[critique] Jusqu’En Enfer

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Christine Brown, spécialiste en crédit immobilier, vit à Los Angeles avec son petit ami, le Professeur Clay Dalton. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où la mystérieuse Mme Ganush débarque à la banque et la supplie de lui accorder un crédit supplémentaire pour sa maison. Christine hésite entre la compassion et la pression de son patron, Mr Hicks, qui la voudrait plus ferme avant de lui octroyer une promotion. Fatalement, Christine choisit sa carrière, même si sa décision met Mme Ganush à la rue.

Pour se venger, la vieille femme jette la malédiction du Lamia sur Christine, transformant sa vie en un véritable cauchemar. Hantée par un esprit malfaisant, incomprise de son petit ami, elle se fait aider du medium Rham Jas, qui l’entraine dans une course frénétique contre la damnation éternelle, pour inverser le sortilège…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]


Date de sortie : 27 Mai 2009
Réalisé par Sam Raimi
Film américain
Avec Alison Lohman, Justin Long, Jessica Lucas
Durée : 1h 39min
Bande-Annonce :

Le réalisateur du cultissime Evil Dead laisse de côté le costume de l’homme-araignée pour se pencher sur un genre qu’il affectionne particulièrement : l’épouvante-horreur.

Avec Jusqu’en Enfer, Sam Raimi renoue avec ses vieux démons : incantations magiques, sorcelleries, forces du mal… pour un film aussi détonnant que surprenant.

L’histoire est assez originale car il n’est question ni de maison achetée par un jeune couple, ni de livre sacré contenant des incantations magiques trouvées au fond d’un vieux grenier délabré, non rien de cela, simplement l’histoire ordinaire d’une jeune femme travaillant dans une banque et souhaitant une promotion. Pour y parvenir, elle doit être plus stricte, moins souple, envers les demandeurs de crédit.

Le destin la conduira sur la route d’une vieille dame, d’apparence chétive, qui implore le prolongement de son crédit qui lui éviterait de perdre son seul et unique bien : sa maison.

C’était sans compter sur la force de caractère de Christine Brown (notre jeune banquière) qui se servira de cette vieille dame pour montrer à son patron qu’elle sait être intransigeante.

Bien mal lui en a pris car la vieille dame, bafouée dans son honneur, est en réalité une gitane maîtresse en incantations démoniaques. La pauvre Christine se voit donc maudite par un sort qui ne lui laisse plus que trois jours à vivre avant que le Lamia (un être démoniaque en forme de bouc) ne vienne pour l’emmener en enfer.

C’est là que le génie de Sam Raimi décide de pointer le bout de son nez pour nous embarquer dans un déluge de tension et d’humour.

Car il faut bien avouer qu’étonnamment, Jusqu’en Enfer laisse une belle place aux rires non dissimulés et non anxieux. Sans spoiler des éléments du film, je dirai que la vieille dame est détonante dans son genre et que la pauvre Alison Lohman aura son lot de substances plus ou moins attrayantes sur le visage et dans la bouche (bonne appétit bien sûr !).

Niveau réalisation, Sam Raimi nous prouve qu’il n’a rien perdu de son génie avec une ambiance certes conventionnelle mais soignée qui remplie parfaitement son cahier des charges en sursauts et autres rebondissements en chaînes. Ajoutons à cela une réalisation énergique qui ne laisse jamais retomber la tension, scotchant le spectateur à son fauteuil et le plongeant dans ce déluge d’apparitions et d’angoisses fantasmagoriques. Le réalisateur arrive à nous captiver en entretenant jusqu’au dénouement final une illusion captivante.

Du côté du casting, Sam Raimi a eu la judicieuse intuition de ne miser sur aucune tête d’affiche pour ce film. Certes les acteurs sont reconnaissables (Alison Lohman pour ses rôles dans Beowulf et Big Fish, Justin Long avec des rôles dans Die Hard 4 et Ce Que Pensent Les Hommes) mais ne sont pas réellement omniprésents sur nos écrans. Cela n’a que pour seul et unique intérêt de conférer une certaine crédibilité au film et à cette succession d’événements.

Mais la véritable révélation de Jusqu’en Enfer est sans conteste Lorna Raver (la vieille sorcière gitane), plus habituée aux séries telles que Malcolm et Les Experts, délicieuse de machiavélisme dans le film. L’actrice nous prouve ici qu’elle est prête pour une reconversion sur grand écran après avoir passé des années sur le petit.

En conclusion, présenté au Festival De Cannes de cette année, Jusqu’en Enfer est un bon film de genre qui vaut le coup d’œil pour peu que l’on aime les mythes de l’enfer, des esprits machiavéliques, des êtres maudits.

On regrettera cependant l’absence de ce petit grain de folie qui aurait conféré au film de Sam Raimi un autre statut que celui de simple divertissement et une fin un peu plus coup de poing comme avait osé le faire et s’était ainsi rattrapé La Porte Des Secrets de Iain Softley. Ici, Sam Raimi ne fait que survoler discrètement un mythe aussi passionnant qu’intrigant pour nous l’offrir dans son bagage le plus léger qu’il soit. Dommage.

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