[critique] White Material

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Quelque part en Afrique, dans une région en proie à la guerre civile, Maria refuse d’abandonner sa plantation de café avant la fin de la récolte, malgré la menace qui pèse sur elle et les siens.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Date de sortie : 24 mars 2010
Réalisé par Claire Denis
Film français
Avec Isabelle Huppert, Isaach de Bankolé, Christophe Lambert
Durée : 1h 42min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xc8yu1_white-material-bande-annonce-traile_shortfilms[/dailymotion]

Regarder un film comme White Material peut avoir quelque chose de terriblement frustrant à première vue. Quand on regarde la bande-annonce, on s’attend à un énième film traitant d’un génocide perdu au fin fond de l’Afrique, un film ne reposant que sur des scènes sanglantes à souhait pour attirer le spectateur en manque d’images choc. Aller voir White Material pour ces seules raisons serait une terrible erreur car le film est à des années lumières de ce que la bande-annonce nous promettait.

Premier constat, White Material est un film où les dialogues se comptent sur les doigts de la main. Le film de Claire Denis privilégie les grands moments de silence où la caméra se fixe sur les émotions des protagonistes plutôt que sur de grands discours. Du fait, une certaine poésie émane du métrage, poésie à laquelle vient s’ajouter une photographie somptueuse qui puise aux racines de l’Afrique pour nous renvoyer en plein visage notre condition d’Homme. En ce sens, Claire Denis a eu l’ingéniosité de prendre des acteurs « à gueules » qui nous emprisonnent dans leur magnétisme pour interpréter ces êtres fragiles et instables. On retrouve donc Isabelle Hupert qui, bien que certains pourront crier que l’actrice se cantonne désormais aux mêmes rôles, n’a rien perdue de son pouvoir d’attraction, Christophe Lambert qui gagne en crédibilité en même temps qu’il prend de la bouteille, Nicolas Duvauchelle et Isaach De Bankolé pour clôturer ce quatuor de tête.

Autre point intéressant, White Material ne tombe pas dans la facilité du parti pris en diabolisant telle personne ou en faisant passer une autre pour un martyr. Ici rien de cela, puisque le scénario se concentre uniquement sur cette famille de blancs luttant pour remettre sur pied leur plantation de café se situant au milieu d’une terre de plus en plus hostile à leur égard. Pas de mielleux intempestif ou de surenchère des sentiments comme on peut en trouver dans des films comme Shooting Dogs ou Hotel Rwanda, juste une succession de faits nous amenant vers un destin tragique. Ce parti pris de la réalisatrice est tout à son honneur et rend son métrage aussi intelligent que profond.

Au final, White Material est un drame d’une très belle humanité, un drame qui prend aux tripes et qui nous fait voyager au cœur de l’Homme, au cœur de ses forces comme de ses faiblesses sans demi-mesure. Une belle réussite qui mérite le coup d’œil.

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