« Et l’oscar du meilleur acteur est décerné à Hugh Jackman pour PRISONERS » ! Acclamations, joie et bonheur. Wolverine oscarisé en 2014 ? j’y mettrais ma main au feu. Et pourquoi, me demanderiez vous ? Parce que PRISONERS, le dernier film de Denis Villeneuve (vous savez, Incendies.) est, en plus d’un excellent thriller policier, un grand, un très grand film d’acteurs, tant chaque plan est resplendissant de maîtrise. Que l’on évoque le sus-cité Jackman ou ses co-star Jake Gyllenhaal et Paul Dano, ils impressionnent et passionnent par une justesse et une intensité de tout instant. A l’encontre de son aura de mâle alpha, ce premier étonne par sa sensibilité à fleur de peau, et révèle enfin un réel talent d’acteur, à des lieues de ses pitreries mutantes.
Mais s’en tenir aux acteurs serait prendre de haut cette pépite de mise en scène. La où son précédent film pêchait par quelques longueurs, Denis Villeneuve parvient ici à une maîtrise complète. Pas une scène ne ralentit l’ensemble, n’ennuie ou ne laisse retomber la pression. PRISONERS est un film sans graisse, sans surplus, aussi bien au niveau de la narration que de l’esthétique. L’image est léchée, l’étalonnage frappe par sa pureté et la forme épouse si parfaitement le fond qu’on se laisse entraîner sans scrupules.
Comment ne pas se retrouver littéralement absorbé, perdu dans ce thriller à l’atmosphère lourde et à l’esthétique parfaite ?
« Une bonne imitation est une nouvelle invention », et si le scénario reste sans grande surprise, il parvient quand même à capter notre attention et on est vite plongé dans une enquête policière des plus efficaces. Et si certains clichés ne parviennent pas à être évités, le résultat n’en reste pas moins fascinant. Du moins, jusqu’aux dernières scènes. Comment ne pas ressentir une légère déception devant cette fin décousue et relativement obscure, nous laissant quelque peu sur notre faim. Il est même dur d’éviter un petit rire nerveux lors de la révélation du coupable, véritable moment de comique absurde et involontaire.
Mais à la faveur d’une imagerie cauchemardesque et captivante, on est tenté d’oublier ces quelques égarements scénaristiques. Comment ne pas se retrouver littéralement absorbé, perdu dans ce thriller à l’atmosphère lourde et à l’esthétique parfaite ?
On pourrait reprocher mille et une choses à PRISONERS : son manque d’imagination, ses influences trop marquées (le Silence des Agneaux en tête), sa longueur (2h30 quand même!) ou son statut presque démagogique d’aimant à oscars, mais nulle critique ne saurait entacher son identité véritable, celle d’un mélange brûlant d’émotions, de suspens et de violence, le tout sublimé par de mémorables performances. Que pourrait-on demander de plus ?
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