LES SURPRISES DE L’AMOUR

[CRITIQUE] LES SURPRISES DE L’AMOUR (1959)

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LES SURPRISES DE L’AMOUR (Le sorprese dell'amore)
• Sortie : 1959 (5 octobre 2016 en DVD)
• Réalisation : Luigi Comencini
• Acteurs principaux : Dorian Gray, Franco Fabrizi, Walter Chiari, Sylva Koscina
• Editeur : SNC / M6 VIDÉO
• Durée : 1h48min
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3
Note du rédacteur

Quand il réalise LES SURPRISES DE L’AMOUR en 1959, juste après Femmes dangereuses (il reprend d’ailleurs grosso modo la même distribution), Luigi Comencini n’est pas encore au sommet de sa carrière – sa réputation se fera surtout dans les années 1960. Néanmoins, il se montre déjà à l’aise dans le genre de la comédie (il a alors réalisé les deux premiers volets du triptyque Pain, amour, etc.). Un genre auquel on l’associe souvent, bien que le cinéaste se soit fait particulièrement remarquer dans des drames comme L’Incompris (1967), ou avec Les Aventures de Pinocchio (1975), tous deux évoquant l’un des thèmes récurrents chez Comencini, l’enfance. Avec LES SURPRISES DE L’AMOUR on est à mille lieux de tout cela. Il s’agit d’une comédie légère dans laquelle deux amies, non satisfaites de leur compagnon, décident d’échanger. Un film amusant, avec de vrais moments de comédie, que cela soit dans le scénario ou la réalisation de Comencini, mais qui tient son principal intérêt dans les caractères des personnages et leurs relations les uns avec les autres.

image du film LES SURPRISES DE L’AMOUR

Avant tout, il y a Dédée (la brune), interprétée à la perfection par la charmante Dorian Gray. A elle seule l’actrice parvient, par son attitude et l’énergie qu’elle fournit à son personnage, à donner au film une bouffée d’air frais. Son personnage, au-delà de l’amusement qu’il provoque, ne serait-ce que par son caractère d’égoïste et de manipulatrice, est intéressant car il s’agit là d’une femme libre, pouvant presque se substituer à un homme. En effet, entre Marianna (la blonde) et elle, elle est celle pleine de désirs, et qui s’ennuie des poèmes que lui récite son fiancé. Espérant qu’il daigne un jour lui sauter dessus pour lui prouver son amour comme il se doit. Loin d’être une romantique, elle amuse aussi bien en maltraitant le pauvre Ferdinant, car trop peu avenant avec elle, qu’en se faisant désirer par Baptiste (Franco Fabrizi, toujours excellent en coureur de jupons), le compagnon de Marianna. Si elle parvient à former avec chacun de ses partenaires des duos réjouissants, on reste davantage septique avec le personnage de Marianna. Non pas que Sylva Koscina ne l’interprète pas correctement – on la trouve d’ailleurs bien plus juste dans un genre faussement innocente qu’en femme fatale dans Femmes Dangereuses. Cependant son personnage apparaît plus limité et se réduit à peu de choses. On retient alors avant tout les dialogues savoureux d’ensemble qui parviennent presque à effacer les manques scénaristiques.

« Un jeu du chat et la souris entre hommes et femmes très plaisant »

En effet, malheureusement le récit finit par tourner en rond et on se lasse des nombreuses péripéties qui viennent s’ajouter ; avec l’ajout d’autres protagonistes, dont celui interprété par Anna-Maria Ferrero (La Chronique des pauvres amants), nous voilà face à une multitude de sentiments qui ne se mettent jamais au diapason. Heureusement Comencini, par sa mise en scène à la limite du burlesque trouve toujours de quoi nous divertir. Il y a ce baiser hilarant de Ferdinand et Dédée sur une barque qui tangue – un court instant on croirait voir du Chaplin. Ou encore l’ironie de certaines situations, comme ces séquences durant lesquelles le professeur va chercher des conseils amoureux auprès du prêtre. Celui-ci estimera qu’il est juste d’aller voir ailleurs avant de se marier et de s’engager avec une seule femme. Une manière de montrer une certaine ouverture d’esprit de la part de l’église pour le moins étonnante. Comencini s’amuse également à inverser les rôles et à réunir ceux qui s’opposent. Que cela soit dans son scénario de départ (ce sont ici les femmes qui jouent avec les hommes) ou avec ses intrigues secondaires (un protagoniste, à la recherche d’une femme « pure » à épouser, tombera sous le charme d’une prostituée refusant ses avances). Sans être inoubliable, LES SURPRISES DE L’AMOUR reste un film sympathique dans lequel hommes et femmes se livrent à un jeu du chat et la souris très plaisant.

Pierre Siclier

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