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ALIEN, la quadrilogie – Critique

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Alien, le huitième passager

Une référence inébranlable, qui se déguste à chaque fois avec le même appétit vorace.

Le premier Alien aura toujours une saveur particulière dans le cœur des fans. Le premier d’une longue série de suites qui aura ses hauts et ses bas mais qui parviendra à électriser les foules à chaque nouvelle réalisation. Néanmoins s’il ne fallait en garder qu’un seul, pour moi se serait sans conteste celui-ci. Pourquoi ? Parce-qu’à lui seul il réunit tous les éléments indispensables pour faire un film d’épouvante dans les règles de l’art. La tension est permanente et bénéficie de l’un des plus beaux crescendos de l’histoire du cinéma (le final est proche de la perfection en terme d’horreur), la mise en scène brille de mille feux durant les deux heures de projection, la bestiole sanguinaire est devenue mythique immédiatement après et l’univers créé reste l’un des plus affutés à ce jour. Rien qu’avec ce film, on sent tout le génie de Ridley Scott émaner de chaque centimètre carré de la pellicule.
Alors certes quelques médisants pourront signaler la ringardise de certains décors et d’une poignée d’effets visuels mais signalons-leur que Alien date de 1979. Même avec plus de trente années au compteur, il n’a à mon sens pas pris une seule petite ride. Tout en ayant une personnalité incontestable, il y a un peu de Stanley Kubrick, un peu de John Carpenter, il y a un peu de tout dans cet Alien qui apparaît comme un vibrant hommage au genre. Une référence inébranlable qui se déguste à chaque fois avec le même appétit vorace. Mention spéciale pour la qualité jouissive et sans reproche de l’édition blu-ray. Un travail d’orfèvre pour ce grand, très grand chef-d’œuvre.

Aliens, le retour

Avec ce film, James Cameron offre du très grand spectacle comme très peu en sont capable.

Il faut être un minimum culotté et un maximum talentueux pour oser passer après l’un des maitres incontestables de la science-fiction, le bien-nommé Ridley Scott. Cela n’a visiblement pas fait froid aux yeux de James Cameron. Se détachant presque totalement de son aîné, Aliens Le Retour laisse de côté cette tension horrifique permanente du premier pour propulser le spectateur dans un torrent d’action dopée à la testostérone à chaque nouvelle séquence. C’est bien simple, cette suite apparaît comme un Shoot’em Up sorti tout droit d’un jeu vidéo. Explosion à gogo, hordes d’aliens plus assoiffés de sang que jamais, bestiaire élargie avec l’apparition d’une colossale reine faisant office de boss final et mise en avant d’une fillette, seule rescapée du massacre de sa colonie, pour accentuer l’émotion dramatique. Avec ce film James Cameron offre du très grand spectacle comme très peu en sont capables.
Alors certes à mon humble avis on y perd quelque peu au change en laissant de côté cette sensation de stress permanente où le danger peut surgir de n’importe quel recoin mais il faut bien reconnaître l’ingéniosité d’un réalisateur qui ne s’est pas contenté de faire un simple copié/collé du premier. James Cameron s’est creusé les méninges pour s’en détacher avec une patte artistique qui lui est propre tout en gardant le fil conducteur du scénario. C’est d’ailleurs ce fil conducteur qu’il est intéressant de redécouvrir à travers ces deux premiers épisodes puisqu’il sera le pilier central du futur Prometheus de Ridley Scott, prequel tant attendu qui bouclera de la plus belle des manières une franchise mythique.

Alien 3

Rien que pour avoir réussi à tenir tête à Ridley Scott et James Cameron, David Fincher mérite amplement notre respect.

