WET HOT AMERICAN SUMMER

[CRITIQUE SÉRIE] WET HOT AMERICAN SUMMER : FIRST DAY AT CAMP

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Mise en scène
8
Casting
9
Humour/Inventivité/WTF
9
Photographie
8
Note des lecteurs4 Notes
2.6
8.5

[dropcap size=small]E[/dropcap]n 2001 sort WET HOT AMERICAN SUMMER aux USA et obtient rapidement le statut de film culte. S’il est encore inédit par chez nous, la série adaptée dudit long-métrage est bien arrivée en France le 31 juillet dernier grâce à Netflix, qui tente de multiplier les productions internes afin de proposer un catalogue de plus en plus séduisant (Daredevil, BoJack Horseman ou Orange Is The New Black, pour citer qu’eux). Alors WET HOT AMERICAN SUMMER : FIRST DAY AT CAMP, qu’est-ce que c’est ? Un préquel se déroulant le premier jour de colo, alors que le film se déroulait le dernier. Au menu : du what the fuck à gogo, des perruques hideuses et une belle brochettes d’acteurs rassemblant des noms connus du grand écran, mais aussi du petit. En vrac on retrouve Paul Rudd, Bradley CooperAmy Poehler, Jason Schwartzman, Jon Hamm, Michael Cera, Elizabeth Banks, Chris Pine, Kristen Wiig et des dizaines d’autres que vous prendrait plaisir à découvrir dans des rôles aussi timbrés les uns que les autres.

Toute la réussite de cette série réside dans son inventivité persistante, imposé d’emblée par son concept de base : des acteurs adultes affublés de perruques kitsch incarnent des monos adolescents. Et ce n’est que le début d’une série qui enchaîne les gags invraisemblables du début à la fin. Il ne faut pas être allergique à l’humour grossier, lourdingue ou loufoque, sinon le projet va vous laisser perplexe dès les premières 30 minutes de l’épisode inaugural. Pour vous donner une petite idée de ce qu’il vous attend : un homme poursuit un autre homme dans une forêt. Le poursuivi arrive devant un minuscule tronc d’arbre couché et au lieu de l’enjamber, il préfère ramper en-dessous. L’illogisme est fait avec un aplomb désarmant qui rend tout logique une fois qu’on a adhéré à l’esprit du show. Ce créneau est tenu jusque dans les dernières secondes, sans répit. Sur une intrigue de film de camping (des monos et des jeunes vont être confrontés à des histoires de cœur et aux caractères des différents protagonistes) vient se greffer une multitude d’autres arcs scénaristiques plus ou moins importants, et provenant de pleins de genres différents. On jongle entre le film de procès, la comédie musicale, le film de guerre, le film de mariage et on en passe. La liberté d’écriture permet de plonger dans un genre le temps uniquement de quelques minutes (une course poursuite digne d’un slasher, par exemple). L’intrigue a beau se situer sur une journée, la logique temporelle est explosée sans aucun soucis de vraisemblance et il se passe presque plus d’événements que dans une saison de 24 Heures Chrono. Impossible de s’ennuyer une seule seconde lors des 8 épisodes !

© Saeed Adyani/Netflix
© Saeed Adyani/Netflix

L’explorations des genres par la parodie est fait avec habileté, dans l’évocation des codes propres à certains types de film. Ce qui est bien plus intéressant c’est que les codes de la série sont abordés, comme la notion de cliffhanger maintes fois moquée ou les dernières secondes du final qui ouvrent sur une saison suivante avec une scène qui n’a aucun intérêt ! Le début de l’épisode 4 montre avec quelle dérision les auteurs de cette série aborde le format de la série. On assiste à 4 minutes durant lesquelles on suit un homme complétement extérieur à l’histoire et qu’on ne reverra plus jamais hormis à la fin du dernier épisode, le temps de quelques secondes. Ces quelques minutes, conséquentes puisqu’un épisode dure environ 27-28 minutes, fait penser aux scènes que l’on trouve en début d’épisode dans une série classique pour titiller le spectateur et dont la réponse se trouve bien plus tard. Breaking Bad notamment, a utilisé ce procédé avec malice. A l’image de ce qu’était Scream premier du nom au cinéma d’horreur, WET HOT AMERICAN SUMMER : FIRST DAY AT CAMP peut se considérer comme une mise en abimes absolument jubilatoire.

