[critique] La Horde

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Au Nord de Paris. Décidé à venger la mort d’un des leurs, un groupe de policiers prend d’assaut une tour HLM, dans laquelle s’est barricadée une bande de gangsters, et se retrouve sans le savoir confronté à une horde de zombies. Flics et malfrats n’auront d’autre solution qu’unir leurs forces pour venir à bout de ces êtres terrifiants…

Note de l’Auteur

[rating:3/10]


Date de sortie : 10 février 2010
Réalisé par Yannick Dahan, Benjamin Rocher
Film français
Avec Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney
Durée : 1h 36min
Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbqphw_la-horde-bande-annonce-hd-de-yannic_shortfilms[/dailymotion]

Difficile de parler d’un film aussi mitigé et inégal que La Horde. Le cinéma d’horreur à la française n’est pas si mauvais que les plus venimeux critiques peuvent le crier sur les toits. Le cinéma d’horreur français est certes très différent de ce que l’on peut trouver outre Manche et outre Atlantique mais il possède un certain charme et un côté too-much non négligeables. Les réalisateurs de La Horde l’ont bien compris, un peu trop même. Car quand on va voir un film comme celui-là au cinéma on ne s’attend qu’à un florilège de scènes d’actions ébouriffantes avec tout ce qu’il faut de démembrements, de fusillades jouissives et de dialogues raffinés qui feraient rougir Arthur Rimbaud et Albert Camus en personne. Que nenni, nos espérances seront vite laissées de côté au profit d’un film mou et imbu de sa personne par moment.

Dans le genre de l’épouvante-horreur, il y a deux écoles : les métrages qui misent absolument tout sur l’action. De l’action en veux-tu en voilà qui, si elle est bien orchestrée, nous en mettra plein les yeux, nous scotchera au fauteuil et finira par nous noyer dans notre propre adrénaline. Et puis il y a une deuxième école tout aussi efficace mais plus compliquée à mettre en œuvre : les métrages voulant capitaliser sur l’aspect psychologique de l’intrigue et mettant en scène des protagonistes ayant une véritable histoire derrière eux. Pour faire simple, un film avec un vrai scénario. La Horde aurait mieux fait de se cantonner à la première école, l’école du bourrin dans toute sa splendeur car en se sentant pousser des ailes et voulant à tout prix faire un mix entre l’action et un semblant de scénario, le film de Yannick Dahan et Benjamin Rocher perd pied.

La Horde a ce gros problème qu’elle est too-much à tous les niveaux. Des fusillades endiablées où des hordes de zombis assoiffés de sang se feraient dézinguer ? Oui et un grand OUI même. On a payé pour du carnage et on en veut ! Voir cinq malfrats statiques tirés sur un zombi ? Non quand la scène dure plus de quinze secondes et que le temps devient subitement très long. Là où Yannick Dahan et Benjamin Rocher auraient pu faire court, simple et efficace, ils ont décidé de faire long et compliqué. Au lieu de s’acharner une minute sur un seul zombi, pourquoi n’avoir pas opté pour une montée en puissance ? Cela se ressent également au niveau du scénario. Pourquoi n’avoir pas abrégé le concept à « un groupe de policier venu faire une descente dans un immeuble HLM pour se venger de la mort d’un de leur collègue devra unir ses forces avec des malfrats pour sauver leur peau » ? Ce concept aurait été simple comme bonjour mais le résultat d’une efficacité redoutable. Les deux réalisateurs ont opté pour une deuxième option digne d’un épisode de Dallas avec une succession de révélations (« Il est mort parce-que tu as couché avec lui !… ») qui n’ont aucune raison d’être ici. Le spectateur n’est pas venu voir La Horde pour savoir qui couche avec qui mais pour voir une véritable boucherie digne de ce nom.

En parlant de boucherie, très grande sera la déception des spectateurs venu éprouver le grand frisson. Étonnamment, La Horde souffre de gros passages à vide avec des lenteurs inimaginables qui coupent dans son élan l’engrenage scénaristique qui passe d’une tension extrême à une atmosphère soporifique insoutenable composée de dialogues inutiles pour la plupart. Quand on va voir un film du genre, on ne s’attend pas à du Charles Baudelaire (loin de nous cette idée saugrenue), on s’attend à un langage populaire très fleuri. C’est ce que l’équipe du film nous offre ici. Maintenant, qui dit langage fleuri ne veut pas forcément dire langage inutile. Il y a une très grande nuance entre ces deux aspects. Certains dialogues auraient mérités d’être supprimés au montage plutôt que de parasiter un ensemble déjà bien en-dessous du résultat promis.

