Autant le dire tout de suite, je suis quasi-néophyte en matière de James Bond : à part Goldfinger avec Sean Connery et deux opus avec Pierce Brosnan (Demain ne Meurt Jamais et Le Monde ne Suffit Pas), je n’ai ni lu les romans de Ian Fleming, ni vu quoique ce soit d’autre. Quoi de mieux qu’un épisode contant le passé de l’espion britannique pour se remettre le pied à l’étrier ?
Casino Royale, 21ème film de la série, revient sur les origines du personnage de 007 en adaptant le premier roman de Fleming (Espions faites vos jeux) tout en excluant en partie des lieux communs du mythe comme les gadgets par exemple. Néanmoins, la mise en place de cette intrigue, qui peut être considérée comme un reboot de la franchise, se fait sans heurt étant donné la solidité du scénario pour un “simple” film d’action (assez psychologique pour le coup par moments) et en sachant que malgré une patte modernisante, ayant digéré les influences de la franchise Jason Bourne dans son traitement de l’action et du suspense, certains repères ou clins d’oeil sont conservés dans ce prequel : les jolies filles, le cocktail, l’Aston Martin…
On ne pourra nier que Casino Royale est un bon épisode de la saga et que Daniel Craig est un James Bond étonnamment convaincant !
Endossant ici pour la première fois le rôle de du plus connu des agents secrets “au service de sa Majesté”, Daniel Craig est totalement investi dans son rôle. Le personnage tel qu’il est interprété dans ce long-métrage surprendra néanmoins par son côté plus brut de décoffrage et moins classe que les précédentes versions. De même, on ne peut pas passer à côté de la “James Bond-girl” de cet épisode en la personne de la séduisante Eva Green, qui gère très bien autant le coté sexy de son personnage que son utilité dans le scénario, tout en donnant beaucoup de vie aux répliques savoureuses échangées avec le héros. Par ailleurs, on soulignera la performance discrète mais certaine de Judi Dench, dans le rôle de M, d’un côté et de l’autre celle de Mads Mikkelsen dans une excellente scène de torture.
Après son travail sur Golden Eye, Martin Campbell revient à la réalisation d’un James Bond avec Casino Royale et autant dire qu’il fait le travail avec une maîtrise du genre assez perceptible, même si j’ai préféré son travail sur Le Masque de Zorro ou sur le pilote de la série Last Resort que sur le récent Green Lantern. Il gère bien la tension de la fameuse partie de poker comme le côté plus brutal et réaliste de ce “nouveau” 007.
Cette reprise de James Bond avec Daniel Craig dans le rôle-titre, si elle n’est pas un summum d’innovation dans le domaine du film d’action (Jason B. est passé avant), ni une descendante très respectueuse des opus précédents, est une très bonne surprise. On pourra être déçu de certains partis-pris qui vont un peu à l’encontre du “mythe” 007 ou de certaines lenteurs pour fouiller plus dans la psychologie des personnages, mais on ne pourra nier que Casino Royale est un bon épisode de la saga et que Daniel Craig est un James Bond étonnamment convaincant !