[critique] Le Blob

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Un monstre étrange venu d’ailleurs, informe et gelatineux, dévore tout ce qui vit, en particulier les êtres humains, dont il se régale. Mais avant qu’il n’ait complétement digéré une ville dont il s’est régalé, Meg Penny et Brian Flagg, découvrent que le Blob fuit la neige carbonique, tels les vampires les crucifix…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 6 mai 2003 en DVD
Réalisé par Chuck Russell
Film américain
Avec Kevin Dillon, Shawnee Smith, Donovan Leitch
Durée : 1h 25min
Titre original : The Blob
Bande-Annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=KtjYMkf2Rag[/youtube]

Remake d’un film de 1958 réalisé par Irvin S. Yeaworth Jr. et avec monsieur Steve McQueen en personne, Le Blob fait figure aujourd’hui de ces films quasiment cultes issus de la déferlante du cinéma d’horreur qui inonda les années 80 comme Bad Taste ou encore Street Trash. Il faut dire que ce long métrage de Chuck Russell (auteur de Freddy 3 et The Mask) a vraiment de quoi séduire la plupart des amateurs de série B décalées bien envoyées ou de films gore efficaces et originaux.

Co-écrit par le réalisateur et Franck Darabont (Les Evadés, The Mist), Le Blob a l’intelligence de suivre une structure assez classique du genre tout en s’en éloignant astucieusement par endroits, créant alors un effet de surprise et de décalage qui enthousiasmera les spectateurs rodés au genre sans renoncer à l’efficacité traditionnelle de ce type de cinéma. Cela est particulièrement visible dans le traitement des personnages, qui sont pour la plupart des ados américains archétypaux du cinéma de genre, mais qui seront pourtant utilisés un peu de biais. Le film prend par exemple la peine d’introduire certains personnages comme ceux que nous penserions être les héros de l’histoire et qui s’avèreront pourtant très vite en être les premières victimes. Et même s’ils incarnent de pures caricatures (le jeune rebelle à moto tout de cuir vêtu, la pom-pom-girl innocente et pure, le quaterback qui a envie de se la faire…), le jeu des acteurs a cela de fascinant que l’on ne sait jamais s’ils sont dans la débilité d’un premier degré ou l’ironie plus subtile. Cela crée en tout cas un petit effet parodique plutôt plaisant.

un classique du genre qui, plus de vingt années après sa sortie, se regarde toujours avec le même sourire aux lèvres

L’originalité de cette bobine horrifique vient bien entendu de son monstre polymorphe et gluant, sorte de malabar rose ultra-mâché à croissance rapide, qui n’en finit pas de grossir au fur et à mesure qu’il bouffe les humains qu’il croise sur son passage ou plutôt qu’il les engloutit dans la matière gélatineuse qui le constitue intégralement. On reste assurément surpris par la qualité des effets spéciaux, qui tiennent encore parfaitement la route plus de vingt ans plus tard.

Le Blob compte en outre un nombre impressionnant de scènes remarquables, qui lui valurent sans doute son statut d’œuvre culte. La première scène choc à l’hôpital frappe d’emblée très fort, avec le charcutage atroce d’un clochard et la première « gelatification » du beau gosse qui aurait préféré se taper la pom-pom-girl ce soir-là plutôt que de se faire ainsi littéralement « enblober ». Un peu plus loin, on se marre devant un autre ado qui cherche à emballer une fille dans sa bagnole, alors que celle-ci est déjà complètement fondue de l’intérieur par la créature. On retiendra encore, entre autre, une superbe séquence dans un cinéma, où le blob devenu gigantesque s’adonne à un festin du tonnerre. En découle un classique du genre qui, plus de vingt années après sa sortie, se regarde toujours avec le même sourire aux lèvres. La marque des grands qui n’ont besoin d’aucunes modifications ni de remakes corrosifs ? Assurément ! A bon entendeur…

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