photo du film DANNY COLLINS
© Danny Collins Productions, LLC

[CRITIQUE E-CINÉMA] DANNY COLLINS

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Mise en scène
7
Scénario
7
Casting
8
Photographie
7
Musique
7
Al Pacino
8
Note des lecteurs1 Note
8
7.3

Au cinéma, il y a finalement relativement peu d’acteurs ou d’actrices qui, par leur simple aura et présence, parviennent à justifier qu’on porte un regard sur leur film. Al Pacino en fait partie. Même ses films les plus décevants se laissent regarder grâce à lui. Exception peut-être avec le pathétique Jack et Julie (2011) de Dennis Dugan dans lequel il jouait son propre rôle au côté d’un Adam Sandler travesti pour occuper un double rôle. Un film d’une incroyable stupidité. Cependant, dans Manglehorn et The Humbling, bien que tous deux difficiles d’accès (sur le fond comme sur la forme), l’acteur fascinait suffisamment pour qu’on se penche dessus.

Il n’en faut donc pas beaucoup pour qu’on s’attarde sur DANNY COLLINS, sortie en avril 2015 aux États-Unis mais en France directement en VOD par TF1 Vidéo. D’autant plus que, rapidement, le film apparaît pour le moins jouissif tant l’acteur est convaincant et plein d’énergie. A la fois drôle et touchant, c’est comme toujours un régal de voir Pacino. Une comédie dramatique sans prétention dans laquelle il retrouve le monde de la musique – il avait interprété en 2013 le célèbre producteur Phil Spector dans le téléfilm éponyme d’HBO autour de son procès.

Danny Collins (Al Pacino) est une « rock-star » vieillissante. Il n’a pas écrit de nouvelle chanson depuis 30 ans mais continue les tournées dans des salles remplies (en grande partie) de dames âgées. Lorsque son manager et ami lui offre une lettre écrite il y a 40 ans par John Lennon et qui lui est adressée, Danny remet en question ses choix. Il part faire un point sur sa vie et retrouver une famille qu’il n’a jamais connu.

Photo du film DANNY COLLINS
© Danny Collins Productions, LLC

Un rail de coke, un double whisky, une coloration rapide des cheveux et une gaine mise avec difficulté. Voilà le rituel que doit faire Danny depuis des années maintenant avant de monter sur scène devant une horde de vieille groupies pour entonner son plus gros tube, « Sweet Baby Doll ». Pas question donc de tomber dans le pathétique du vieux chanteur obligé de jouer dans des maisons de retraites pour pouvoir s’en sortir. Non, Danny a juste le même train de vie depuis trop d’années ; en couple avec une jeune fille plus défoncée que lui, se déplace en jet privé ou en voiture de collection… Sa prise de conscience à la lecture de la lettre de Lennon surviendra alors au milieu des déchets de son anniversaire. Dans ce rôle, Al Pacino est en roue libre, dans le bon sens du terme. Ultra dynamique, il régale par sa simple présence. L’air d’improviser, de prendre les éléments sur le vif, il donne vie à ce personnage malgré tout sympathique – une prestation qui lui aura d’ailleurs valu une nomination aux Golden Globes 2016. Sa présence s’avère d’autant plus agréable que dernièrement, avec The Humbling et Manglehorn, on avait surtout vu un Al Pacino avachi, interprétant des personnages déprimés et renfermés sur eux-mêmes.

”A la fois drôle et touchant, c’est toujours un régal de voir Al Pacino.”

Bien que DANNY COLLINS apparaisse comme un agréable divertissement, il est intéressant de relier ses deux thématiques aux derniers films d’Al Pacino pour discerner la sensibilité actuelle de l’acteur. A savoir la remise en question d’un artiste (ici comme musicien, dans The Humbling il s’agissait d’un acteur) et le besoin de renouer avec une famille, et plus particulièrement un fils (Manglehorn). Bien que dans un style très différent, le film parvient à faire écho à ces œuvres. On ressent alors d’autant plus d’empathie pour ce Danny (et Pacino) qui s’interroge sur sa vie, et dans ses tentatives de changer – il recomposera une chanson, nouera contact avec une femme plus « normale » et de (presque) son âge… Le plus délicat à traiter pour le réalisateur et scénariste Dan Fogelman reste alors la relation qu’entretient Danny avec son fils. Car il y a évidemment certains codes à respecter dans ce style de comédie dramatique et le réalisateur ne cherche pas à révolutionner le genre. Ce qui est tout à son honneur puisqu’en restant plutôt classique (et humble d’une certaine manière) dans son approche, le film n’en est pas moins efficace et réussi.

Le scénariste de Crazy, Stupid, Love et de plusieurs Disney (dont Raiponce) trouve même moyen d’inclure un regard sur la société – via le système scolaire, inadapté à l’hyperactivité de la petite fille de Danny – sans entacher l’évolution des rapports entre ses personnages, ni alourdir son histoire. On notera d’ailleurs que, derrière le show de Pacino, ces personnages parviennent à exister grâce à leurs très bons interprètes : Annette Bening, Jennifer Garner et Bobby Cannavale. Dan Fogelman arrive au final à nous émouvoir jusqu’au bout. Jusqu’à la dernière seconde même, par une scène finale qui réunit père et fils dans un moment éprouvant et referme ainsi avec intelligence ce joli moment passé avec Danny.

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

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Affiche du film DANNY COLLINS

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Titre original : Imagine
Réalisation : Dan Fogelman
Scénario : Dan Fogelman
Acteurs principaux : Al Pacino, Jennifer Garner, Annette Bening, Melissa Benoist, Bobby Cannavale
Pays d’origine : U.S.A
Sortie : 11 janvier 2016
Durée : 1h46min
Distributeur : TF1 Vidéo directement en VOD
Synopsis : Une rock-star vieillissante ne souhaite pas changer ses habitudes de vie, jusqu’à ce que son agent lui fasse ouvrir une lettre gardée secrète pendant 40 ans, écrite de la main de John Lennon, le célèbre membre des Beatles. Suite à cette découverte inattendue, Danny Collins va chercher à redécouvrir sa famille et à trouver l’amour.

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Thomas
Thomas
Membre
25 janvier 2016 16 h 03 min

Un très bon film que je viens de voir, dommage qu’il ne soit pas sorti en salle. Personnages contrastés et divertissants, émotion et intrigue sans cliché, acteurs au top… sans être révolutionnaire Danny Collins est un bien meilleur film que beaucoup d’autres dans le même style. Pour une fois le côté « inspiré de faits réels » est bien dosé et n’alourdit pas l’histoire, qui reste une fiction.

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