[critique] Crazy Heart

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A 57 ans, Bad Blake, chanteur de country, vit toujours sur la route, jouant des vieux hits dans des bars de troisième zone et des salles de bowling. Ce qui lui reste de célébrité disparaît peu à peu. Le mieux qu’il puisse espérer aujourd’hui, c’est de faire la première partie de Tommy Sweet, qui fut son jeune protégé et à qui il a tout appris.
De petit concert en petit concert, la route de Bad suit son cours, jusqu’au soir où il fait la rencontre de Jean, journaliste locale. Bad s’attache plus que d’habitude. Même s’il ne fait aucune promesse, et que Jean, mère divorcée, sait qu’elle n’a rien à attendre de lui, ils reviennent sans cesse dans les bras l’un de l’autre.
Mais Bad, à peine capable de garder la tête hors de l’eau, est-il capable de s’occuper de qui que ce soit d’autre que lui ?

Note de l’Auteur

[rating:7/10]


Date de sortie : 3 mars 2010
Réalisé par Scott Cooper
Film américain
Avec Jeff Bridges, James Keane, Anna Felix, Colin Farrell, Maggie Gyllenhaal, Robert Duvall
Durée : 1h 51min
Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbwlau_crazy-heart-bande-annonce-vost-fr_shortfilms[/dailymotion]

Pour être tout à fait franc j’attendais un peu plus de Crazy Heart. Retraçant l’histoire d’un chanteur de country à la dérive qui n’est plus que l’ombre de lui-même et qui se noie dans l’alcool pour oublier son succès passé, Crazy Heart aurait pu nous emmener très loin dans l’expérience musicale et dans la descente aux enfers d’un chanteur possédant cette aura mythique propre aux chanteurs du passé. Quand on regarde un film comme Crazy Heart, on n’attend qu’une seule chose, voir un spectacle aussi déroutant émotionnellement que physiquement, un show nous faisant dresser les poils du corps comme ont réussit à le faire des films comme The Doors ou Walk The Line. Petite déception de ce côté avec un réalisateur qui ne prend pas tellement de risque et qui se perd dans de petites longueurs intempestives qui viennent ici et là sans crier gare. Heureusement que d’autres éléments sont présents et nous font oublier ces désillusions.

L’atout majeur d’un film sur une icône de la musique est indiscutablement son acteur principal. De ce côté-là, rien à reprocher à Crazy Heart puisqu’il nous fait le cadeau de mettre un acteur d’une excellence inébranlable sous le feu des projecteurs : ladies and gentlemen, veuillez acclamer comme il se doit, le grand, l’immense, Jeffffff Briiiiiidges ! (bon ok j’en fais peut-être un peu trop mais il le mérite amplement). L’acteur qui n’a rien perdu de sa superbe, nous offre un rôle de premier choix avec ce looser indécrottable qui n’est pas sans rappeler un certains Big Lebowski pour ceux à qui ce nom évoque vaguement quelque chose. Jeff Bridges fait parti de cette race en voie d’extinction qui vit les rôles jusque dans les moindres détails et qui possède une interprétation coulant avec fluidité et harmonie sans aucune fioritures à l’horizon. Les seconds rôles ne sont pas à plaindre non plus puisqu’ils offrent, à leur manière, une interprétation d’une netteté impartiale. Maggie Gyllenhaal est d’une crédibilité à toute épreuve dans ce rôle de mère célibataire émouvant et Colin Farrell nous dévoile un peu plus ses différentes facettes, nous prouvant qu’il est à l’aise dans tous les rôles et qu’il a tout de l’outsider qui monte en puissance au fil des années.

Côté réalisation, pas grand chose à pointer du doigt non plus. Pour un premier film derrière la caméra, Scott Cooper (le monsieur était avant acteur et on a pu l’apercevoir dans des productions comme Disgrace, Get Low ou Far Cry Warrior) arrive à nous embarquer avec lui dans ce road-movie à hauteur d’Homme, plein d’émotions et de bons sentiments. L’atmosphère est bien rendue, la luminosité parfaite et la caméra n’est pas capricieuse une seule seconde. Dès lors, on ne pourra que regretter plus amèrement les petits désagréments précédemment cités.

Au final, Crazy Heart n’est peut-être pas le grand film musical de 2010 auquel on pouvait s’attendre mais doté d’un charisme qui ne s’évapore pas au fil des minutes et d’une musicalité entrainante pour peu qu’on ne soit pas totalement hermétique à la musique country, Crazy Heart reste un très bon film du genre. Dès son premier film remarqué un peu partout autour du globe, Scott Cooper devient un réalisateur à surveiller de très près. Bel hold-up.

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