LA BALADE SAUVAGE
© Solaris Distribution

[CRITIQUE] LA BALADE SAUVAGE (1973)

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Mise en scène
9
Scénario
9
Casting
10
Photographie
10
Musique
9
Émotion
9.5
Note des lecteurs4 Notes
9.4
9.4

Dès les premiers mots « Ma mère est morte d’une pneumonie quand j’étais toute petite », la voix-off prend aux tripes et ne nous lâche plus. Le timbre si particulier de la jeune Sissy Spacek résonne et pose les bases de la narration ; une histoire de laquelle émane ce parfum si suave de la liberté, complétée par une voix-off qui contraste autant par son détachement que son honnêteté.

LA BALADE SAUVAGE est le premier long-métrage de Terrence Malick. Celui qui l’a propulsé derechef dans la cour des grands. Non seulement c’est une merveille technique et scénaristique, mais Malick se paye le luxe d’une mise en scène audacieuse et tout simplement exquise. L’état du Nebraska, situé dans les grandes plaines américaines, est propice à raviver notre imaginaire des paysages grandioses. Désert noyé dans un soleil rougeoyant, champs s’étendant à perte de vue, une vieille bicoque délabrée au milieu d’une forêt éparse, tant de paysages qui marquent et impriment une trace durable dans l’inconscient.

Il aurait était facile pour le réalisateur américain de s’arrêter à ce défilement d’images. Ce qui rehausse la qualité de son œuvre est son scénario d’une simplicité étonnante, mais duquel il émane une fraîcheur, une violence incontrôlée, un amour propres à la jeunesse et à ses excès.

Dans cette cavale amoureuse, Malick se réapproprie le mythe des amants meurtriers, comme avait pu le faire Arthur Penn avec son Bonnie and Clyde. Mais là où Penn dépeignait une cavale violente, effrénée, implacable, Malick intègre une douceur qui semble presque déplacée dans cet univers.

Photo du film LA BALADE SAUVAGE
© Solaris Distribution

On aperçoit déjà les prémisses de l’orientation que Terrence Malick donnera à ses futurs films. Ces regards perdus dans le lointain, cette violence toujours masquée, de dos, comme si le héros ne pouvait pas s’abaisser à contempler en face les horreurs qu’il est capable d’infliger, et bien évidemment son amour inconditionnel à la nature, personnage à part entière de sa filmographie.

Le casting articulé presque exclusivement autour du duo Martin Sheen (connu pour son rôle du capitaine Willard dans Apocalypse Now) et Sissy Spacek (célèbre pour ses prestations dans Carrie au Bal du Diable, Une Histoire Vraie, ou plus récemment dans la nouvelle série de Netflix Bloodline) délivre une copie irréprochable. Comme un clin d’œil à James Dean dans La Fureur de Vivre, Martin Sheen excelle dans le rôle d’un jeune rebelle vivant en marge des réalités, persuadé d’être victime d’une société intolérante (un point sur lequel il n’a pas forcément tort). Sissy Spacek démontre déjà qu’elle est une future grande. Sa candeur et sa sensibilité dessinent une personnalité sensible qui nous subjugue avant qu’elle réussisse à nous exaspérer par sa froideur et son indifférence. Du grand art !

« Malick capte les petits moments qui ne semblent pas avoir un véritable intérêt, mais qui sont l’essence de la vie et du cinéma. »

Leur couple restera comme un des plus beaux de l’histoire du septième art, entre tendresse, folie et rejet. Kit et Holly n’ont beau être que deux adolescents paumés dans une Amérique empêtrée entre ses valeurs puritaines et son désir de modernité, ils n’en demeurent pas moins des adultes pleinement conscients de leurs actes et des conséquences qui en découlent. À la poursuite de la promesse de liberté totale qui réside dans les paysages grandioses d’Amérique, ils finiront par se perdre dans cette immensité.

LA BALADE SAUVAGE est une œuvre singulière empreinte d’une grande tendresse. Malick capte les petits moments qui ne semblent pas avoir un véritable intérêt mais qui sont l’essence de la vie et du cinéma.

LA BALADE SAUVAGE a été chroniqué dans le cadre de notre rétrospective consacrée à Terrence Malick à l’occasion de la sortie de Knight of Cups.

[divider]LA THÉMATIQUE TERRENCE MALICK[/divider]

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La Balade sauvage (1973) – par Paul
– Les Moissons du ciel (1978) – par Paul
La Ligne rouge (1998) – par Paul
– Le Nouveau monde (2005) – par Paul
The Tree of Life (2011) – par Paul
A la merveille (2012) – par Paul

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Le cinéma de Terrence Malick – par Loris

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– Où est passé Terrence Malick ? – par Pierre

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Critique de Knight of Cups par Pierre

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[divider]INFORMATIONS[/divider]

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Affiche du film LA BALADE SAUVAGE

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• Titre original : Badlands
• Réalisateur : Terrence Malick
• Scénario : Terrence Malick
• Acteurs principaux : Martin Sheen, Sissy Spacek, Ramon Bieri, Warren Oates
• Pays d’origine : États-Unis
• Sortie : 15 octobre 1973
• Durée : 1h35 min
• Distributeur : Solaris Distribution
• Synopsis : Inspirée par l’histoire authentique de Charlie Stark-Weather, jeune délinquant des années cinquante, évocation de la folle équipée de deux jeunes amants auxquels on refuse le droit de s’aimer. Ils laissent sur leur passage de nombreux cadavres dont le père de la jeune fille, qui refusait que celle-ci fréquente un éboueur.

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Rédacteur depuis le 12.05.2015

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Scénario
Casting
Photographie
Musique
Émotion
Note finale