LES RÉVOLTÉS
© Jour2fête

[CRITIQUE] LES RÉVOLTÉS

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Mise en scène
7
Photographie
8
Scénario et dialogues
6.5
Casting
7.5
Musique
6.5
Emotions
6
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7

[dropcap size=small]A[/dropcap]vec les récents La Loi Du Marché et La Tête Haute on avait pu voir une dimension très réaliste du cinéma social français. A contre pied de cette tendance, LES RÉVOLTÉS mélange les genres et choisit d’emprunter une voie plus fictionnelle, et même irréelle et rêvée. Une ouverture riche et agréable, qui satisfera aussi bien les lassés du « cinéma social » et les curieux.

Anja et Pavel sont deux jeunes adultes, amis d’enfance et issus tout deux du même milieu ouvrier engagé. Pavel est employé précaire dans l’usine où son père, ancien syndicaliste, travaillait, tandis que Anja prépare son baccalauréat. Pavel est secrètement amoureux de Anja, alors qu’elle fréquente le fils du directeur de l’usine. Pavel est licencié, pendant qu’Anja obtient son bac… L’annonce d’un plan social dans l’usine local va bouleverser la vie de ces deux inséparables, laissant place aux doutes et aux choix.

Bien que prenant à ses débuts la tournure d’une romance mêlée à un drame social, le long métrage prend très vite le chemin d’une enquête au cœur de cette usine qui cristallise les tensions et détermine les vies.

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C’est là une belle réussite du film : parvenir à être instructif par sa fiction. Au départ optimiste et naïf, Pavel va se confronter à la réalité d’un monde du travail précarisé, et va remonter les mécanismes financiers cachés derrière l’outil productif, pour exposer activement les conséquences d’une libéralisation exacerbée et la recherche permanente de rentabilité. Le film a cette dimension militante sans pour autant en faire son unique propos. Embrassant différents thèmes dans différents registres le film dépasse son caractère social. Le réalisateur Simon Leclère caractérise ainsi son film comme un « polar syndical », on pourrait aussi y ajouter la dimension de film d’initiation.

« La vivacité et la maladresse d’un premier film. Surprenant et frais. »

Ce premier long-métrage de Simon Leclère n’est pas simplement une ode au combat du petit contre le grand, de l’ouvrier contre l’actionnariat. C’est un film qui se révèle plus complexe, notamment par son environnement, ses personnages, leurs choix et donc leurs évolutions. Ainsi par les personnages des deux pères, le film nous expose les luttes ouvrières passées mises en opposition avec la fragmentation actuelle du monde ouvrier, qui, bien que toujours plus précaire, semble ici de moins en moins engagé. LES RÉVOLTÉS va alors, à sa manière, dénoncer un certain cynisme et opportunisme, devenu norme. Bien que le film fasse preuve d’une certaine naïveté dans les traitements des rapports sociaux, Simon Leclère donne à ses personnages une trajectoire atypique et très pessimiste, donnant des scènes d’une puissance inattendue, et offrant au film cet intérêt insoupçonné.

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Le film parvient à éviter de nombreux écueils, comme la niaiserie sentimentale ou une représentation fantasmée de la vie adolescente. Ici tout est fait simplement, sans excès. Il reste néanmoins un certain manichéisme lié à la prise de partie du réalisateur, notamment avec le personnages d’Antoine ou celui de « l’actionnaire », pour ce dernier, le cliché donne au personnage une aura détestable assez amusante. Malgré de nombreuses qualités, LES RÉVOLTÉS reste par moment maladroit. A vouloir faire et dire beaucoup de chose le réalisateur s’emmêle parfois. Pour ce premier film Simon Leclère essaye, tente beaucoup de chose, et même si ce n’est pas toujours parfait, on ressent une vraie implication pour un sujet qui semble profondément tenir à cœur du metteur en scène. Ce qui donne au film une belle fraicheur.

Cette fraicheur se ressent aussi du côté du jeune casting. Les deux interprètes des rôles principaux sont très justes, touchants et imprègnent l’écran de leurs émotions. L’interprète de Pavel, Paul Bartel (Les Petits Princes), est impressionnant par sa sincérité et sa transformation. La jeune Solène Rigot (Anja), d’un naturel déconcertant, donne à son personnage un caractère réaliste et complexe, elle est parfaite pour ce rôle.

On peut toujours essayer de pinailler sur certains points, mais il en reste un bon film et une première réalisation prometteuse. Imparfait, LES RÉVOLTÉS a la vivacité et la maladresse d’un premier film, ce qui le rend surprenant et frais.

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Titre original : Les Révoltés
Réalisation : Simon Leclère
Scénario : Simon Leclère, Emmanuelle Jacob, Agnès Feuvre
Acteurs principaux : Paul Bartel, Solène Rigot, Gilles Masson, Pierre Boulanger
Pays d’origine : France
Sortie : 15 juillet 2015
Durée : 1h20
Distributeur : Jour2fête
Synopsis : À 19 ans, Pavel travaille à l’usine locale comme son père et son grand-père avant lui. Son temps libre, il le passe sur les bords de Loire avec Anja, son amie d’enfance dont il est aujourd’hui secrètement amoureux. Si Anja rêve d’émancipation et s’apprête à passer son bac, Pavel n’est pas inquiet : ils ont grandi ensemble, ils vieilliront ensemble. Mais alors qu’un plan social est annoncé à l’usine, Anja se laisse séduire par Antoine, le fils du patron. Pour la première fois de sa vie, Pavel n’est plus sûr de rien.

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Rédacteur depuis le 25.03.2015

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Mise en scène
Photographie
Scénario et dialogues
Casting
Musique
Emotions
Note finale