La bande de personnages a tout pour qu’on se moque, une alliance entre le physique grotesque et des personnalités extravagantes. On se prend d’affection pour eux au fil des épisodes. Un mystérieux sortilège agit sur le téléspectateur, pour nous faire oublier qu’ils sont des adultes déguisés et on les perçoit comme des êtres humains exceptionnels. Chacun dévoile ses faiblesses, le plus souvent lié à l’amour et on se rend compte qu’eux c’est un peu nous. Normal que l’amour soit au cœur du show, on sait que les colonies de vacances, et l’été par extension, sont des lieux propices aux batifolages.  Au cours de l’épisode 07, Lindsay raconte son nouvel article au téléphone. Elle énumère les gens qu’elle a rencontré : « Les adolescents sont des archétypes. Si c’est le cas, ils étaient tous là. Le mec sympa, la fille populaire, le rebelle, la sainte nitouche, le tombeur, le mec adorable, celle qui fait du théatre, l’aguicheuse, le bon pote, le sauvage,  le sportif… Tout le monde est représenté à la colo Firewood« . Cette brochette représente une succession de clichés, desquels on s’est moqué avec plaisir. Mais qu’on a surtout aimé aimer, chacun étant travaillé intérieurement par des désirs, des craintes. Le rebelle (Paul Rudd) a tout du personnage tête à claques, insolents et il dévoile dans le final de l’épisode 04 une part de lui plus sensible le repositionnant pour la deuxième partie de la saison.

”L’illogisme est fait avec un aplomb désarmant qui rend tout logique une fois qu’on a adhéré à l’esprit du show. Jubilatoire !”

WET HOT AMERICAN SUMMER : FIRST DAY AT CAMP nous saisit par son rythme effréné, sa multiplication d’intrigues et de personnages. Dans les dernières minutes de l’épisode final, Coop revient, pour Kévin, sur tous les événements qui ont eu lieu la journée précédente. L’occasion pour nous, spectateurs, de se replonger dans nos souvenirs, dans la multitude de péripéties disséminées lors des 8 épisodes. On se remémore des scènes marquantes, des gags hilarants, parfois uniquement un plan, voir des choses que l’on avait oublié. Et on se dit qu’on signerait sur le champ pour une nouvelle journée en leur compagnie.

WET HOT AMERICAN SUMMER@MaximeB

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• Titre original : Wet Hot American Summer: First day at Camp
• Créateurs :  David Wain et Micheal Showalter
• Acteurs principaux : Bradley Cooper, Amy Poehler, Joe Lo Truglio, Kristen Wiig , Jason Schwartzman, Chris Pine,  Jon Hamm, John Stattery, Janeane Garofalo, David Hyde Pierce, Christopher Meloni,  Micheal Showalter, Michael Ian Black, H. Jon Benjamin, Elizabeth Banks, Josh Charles, Lake Bell, Molly Shannon, Paul Rudd, Marguerite Moreau, Ken Marino, Zak Orth, A.D. Miles, Kevin Sussman, Marisa Ryan
• Saisons : 1
• Nombre d’épisodes : 8
• Format : 30 minutes
• Diffuseur : Netflix
• Synopsis : Grand besoin de changer d’air ? Ça tombe à pic, le mythique camp Firewood vient d’ouvrir ses portes. Entre rivalités, secrets qui n’en sont plus, débauche d’hormones et coeurs brisés, passez un été 1981 inoubliable !
Préquel du film Wet Hot American Summer, sorti en 2001.[/column]

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https://youtu.be/PLlMTn_Jzok

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