Troisième volet et troisième réalisateur ! C’est désormais à David Fincher que revient le privilège de mettre en scène ce prédateur sanguinaire à travers une suite très risquée pour une carrière de réalisateur. Pourquoi risquée me demanderez-vous ? Parce-que les fantômes de Ridley Scott et James Cameron ne cesseront de s’immiscer dans l’esprit d’un spectateur qui ne pardonnera pas la moindre faute. C’est sans doute pour cette raison que ce troisième volet est le plus critiqué de tous. Jean-Pierre Jeunet a eu une sacrée chance de venir bien après la tempête. Néanmoins, ne s’étant jamais défilé, le travail de David Fincher se doit d’être salué. Laissant de côté l’aspect épique du film de James Cameron, le réalisateur s’est attardé sur une sorte d’hommage au premier Alien en reprenant la trame narrative instaurée par Ridley Scott. Plus les minutes défilent au compteur, plus la tension grimpe en flèche. La mise en scène est succulente avec une photographie très chaude et gothique dans le sens où l’impression d’être dans un rêve éveillé ne quittera jamais notre esprit. En bref, on en prend plein les mirettes durant près de deux heures.
Saluons également au passage l’ingéniosité de David Fincher d’avoir inventé un nouveau type de prédateur. Plus racé, plus agressif et plus rapide, ce dernier a pris la morphologie de son porteur, un rottweiller. Cette apparence physique donnera naissance à rythme infernal fait de courses-poursuites haletantes dans sa dernière demi-heure, dernière ligne droite qui se clôturera par la conclusion la plus jouissive que la franchise n’ait jamais connu. En résulte un troisième volet loin d’avoir été encensé par la critique et le public mais qui se défend de manière honorable face à des prédécesseurs que l’on peut aisément qualifier de monstres sacrés du cinéma. Rien que pour avoir réussi à tenir tête à Ridley Scott et James Cameron, David Fincher mérite amplement notre respect.

Alien, la résurrection

Un quatrième épisode qui n’aurait jamais du voir le jour, tant la conclusion de David Fincher paraissait la meilleure et la plus cohérente possible.

Quatrième et dernier volet des aventures de cette chère Ripley, Alien La Résurrection marque d’emblée par le nom du réalisateur qui lui est associé : Jean-Pierre Jeunet. Comment le réalisateur mythique d’Amélie Poulain, La Cité Des Enfants Perdus et j’en passe s’est-il retrouvé sur le plateau d’un film qui ne colle en partie en rien avec son univers onirique ? La réponse est bien simple, il avait sans doute besoin de faire grimper son palpitant avec un tel challenge. Seulement voilà, le petit frenchy n’avait sans doute pas prévu que les producteurs américains, requins assoiffés de billets verts plus que toute autre chose, ne lui laisseraient qu’un champ de liberté très restreint.
Hormis un excellent démarrage qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère aussi irréelle qu’inquiétante d’un Delicatessen, démarrage qui traduit merveilleusement l’univers d’un réalisateur à la patte artistique indéniable, le reste n’est qu’un grand débarra dans lequel le réalisateur ne sait visiblement pas par où commencer. C’est bien simple, on ne saura jamais réellement si l’on doit prendre cet épisode au sérieux ou comme une simple blague. Car si les Aliens sont bien de la partie, jamais ils ne retrouveront cette sauvagerie bestiale et ce côté sadique qui leurs sont propres. Grosse déception, énorme désillusion ! Cela ne fait que confirmer une fois de plus malheureusement que le puissant Hollywood ne reculera devant aucun sacrilège pour se remplir les poches de billets verts qu’il ne mérite pas. Restera pour nous faire passer le temps un petit clin d’œil intéressant au mythique The Thing de John Carpenter et un casting qui a de la gueule. Pour le reste, que ce soit le scénario pathétique, les effets visuels datés (Peter Jackson a fait bien mieux avec moins 30 dollars) ou cet être hybride à la face de pet, direction les oubliettes. Un quatrième épisode qui n’aurait jamais du voir le jour tant la conclusion de David Fincher paraissait la meilleure et la plus cohérente possible.

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