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James Bond : les génériques de 1962 à 1971

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Nous sommes en 1962 et la première adaptation des oeuvres de Ian Fleming autour de son personnage de James Bond vient de voir le jour. James Bond contre Dr No avec Sean Connery pour incarner 007 nous marque déjà par son générique si particulier, conçu par Maurice Binder, qui en concevra seize pour la série. Si ce générique se contente de jouer sur des cercles de couleurs en mouvement constant, il parvient néanmoins à mettre en avant l’arrivée de Bond. En costume, de droite à gauche et de profil, jusqu’à faire face à la caméra et tirer dans sa direction. Toujours entouré d’un cercle laissant sous entendre une arme pointée sur Bond. Cette séquence d’ouverture, appelée Gun barrel sequence, se retrouvera par la suite à chaque début de film.
La deuxième partie de ce générique marque également l’intérêt pour les jolies filles et les lieux exotiques. Des silhouettes colorées qui dansent, sans qu’aucun visage ne soit distinguable. Le générique se termine avec trois aveugles en ombres chinoises qui quittent le générique pour se fondre, cette fois en vrai, dans le début du film…

Pour la seconde aventure de 007, Bons Baisers de Russie (1963), le générique va beaucoup plus loin en projetant chaque nom sur la peau (presque) nue d’une femme. Celui de Sean Connery est ainsi en mouvement sur un ventre ou dans le creux des reins. On découvre des jeux de flou et de va-et-vient sur les jambes. Les principaux acteurs voient également leur nom inscrit sur un dos, sans oublier des jeux de lumières sur la poitrine. Une beauté obtenue également par le mouvement très travaillé du corps, montrant une danse du ventre exotique, par les courbes des hanches et la délicatesse d’une main. Ainsi, les noms se baladent avec élégance sur chaque partie de ce corps sublime. Simple et élégant, accompagné par une version instrumentale de From Russia With Love mêlée au James Bond Theme.

Avec Goldfinger (1964), Bond dispose pour la première fois pleinement d’un générique chanté – le principe de base, qui sera repris pour les chansons suivantes, étant que le titre du film fasse partie des paroles (à l’exception de rares exceptions). C’est la voix de Shirley Bassey qui donne le ton, tout en puissance, pour nous narrer qui sera le nouvel ennemi de 007 : Goldfinger. Le fait de privilégier le méchant à Bond lui-même se retrouvera avec The Man With The Golden Gun (chanté par Lulu), mais également dans une autre mesure avec GoldenEye (nom de l’arme-satellite, chanté par Tina Turner) ou Tomorrow Never Dies (Tomorrow étant le nom du journal du méchant Elliot Carver, chanté par Sheryl Crow).
Comme nous l’expliquions, on retrouve là ces notes musicales si similaires au James Bond Theme, permettant de garder une vraie unité dans la saga, et faisant de Goldfinger un vrai titre de James Bond. Troisième film donc et une mise en place encore nouvelle du générique. Le corps de femme est bien (omni)présent, peint en dorée pour coller au thème du film. Cette fois, les écritures n’apparaissent pas sur le corps mais à côté. De même que des séquences du film sont projetées sur la peau dorée. Tout l’intérêt vient de la manière d’exposer les corps des différents protagonistes sur un autre corps. Du terrible méchant à même échelle, à la Bond girl Pussy, dont le visage bouge sur une épaule, sans oublier Bond évidemment, le visage de Sean Connery de face, projeté sur un visage de profil. Le jeu se fait également avec les éléments du film. Comme le changement en rotation d’un plaque d’immatriculation pour former des lèvres. A noter enfin l’utilisation d’une image du film réduite, montrant ainsi un petit James Bond, qui semble courir le long des jambes.

Pour Opération Tonnerre (1965) voici une nouvelle variante. Plus d’image du film, uniquement des corps en mouvements, en noirs, et qui nageant sur fond bleu, rose ou vert. D’un côté, des femmes aux cheveux longs évoquent la Bond girl Domino (Claudine Auger) que l’on verra à plusieurs reprises dans le film dans des séquences de plongée. De l’autre, des hommes armés de harpons et en tenue de plongée. Symbole de l’ultime séquence du film, un combat remarquable sous l’eau. Le tout, orchestré de trompettes, percussions et violons, accompagnés par la voix puissante de Tom Jones qui interprète donc Thunderball. Une musique qui dispose une nouvelle fois d’un gimmick très proche du thème original. Le résultat est donc beaucoup plus sobre et simple mais d’une grande efficacité.

