé comme un étalon supplémentaire du divertissement aussi musclé que décérébré, rapportant de par le monde près de 300 M de $ de recettes. Alors que le troisième opus semblait bien parti pour clôturer une trilogie née sous une bonne étoile, c’était sans compter le coup du sort qui se chargea de rendre beaucoup plus compliquée la tâche pourtant simple d’entériner le projet.

Véritable feuilleton à tiroirs, la production d’Expendables 3 n’a pas été une mince affaire. A commencer par les incontournables acteurs plus ou moins limogés du plateau. Si l’absence de Mickey Rourke ne s’explique que par son inutilité dans le scénario, le personnage de Church incarné par Bruce Willis n’est pas un oubli. Auditionné pour tourner 4 jours d’affilée à 750,000 $ la journée, ce dernier négocia son salaire à 1 M de $ par jour. Soit une perte d’1 M de $ dans la production du film qui a préféré se délester de cet acteur « fainéant et cupide », d’après les termes employés par Sylvester Stallone himself. En quête de nouvelles figures mythiques du genre, certains noms devenus sous exploités furent sortis du chapeau. Jackie Chan fut approché mais son accord s’accompagnait d’un rôle de leader dans l’aventure. Il sera donc remercié et des bruits de couloir firent résonner le nom de Steven Seagal . Cependant, les deux partis réfutèrent, le producteur Avi Lerner refusant de collaborer à nouveau avec lui (ils avaient travaillé ensemble sur Piège en eaux troubles et l’acteur s’était révélé ignoble) alors que Steven Seagal prétexta une mésentente artistique avec différents noms du casting, le sobriquet de weirdos leur étant même affublés.

© Metropolitan FilmExport

Le seul nouvel acteur qui était véritablement sûr d’être de la partie, ce fut Wesley Snipes, de retour aux affaires après avoir purgé une peine d’emprisonnement de 3 ans. Étant donné que Sylvester Stallone avait écrit le rôle de Hale Cesar pour lui (incarné par Terry Crews, le remplaçant au pied levé) mais que la justice s’était mise en travers de son chemin, il était donc tout à fait naturel que les lauriers du troisième opus reviennent à l’ex-détenu. Et cela se fait par une pirouette scénaristique simple mais efficace à savoir l’hospitalisation de Cesar après la mission post générique, laissant ainsi l’opportunité à Wesley Snipes de faire montre de son charisme et de prouver que ses 3 années de détention ne l’ont pas ramolli (jugement qu’il tacle au détour d’une réplique). En outre, l’arrivée au générique de nouveaux noms prestigieux semble être devenue une panacée pour la saga. Si l’on apprécie le départ de Bruce Willis toujours plus amorphe, on ne gagne pas pour autant au change avec un Harrison Ford cabotinant autant (voire plus!) que dans Indiana Jones & le royaume du crâne de cristal. Quand au bad guy incarné par Mel Gibson, il aurait plutôt du saisir la perche tendue par Sylvester Stallone lorsque ce dernier lui proposa de se poster derrière la caméra. Ajouté à cela un Antonio Banderas excentrique et une équipe de bleusailles uniquement présente pour attirer un public boutonneux en salles et vous obtenez le casting le plus hétéroclite mais surtout le moins performant de la saga.

”Des éléments discordants qui font s’étendre le spectre du public au détriment de la vitalité et de la cohérence de la franchise.”

Ce rajeunissement voulu par la production a été initié en amont par le choix du réalisateur Patrick Hughes, à la carrière encore toute fraîche. De plus, le studio a fait des pieds et des mains pour sortir un film PG-13 alors que le montage initial était classé R. Des éléments discordants qui font s’étendre le spectre du public au détriment de la vitalité et de la cohérence de la franchise. Si Expendables est né, c’est avant tout pour redonner foi dans un cinéma d’action décomplexé où les stars d’hier pourraient renaître aujourd’hui sans pour autant passer pour des has been. Ces choix discutables mettent donc en péril la pérennité de la franchise qui risquerait de perdre son public originel, si facilement acquis par cette volonté affichée de faire goûter au spectateur une franche séance de nostalgie.

Mais revenons-en au sujet au sujet qui nous intéresse, soit ce fâcheux troisième épisode. Si la fougue des acteurs phares est toujours palpable (Sylvester Stallone et Jason Statham tirant le projet vers le haut), on ne peut que regretter l’investissement faiblard du reste de l’équipe, à priori blasés de voir s’effondrer la structure musculeuse de la franchise qui avait su leur redonner l’éclat d’antan. Le minimum syndical est alloué aux combats à mains nues, privilégiant ainsi des fusillades brouillonnes et une pyrotechnie too much. Et que retenir de ces phases d’action pure qui n’occupent qu’un léger quart de la bobine, si ce n’est qu’elles seront tout juste oubliées quelques heures après la séance. Une gageure pour un film censé porter aux nues ce genre si particulier, boudé en grande partie par des spectateurs ne comprenant pas cet étalage de violence gratuit.

© Metropolitan FilmExport A

Pourtant, Sylvester Stallone a décidé de s’entourer des deux scénaristes coupable du script le plus burné de l’année passée: La chute de la Maison Blanche. Mais ces derniers n’ayant jamais fait leurs gammes ailleurs, il faut croire que ce coup d’essai était en fait un coup de chance. De plus, multiplier le nombre de scénaristes dans des brainstormings est rarement un gage de qualité en matière de chorégraphie et de gestion de l’espace, chacun cherchant à tout prix à mettre une option sur la scène d’action qu’il a écrite, renvoyant ainsi ad patres la cohésion de l’ensemble. Inutile de continuer plus avant cette critique de la mise en bière de la franchise. Vous l’aurez compris, Expendables 3 est très dispensable et ne ravira que les fans hardcore des acteurs répondant présent à l’appel. Espérons que l’enterrement de la saga, aidé par le quatrième opus annoncé, saura rendre justice à ces mercenaires de l’action. Mais suite au suicide commercial que représente la sortie en salles d’Expendables 3 (le film a fuité sur la toile le 23 Juillet, comptabilisant plus de 189,000 téléchargements en 24 heures), le doute s’installe quand à une sortie au cinéma ou à une exploitation en DTV.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Expendables 3
Réalisation : Patrick Hughes (II)
Scénario : Sylvester Stallone, Creighton Rothenberger, Katrin Benedikt
Acteurs principaux : Sylvester Stallone, Jason Statham, Arnold Schwarzenegger, Harrison Ford, Mel Gibson, Dolph Lundgren, Wesley Snipes, Jet Li
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie : 20 AOÛT 2014
Durée : 2h07mn
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Synopsis : Barney, Christmas et le reste de l’équipe affrontent Conrad Stonebanks, qui fut autrefois le fondateur des Expendables avec Barney. Stonebanks devint par la suite un redoutable trafiquant d’armes, que Barney fut obligé d’abattre… Du moins, c’est ce qu’il croyait. 
Ayant échappé à la mort, Stonebanks a maintenant pour seul objectif d’éliminer l’équipe des Expendables. Mais Barney a d’autres plans… Il décide d’apporter du sang neuf à son unité spéciale et d’engager de nouveaux équipiers plus jeunes, plus vifs et plus calés en nouvelles technologies. Cette mission se révèle rapidement un choc des cultures et des générations, entre adeptes de la vieille école et experts high-tech. 
Les Expendables vont livrer leur bataille la plus explosive et la plus personnelle…

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=uMnR4ukn-vQ

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