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LES OISEAUX DE PASSAGE : un film génialement oubliable – Critique

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LES OISEAUX DE PASSAGE tente de renouveler le genre des films de cartels, un résultat sans grande réussite mais restant une belle tentative. 

LES OISEAUX DE PASSAGE, réalisé par Ciro Guerra et Cristina Gallego, débute dans les années 1960, lorsqu’un homme s’engage à trouver de quoi payer la dot pour la femme qu’il veut épouser. Pour obtenir l’argent, il va alors commencer à vendre du cannabis. 

Malgré un synopsis le mettant en avant, le lien avec la drogue (qui devait être le principal atout pour attirer les spectateurs) n’apparait que tardivement, même si tout est relatif, et n’est clairement pas aussi présent que l’on aurait pu le penser. LES OISEAUX DE PASSAGE est donc un film de drogues, mais sans jamais en parler réellement. L’idée est ambitieuse mais pas à la hauteur des espérances car ce pari risqué n’arrive pas à justifier une lenteur permanente, cette dernière apportant malgré tout une identité forte au film, le faisant basculer dans une ambiance contemplative collant à l’univers rural et religieux dans lequel il se situe. On ne saurait contester une originalité flagrante dans le traitement du sujet, tant dans le fond que dans la forme, mais le film arrive dans une sphère trop spécifique qui déplaira à de nombreux spectateurs. Photo du film LES OISEAUX DE PASSAGEPourtant, si le traitement est original, il est avant tout très intelligent. Les conséquences sont plus au centre de l’action que les actes eux-mêmes, de sorte que l’attention doit surtout se porter sur l’évolution psychologique des personnages, et non pas sur le récit à proprement parler.

Le film prend alors un tournant plus profond lorsqu’il devient une critique fine et juste de ce dont il traite. Jamais le cannabis et son trafic ne sont clairement condamnés, mais la nécessité d’en vendre, le capitalisme-même sont en réalité au centre de tout le film. Toute l’oeuvre de Guerra et Gallego s’attarde plus sur les répercussions du trafic de drogue que sur le trafic en lui-même, ce qui en fait un film à part puisqu’abordant des sujets rarement traités, pourtant liés à des thèmes récurrents dans le paysage cinématographique. Photo du film LES OISEAUX DE PASSAGEL’intelligence ne suffit malheureusement pas à combler l’immense vide qui se trouve ancré dans le film : vide d’action, de puissance et de substance, LES OISEAUX DE PASSAGE est une des nombreuses preuves que tous les éléments d’un film peuvent être superbes séparément, mais inachevés et décevants lorsqu’ils sont assemblés. En effet, le principal problème du film est qu’il instaure un ennui que le spectateur ressent sans comprendre, tant il a face à lui une oeuvre qui a tout pour être complète. LES OISEAUX DE PASSAGE gère mal son potentiel et ne parvient pas à le concrétiser.

LES OISEAUX DE PASSAGE contient donc une dualité qu’il n’arrive pas à assumer et à utiliser à bon escient. Malgré une oeuvre qui aurait pu devenir culte dans son genre, il s’avère que les nombreux atouts sont bien trop mal utilisés et n’en font donc qu’un film oubliable de plus, une oeuvre qui n’arrive pas à se démarquer de la concurrence. 

Terence

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Note des lecteurs4 Notes
Titre original : Pájaros de verano
Réalisation : Ciro Guerra, Cristina Galledo
Scénario :Maria Camila Arias, Jacques Toulemonde Vidal
Acteurs principaux : Natalia Reyes, José Acosta, Carmiña Martínez
Date de sortie : 10 avril 2019
Durée : 2h05min
2.5
Inachevé

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