[critique] Le Gamin Au Vélo

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Cécile de France, Festival de Cannes, Jean-Pierre Dardenne, Jérémie Renier, L'Enfant, La Promesse, La Quinzaine Des Réalisateurs, Le Gamin au vélo, Luc Dardenne, Nuri Bilge Ceylan, One Upon a Time in Anatolia, Rosetta, Thomas Doret

 

Cyril, bientôt 12 ans, n’a qu’une idée en tête : retrouver son père qui l’a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l’amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère …

Note de l’Auteur

[rating:7/10]

Date de sortie : 18 mai 2011
Réalisé par Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Film français, belge, italien
Avec Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier
Durée : 1h27min
Bande-annonce: :

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La présence des frères Dardenne au 64ème Festival de Cannes n’est pas une surprise. Ce couple de réalisateurs séduit, années après années, les prestigieux membres du jury. Leur carrière festivalière cannoise débute à La Quinzaine des Réalisateurs avec La Promesse. Depuis, nombreux de leurs films ont été nominés et récompensés au Festival de Cannes : Rosetta et L’Enfant ont décroché la Palme d’Or. Malheureusement, Le Gamin au Vélo ne leur a pas permis de décrocher une troisième Palme. Néanmoins, ce dernier opus a été récompensé du Grand Prix du Jury, à partager toutefois avec Nuri Bilge Ceylan pour son film Once Upon a Time in Anatolia.

Les frères Dardenne ont toujours respecté une certaine cohérence au sein de leur œuvre : leur cinéma cherche un certain réalisme qui s’ancre dans une veine plus ou moins militante. Qu’en est-il de ce dernier opus ? Nous retrouvons encore le thème de la jeunesse égarée, toujours en conflit avec l’autorité parentale. En effet, Cyril (interprété par le jeune Thomas Doret) a été abandonné par son père dans un centre. Ce personnage est, dès le départ, à la recherche d’une forme d’autorité : il tente d’abord de retrouver celle de son père, puis il se laisse petit à petit apprivoiser par Samantha (Cécile de France) mais il confie aussi son éducation à Wes, un délinquant de la cité. L’esthétisme habituel de leur film se retrouve dans Le Gamin au Vélo : un film nerveux qui insiste parfaitement sur la tragédie que vit le jeune protagoniste.

A ce propos, Thomas Doret est terriblement convainquant dans ce rôle d’enfant renfermé, têtu et motivé. Rien ne lui va mieux que le surnom « Pitt Bull » donné par Wes. Cyril « en veut ». Constamment, il s’accroche, combat ou fuit mais pour ne jamais quitter son objectif. Sans cesse, le spectateur craint pour cet enfant, particulièrement lorsqu’il se retrouve dans la forêt. Il nous est difficile de ne pas nous souvenir des contes des frères Grimm qui font bien souvent de la forêt un lieu d’abandons et de dangers. La menace pèse constamment sur l’enfant, mais nous en ignorons souvent la véritable origine. Si la promesse de mort de Wes semble couvrir Cyril d’un voile noir, le danger finit par arriver d’ailleurs. L’étau se resserre inébranlablement sur Cyril et semble le plonger vers une fin sans issue. Pourtant Cyril s’en échappe toujours, quittant les séquences dans le silence, le regard dur.

Cyril est un beau personnage, bien construit. Pourtant jamais il ne nous émeut réellement. Les difficultés qu’il affronte quotidiennement nous affectent peu finalement. Mais ce film n’est pas totalement dénué d’émotion. Cependant, lorsque nous sommes affectés par un drame que vit Cyril, c’est à cause de notre sympathie pour Samantha. Les problèmes de Cyril ont de fortes répercussions sur cette femme qui tente de l’aider. Cécile de France, par sa simplicité, fait merveilleusement écho à la tragédie du film.

Le Gamin au Vélo est, à l’image du reste de la carrière des Frères Dardenne, toujours aussi profond et subtil. Ce film observe le présent, toujours dans l’idée du documentaire. Ce film n’apporte pas d’explications quant aux décisions de Samantha. Le Gamin au Vélo est un film délicat qui pourtant nous semble quelque peu imparfait. Nous sortons de la séance de cinéma avec une légère amertume malgré une fin relativement optimiste. Cette indescriptible frustration nait, peut-être, d’une recherche d’innovation, absente de ce film.

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