On ne vit que deux fois (1967) marque un certain changement d’ambiance. Cela démarre par un cercle dessiné, une image de volcan en fond – il sera le lieu d’une attaque par Bond et ses alliés –, dans lequel s’inscrit le titre du film. Un cercle évoquant les parapluies japonais. On retrouve également la présence de vrais visages, notamment celui d’une femme asiatique qui vient se superposer aux images de volcan. Un générique un peu trop simpliste selon nous, qui se contente de peu mais n’apporte pas grand-chose. De plus, la chanson interprétée par Nancy Sinatra laisse assez perplexe. Une musique aux intonations plus asiatiques, propres à l’univers de ce cinquième volet, mais qui s’éloigne trop des morceaux de Bond proposés jusque là. Interprété par Nancy Sinatra, You Only Live Twice, avec ses notes électriques, étonne et s’avère être selon nous un titre un peu trop kitsch.

Coup de tonnerre dans la saga bondienne ! Sean Connery est remplacé par George Lazenby pour Au service secret de sa majesté (1969). Il s’agit d’une sorte de remise à zéro de la saga. En atteste le générique accompagné d’un thème musical sans paroles – John Barry avait expliqué qu’il avait été confronté à la difficulté de placer la phrase « On Her Majesty’s Secret Service » dans les paroles. Là où ce générique se montre particulièrement intéressant, au-delà des effets de couleur et d’ombre (dont un Bond accroché à l’aiguille d’une horloge), c’est dans son choix de rendre hommage aux épisodes précédents. Des images de ces derniers se dévoilent et se succèdent. De la sortie mythique d’Ursula Andress en bikini dans Dr No, suivi par l’image du méchant dans ce dernier, aux Bond girls successives (la sublime Tatiana Romanova de Bon baisers de Russie, la forte Pussy Galore de Goldfinger et évidemment la passionnante Domino d’Opération Tonnerre) sans oublier une séquence d’explosion. Les symboles et les images rentrés depuis dans l’imaginaire collectif sont présents, mais rien sur le film à venir. Le mystère est ainsi entier sur ce que ce nouvel épisode nous réserve. Si le public de l’époque avait particulièrement boudé le remplaçant de Connery, le film s’avère très sous estimé, proposant pour la première fois une relation très évoluée entre Bond et un personnage féminin (ici interprété par Diana Rigg). Une relation et un dénouement trouvant des similitudes dans Casino Royal, première interprétation de Daniel Craig.

Avec Les Diamants sont éternels (1971), Bond se place en véritable protagoniste des clips. En effet il est assez frappant de voir quantité de mouvements avant et arrière, d’ouvertures et fermetures sans véritable coupures apparentes, jouant sur la luminosité et l’échelle de plan. Sur un clip de trois minutes, on peut parler de longues séquences, de faux plan-séquences où les transitions se font par un geste. On retrouve d’ailleurs cette technique aujourd’hui, bien aidée par les avancées numériques, chez les Ting Tings avec Shut Up and Let Me Go, The Chemical Brothers avec le clip Let Forever Be réalisé par Michel Gondry, ou encore dernièrement, en partie chez Selah Sue avec Alone. Du point de vue des symboles, ce générique se contente d’insister sur les diamants, au cœur du terrible plan de Blofeld, ennemi mythique de Bond, accompagné de son chat blanc que l’on retrouve à plusieurs reprises dans ce générique. Une manière de nous dire, malgré la séquence d’introduction, que Blofeld, n’est peut-être pas mort. Un générique également plus classique que le précédent, revenant à certaines base, signifiant en quelque sorte le retour de Sean Connery.

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SOMMAIRE :

Introduction
Sous Sean Connery (+ George Lasenby)
Sous Roger Moore
Sous Timothy Dalton
Sous Pierce Brosnan
Sous Daniel Craig

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