Au final, La Horde aurait pu être un très bon divertissement, un spectacle nous embarquant dans une course poursuite effrénée entre humains et zombis dans des cages d’escaliers lugubres où chaque recoin aurait été synonyme de bain de sang assuré. Que nenni il n’en sera rien ! Le film traine dans la durée et on a le sentiment qu’avec à peine 30 minutes d’idées potables, les deux réalisateurs se sont demandé comment faire un film d’1h30. Dans le même registre on préférera un Mutants qui loin d’être un chef-d’œuvre a le mérite d’essayer de nous emmener dans des sentiers qui ne sont pas tracés d’avance.

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  1. franchement rien a dire… ce film pue la merde mais d’une puissance qu’il pourrait bruler nos sinus du nez pitoyable j’ai utilisé de l’argent pour regardé ce film pour rien

  2. La horde est un film qui pue . Littéralement. Il n’y a aucun scénario valable, aucun dialogue aucune construction, aucune cohérence!

    Je suis tout à fait d’accord avec l’avis de l’auteur de cette critique, mais j’aurais mis une cote encore plus basse.

    J’ai regardé ce film justement parce que je suis fan des films de zombies. Mais quelle daube !

    Franchement, ne perdez pas votre temps à voir ce film. Le résumé est la seule chose qui tient la route dans ce film. Le reste, c’est du bricolage pour tenir 1h30.

    Je n’en reviens pas comme il y a moyen de faire des films aussi nuls. Vraiment dépitant…

  3. Mon cher Taffar,
    tout d’abord je tiens à vous signaler que je ne me fais en aucun cas la divine parole du peuple en employant le mot « on ». C’est ici un pronom général et impersonnel qui ne met personne dans le même sac, sauf si l’on est d’accord avec mon propos.
    Le « on » traduit ici une émotion, un ressenti qui est propre à chacun. Quand je dis « on nous prend pour des cons » c’est d’abord et principalement un ressenti personnel.

    Concernant le langage fleuri que vous n’attendez pas forcément dans un film du genre, je suis plutôt d’accord avec vous. Mais qu’attendiez-vous d’un film comme La Horde qui se passe dans un HLM des bas quartiers avec des habitants qui ont tout fait sauf aller à l’école ? Rien que la bande annonce (si vous l’avez vu, nous met dans le bain).

    Enfin, pour répondre à votre propos sur la boucherie du film : avez-vous regarder une interview de Yannick Dahan à propos de ce film ? Et si oui, qu’avez-vous compris quand ce dernier déclare haut et fort « enfin un vrai film de zombis, un divertissement badass qui en met plein les yeux » ? Pas besoin d’être bilingue ou de la nouvelle génération pour comprendre cette déclaration. Yannick Dahan ne s’est jamais caché en déclarant vouloir faire un vrai divertissement du genre digne de ce nom.

    Pour votre gouverne et pour en finir avec vos commentaires, je ne suis certes pas un fan absolu du genre mais je l’aime et le connait suffisamment pour pouvoir m’en faire ma propre opinion. Je vais voir les films et je m’en fais ma propre opinion. Je ne juge jamais avant de voir les choses de mes propres yeux.
    Donc, si vous le voulez bien, je vous conseille d’aller voir le film avant d’affirmer et de prétendre quoi que ce soit et on en rediscutera volontiers quand vous aurez au moins fait cet effort.

  4. N’ayant pas vu le film j’étais curieux de lire cette chronique qui ne m’aura guère aidé en l’espèce. Quel étrange et prétentieux postulat pour un critique que de se déclarer conscient des attentes de tous les spectateurs!! L’usage intempestif et répété du « on » pour définir celles ci est agaçant et surtout totalement inadéquat. Au risque de vous décevoir, même dans un un film de zombies, j’apprécie que les dialogues ne soient pas exclusivement « un langage populaire fleuri » et d’autre part si jamais je vais voir le film ce ne sera pas uniquement « pour voir une boucherie digne de ce nom ».
    Cette critique donne la désagréable impression qu’elle a été rédigée par quelqu’un n’aimant guère le cinéma de genre, ou l’envisageant simplement comme un simple divertissement. Or si celui ci fait l’objet de tant de passions, c’est probablement car il donne plus à voir que cela.