HÔTEL TRANSYLVANIE 2
Sony Pictures Releasing France

HÔTEL TRANSYLVANIE 2 – Critique

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Disons-le d’emblée, HÔTEL TRANSYLVANIE 2 est drôle, mais à l’approche d’Halloween le film préfère insister sur l’émotion plutôt que sur le divertissement pur, à l’inverse du premier. La fête des morts a semble-t-il pris un tournant familial à l’image de Noël.

Comme le premier Hôtel Transylvanie, le deuxième pose la question de la normalité au travers de la place que peuvent occuper les monstres. Le vampire tenancier de l’hôtel a accepté que les humains viennent en touristes et ceux-ci sont ravis des frayeurs à quatre sous que les monstres bien élevés leur offrent. Mais lorsqu’il devient grand-père, Dracula s’obsède pour formater l’enfant à son approche de la vie, alors qu’il est à moitié humain et que sa mère, vampire également, est prête à déménager pour offrir à son enfant un cadre de vie plus « normal. » Paradoxalement, le geek Jonathan, père humain de l’enfant, veut lui à tout prix rester à l’hôtel pour encore s’amuser avec les monstres qui semblent ne pas faire attention à son caractère original.

Le deuxième opus de HÔTEL TRANSYLVANIE est bien plus lisse que le premier. L’animation hallucinatoire freine du pied à la faveur d’une histoire classique mais efficace. Alors qu’on était embarqué dans un grand huit épileptique il y a 3 ans, HÔTEL TRANSYLVANIE 2 limite ses délires visuels à des séquences quasiment anecdotiques vis-à-vis de la progression de l’histoire. Le schéma de celle-ci emprunte les sentiers battus et il ne faudra pas y chercher d’originalité. Il est cependant plaisant de se retrouver en terrain connu, surtout après la grande déception des Minions. A l’inverse des deux Moi, moche et méchant, Les Minions (pour moi davantage 4/10 que 7/10) ne proposait aucune histoire digne de ce nom, avec pour conséquence une absence totale d’enjeu, donc aucune attente, donc amputé d’un véritable comique de situation. HÔTEL TRANSYLVANIE 2 pose clairement les enjeux personnels de tous les personnages, offre dès le début un conflit clair au sein d’une famille très « spilberguienne. » Ce relatif manque d’originalité dans la situation initiale permet à l’équipe du film de nous surprendre dans l’évolution de l’intrigue, et ainsi d’offrir de véritables moments comiques efficaces.

Heureusement que Gendy Tartakovsky a été reconduit à la réalisation de ce deuxième épisode, il permet de donner au film une fraîcheur inespérée grâce au design des personnages et surtout grâce à leur animation, dans les moindres mouvements  » quotidiens « . Voir les monstres et les humains bouger, marcher, danser, manger et boire est un vrai plaisir, qui laisse entrevoir un immense travail d’observation. Par légères touches, Gendy Tartakovsky nous livre l’intériorité des personnages grâce à leur expression corporelle. Les voir bouger nous indique immédiatement qui ils sont et ce qu’ils veulent et ressentent. Son approche de l’animation est directement liée à celle des cartoons classiques et si ce n’avait été Sony Pictures, on aurait bien vu un  » That’s all folks !  » lancé par un Looney Tunes à la fin du film.

Le deuxième opus de Hôtel Transylvanie est bien plus lisse que le premier : l’animation hallucinatoire freine du pied à la faveur d’une histoire classique, mais efficace.

Gendy Tartakovsky suit l’évolution du maître de l’animation américaine Chuck Jones (sur ce réalisateur voir la fantastique vidéo de Tony Zhou) et semble se diriger vers le minimalisme : moins de gesticulation, mais plus d’efficacité. Gendy Tartakovsky n’est pas crédité au scénario de HÔTEL TRANSYLVANIE 1 ou 2, et le réalisateur n’a jamais caché que c’est avec regret qu’il ne peut pas travailler sur des projets beaucoup plus personnels, comme l’adaptation au cinéma de sa série d’animation Samuraï Jack que l’auteur tient absolument à faire en 2D. Samuraï Jack a engendré une grande attente au près des cinéphiles, grâce à un découpage très cinématographique et une utilisation de techniques d’animation très variées, pour un style visuel unique. Ce style, qui est la patte de Gendy Tartakovsky pour d’autres séries comme Les Supers Nanas ou Le laboratoire de Dexter, est rappelé dans le générique de fin, comme un clin d’œil aux fans : l’artiste bien qu’au centre d’une grande industrie, continue de dessiner.

Animation
Mise en scène
Gags / Dialogues
Histoire
Design des personnages
Note des lecteurs4 Notes
4.1
Note du rédacteur

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