[critique] The Football Factory

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Pour Tommy, la vraie vie commence le vendredi soir. Ce jeune homme désoeuvré peut alors se consacrer aux trois grandes passions de son existence : le sexe facile, les bières et plus que tout, l’adoration de son club de foot favori, Chelsea. Avec ses potes, il en est l’un des plus ardents supporters, toujours prêt à affronter ceux qui ne portent pas ses couleurs. Et justement, dans quelques jours, Chelsea va se mesurer à l’ennemi de toujours, Millwall…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : Inconnue
Réalisé par Nick Love
Film britannique
Avec Danny Dyer, Frank Harper, Tamer Hassan
Durée : 1h 30min
Titre original : The Football Factory
Bande-Annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FH6c7KInDvo[/youtube]

Nick Love peut au moins se targuer de ne pas faire de concessions quand il réalise un film. On retrouve dans The Football Factory son radicalisme photographique soutenu par une image nerveuse et grainée cherchant à retransmettre les bruits, les odeurs et la crasse des rues d’Angleterre et des vies anonymes qui y évoluent, dans le cas présent celle de losers qui ne se sentent vivre que dans leur passion commune : le hooliganisme, le vrai, celui qui vous motive à aller à un match de foot avant tout pour boire des bières jusqu’à plus soif et s’étriper entre clubs dans la joie et la bonne humeur.

Œuvre méconnue qui a bénéficié d’une petite mise en avant après la sortie de son pendant plus assagi Hooligans, The Football Factory est un film coup de poing issu de l’expérience de Danny Dyer et de sa passion pour le football (l’acteur anime un show spécialisé dans lequel il aborde souvent le hooliganisme et laisse la parole à de véritables acteurs du milieu), qui retransmet avec justesse la réalité sordide des anti-héros ordinaires que sont ses hommes cherchant un sens à leur vie dans la misère, le chômage et la grisaille de l’Albion contemporaine. Mais le film se noie dans sa violence inutile, préférant le spectaculaire à la réflexion, et nous présentant des affrontements sordides et brutaux, certes aussi réalistes qu’ils peuvent l’être en vrai, mais qui ne servent finalement pas à grand chose dans le propos du film. Les doutes qui assaillent le héros ne sont finalement là que pour tirer un peu plus le film vers sa conclusion qui détruit toute réflexion commencée auparavant. Comme dans son crapuleux et raté Outlaw, Nick Love se contente de demeurer dans la vision de base du hooligan à la recherche de l’adrénaline, évitant avec plaisir les écueils narratifs et stylistiques de Hooligans, qui lissait le tout pour tenter de restituer un semblant de « valeurs hooliganes » en papier mâché.

son film s’enfonce dans l’inertie la plus totale et ne fait que grossir les traits de son contexte sans en tirer aucune substance, aussi corrosive soit-elle

Derrière la volonté de ne pas vouloir prendre parti et de rester le plus documentariste possible, Love ne fait que soulever un véritable problème du bout des doigts pour secouer son public sans avoir d’arguments réels derrière son geste. Au final, son film s’enfonce dans l’inertie la plus totale et ne fait que grossir les traits de son contexte sans en tirer aucune substance, aussi corrosive soit-elle. Un autre gâchis du réalisateur, alors qu’il tenait un univers martial et tribal fascinant comme sujet, et des acteurs plus justes menés par un Danny Dyer qui crève encore une fois l’écran, en portant seul le film sur les épaules d’un personnage angoissé et terriblement humain.

Nos dernières bandes-annonces

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *