CREED
© Warner Bros. France

[CRITIQUE] CREED : L’HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA

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Après avoir mené en apparence une vie ordonnée et paisible à Los Angeles, Adonis Johnson Creed décide de tout quitter pour mener la vie qu’il désire : celle de boxeur. Ignorant les conseils de la femme d’Apollo Creed, la femme de ce père qu’il n’a jamais connu et ceux des entraîneurs, Adonis se rend à Philadelphie dans l’espoir de convaincre Rocky Balboa de l’entraîner.

Impossible de parler de ce nouveau volet des aventures de Rocky Balboa sans évoquer les évidences. Car comme savent le faire les américains, CREED est avant tout une succession et une accumulation de certitudes et d’éléments attendus et espérés. Reprenant un schéma qui a fait ses preuves dans le premier volet de Rocky, CREED marche dans les pas de son prédécesseur en réadaptant une structure scénaristique déjà utilisée. Des refus des entraîneurs en passant par sa rencontre avec « LA » fille, en revenant aux entraînements et aux boxeurs adverses, le film de Ryan Coogler se conforme à l’une des plus anciennes recettes de cinéma pour faire vivre à son héros toutes les étapes préconisées par les gourous d’écriture tels que McKee ou Truby. Entre classicisme et conservatisme la formule est toujours aussi efficace. Elle favorise l’empathie avec le protagoniste, offre une part agréable aux seconds rôles (dont Sylvester Stallone pour cet épisode) tout en rappelant régulièrement les opposants du héros.

Photo du film CREED : L'HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA
© Warner Bros. France

Car CREED sait varier et intensifier ces opposants. Incarnés physiquement par les boxeurs adverses, ces antagonistes deviennent de plus en plus forts en se dématérialisant. Rocky avait sa fausse patte, Adonis a son nom. Ce qui devait être un atout devient un handicap provoquant une tension et un défi supplémentaire. Tout comme Rocky devait prouver face à Apollo qu’il méritait d’être sur le ring, Adonis doit gagner le nom de Creed. Sans être tout à fait nouveau et original, le film tire parti de cet enjeu. Tiraillé entre l’ombre de son père et la célébrité de son nom, Adonis doit se réinventer aussi bien dans le domaine de la boxe que d’un point de vue humain. Challenge que doit aussi relever Ryan Coogler. Entre académisme et séquences magistrales, entre simplicité et modernisme, le film passe d’un extrême à l’autre. Filmant avec sobriété la ville de Philadelphie, le réalisateur n’en dévoile pas moins ses spécificités, ses atouts et son âme. La ville n’est pas seulement une ville. Elle s’allie avec Adonis pour mettre en œuvre son entraînement et pour faire de lui plus qu’un boxeur. Elle forge son corps, son identité et son futur. À ces séquences particulièrement réussies il faut ajouter quelques uns des combats menés par le jeune boxeur. Le combat « fictif » qu’il livre avec Apollo, tout comme le combat final, offrent de véritables propositions de mise en scène originales et singulières.

« Entre académisme et simplicité, efficacité et anciennes recettes, CREED convainc sans tenir toutes ses promesses. »

En déplaçant légèrement son intrigue pour faire de Rocky Balboa le personnage mentor et adjuvant CREED se démarque des films précédents. Désormais entraîneur et « famille » de substitution, Rocky a rangé les gants pour devenir conseiller et soutien. Car c’est bien là, la « nouveauté » apportée dans ce nouvel opus. S’appropriant des thèmes classiques et anciens du cinéma américain, CREED renoue avec la thématique de la famille. Ici tout est histoire d’héritage. Tout est lié à la famille. Celle que l’on choisit et que l’on fonde. Celle que forme Adonis, Rocky et Bianca. Car plus encore qu’un coach et qu’un mentor, Rocky devient en quelque sorte la famille d’Adonis qui le démontre par l’utilisation répétitive de « tonton » pour désigner l’ancien boxeur. À la fois complémentaires et différents, ils se soutiennent et s’entraident, chacun apportant sa force et son expérience à l’autre. C’est en formant une équipe, une communauté avec le staff mis en place par Rocky, qu’ils renouent avec certaines valeurs de l’Amérique et avec le succès.

CREED convainc par son efficacité et sa simplicité. En réutilisant des formules toutes prêtes qui ont prouvé leur succès, Ryan Coogler assure le spectacle. En dépassant l’enjeu de l’héritage d’un nom pour s’orienter vers la thématique de la recomposition d’une famille le film prend une dimension plus vaste mais frôle parfois le déjà vu. Un bilan en demi-teinte pour un éventuel prétendant aux Oscars.

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Affiche du film CREED : L'HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA

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• Titre original : Creed
• Réalisation : Ryan Coogler
• Scénario : Ryan Coogler et Aaron Covington d’après les personnages créés par Sylvester Stallone 
• Acteurs principaux :Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Phylicia Rashad, Wood Harris, Tony Bellew
• Pays d’origine : américain
• Sortie : 13 janvier 2016
• Durée : 2h14
• Distributeur : Warner Bros. France
• Synopsis : Adonis Johnson n’a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d’être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D’abord réticent, l’ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

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Rédactrice depuis le 10.06.2015
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