UN HOMME IDÉAL
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UN HOMME IDÉAL, un film « prétexte » – Critique

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Il manque quelque chose au deuxième film de Yann Gozlan. UN HOMME IDÉAL démarre pourtant bien.

Le rythme de l’exposition se tient et on arrive sans détours au nœud de l’histoire ce qui, dans un scénario où le personnage principal est un imposteur, est une bonne chose. Seulement, il semble que le ressort dramatique des situations ne suffit pas et que les conflits tombent parfois dans une justification de convenance, on y reviendra.

Mathieu Vasseur est un jeune homme plutôt séduisant qui rêve de devenir écrivain. Il subit, comme de nombreux jeunes talents, les retours infructueux des maisons d’édition. Ici gît le cœur de sa révolte : ne pas pouvoir retravailler, ne pas savoir ce qui ne va pas dans son texte, dans son style et avoir l’impression de faire du sur place. Mathieu subvient à ses besoins en travaillant pour une compagnie de déménagement. Un jour qu’il vient vider l’appartement d’un homme décédé sans héritier, il découvre le journal de celui-ci, combattant de la guerre d’Algérie. Mathieu retranscrit le génial manuscrit et signe le récit de sa main. Le succès et le cœur d’une jeune femme inaccessible sont désormais à sa portée. Effectivement, c’est le carton.

Vasseur est un homme en colère. Il le démontre lorsqu’il pète une vitre de chez lui avec le poing après un refus d’édition au mépris des tarifs exorbitants du vitrier parisien et ce, dans les premières minutes du film. Sa hargne l’empêche en outre de penser clairement tout au long du film et de prévoir la suite des événements. La scène, très courte, où, pour la première fois, un éditeur l’appelle pour l’encenser et fixer un rendez-vous en témoigne efficacement. Dès lors, le Tartuffe se condamne à cacher son larcin, s’enfonce de plus en plus dans le mensonge et au-delà.

Tout, dans UN HOMME IDÉAL, est un prétexte.

Pierre Niney est un choix convenable même si on l’imagine mal en déménageur. Il a surtout le mérite de bien servir son metteur en scène. Gozlan se régale à nous mettre en tension avec des situations à suspense classiques mais jusqu’à un certain point. Parce qu’il y a dans UN HOMME IDÉAL des incohérences dramaturgiques, en particulier la scène d’empaquetage d’un cadavre dans une bâche plastique au milieu de la nuit dans une maison de la grande bourgeoisie – où dorment trois personnes – sans alarmes et sans caméras de surveillance, la sortie du corps par la fenêtre du premier étage dans un boucan perceptible, son transport jusqu’au zodiac familial sans abîmer la jolie pelouse, zodiac par la suite abandonné au milieu de la mer car surpris par des garde-côtes qui oblige le pauvre Vasseur à rentrer à la nage.

Enfin bref, non, on fini par ne plus y croire. Ou plutôt on se met à croire que les scénaristes ont pensé que les conflits de Mathieu étaient malléables à merci. Le nombre de ceux-ci augmente dans la deuxième partie, sont presque aussitôt réglés par des cabrioles d’auteur et, les empilant en cascades, empêchent au film de trouver un souffle suffisant. Tout, dans UN HOMME IDÉAL, est un prétexte : la guerre d’Algérie, l’érudition partielle de la petite amie Ana Girardot, la richesse de la belle-famille, la méchanceté méchante du méchant et la punition, décevante, d’un parjure qu’on tente de nous faire prendre en pitié.

UN HOMME IDÉAL réussi tout de même à nous faire garder à l’esprit que dans la vie, il vaut mieux rendre à César ce qui est à César.

Manu C.

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Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note des lecteurs13 Notes
5

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